Les Banques centrales vont rester inflexibles

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Encore une déclaration qui est venue conforter le scénario de la nécessité de laisser les taux inchangés pour une longue période, mais émanant d’une autre Banque centrale que l’on a moins l’habitude d’entendre.

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Encore une déclaration qui est venue conforter le scénario de la nécessité de laisser les taux inchangés pour une longue période, mais émanant d’une autre Banque centrale que l’on a moins l’habitude d’entendre.

Nouvelles déclarations

Il s’agit du gouverneur de la Banque centrale norvégienne, qui a déclaré « selon nous, le taux directeur est suffisamment élevé pour lutter contre l’inflation. Dans le même temps, il sera probablement nécessaire de maintenir le taux directeur à son niveau actuel pendant un certain temps ».

Et il a même été plus loin affirmant, « si une nouvelle hausse des taux est jugée nécessaire pour ramener l’inflation à son niveau cible dans un délai raisonnable, le comité est prêt à relever à nouveau le taux directeur ».

Envolée aussi la perspective d’une baisse rapide des taux en Norvège, qui au lieu du mois de septembre pourrait dès lors avoir lieu en décembre, voire l’année prochaine. Et ces propos ont évidemment un écho particulier après ceux de la Banque centrale d’Australie hier.

Comme en Australie, ou aux Etats-Unis, le marché de l’emploi demeure solide en Norvège, ce qui plaide pour un statu quo monétaire pour une plus longue période. Pour rappel, en mars, la Banque centrale norvégienne avait évoqué  la possibilité d’une baisse des taux en septembre, qui est clairement à mettre aux oubliettes.

Et une dernière déclaration pour terminer, émanant du président de la FED de Minneapolis, Neel Kashkari, qui a estimé que la FED devrait maintenir ses taux inchangés pour encore une longue période, voire toute l’année.

Sans exclure une nouvelle hausse des taux, mais ce n’est clairement pas son scénario, il a déclaré « je pense qu’il est beaucoup plus probable que nous restions assis ici plus longtemps que nous le prévoyons, ou que le public le prévoit actuellement, jusqu’à ce que nous voyions l’effet de nos politiques monétaires ».

Seule la Banque centrale suédoise pourrait se démarquer en baissant ses taux ce matin, faisant passer ces derniers de 4% à 3.75%, ce qui n’est pas sans risque pour la devise déjà mise sous pression.

A propos de devise sous pression

La Banque du Japon pourrait prendre des mesures de politique monétaire si la chute du yen affecte les prix de manière significative, a déclaré le gouverneur Kazuo Ueda ce matin.

Après une réunion avec le ministre des Finances, il a déclaré devant le parlement « nous devons être conscients du risque que l’impact de la volatilité de la monnaie sur l’inflation devienne plus important que par le passé, car les entreprises sont déjà plus enclines à augmenter les prix et les salaires ».

Même si la pression sur le yen a légèrement diminué, les autorités continuent de mettre en garde sur la volatilité excessive du cours de change, ce qui  pourrait obliger la BOJ à augmenter ses taux.

L’Allemagne, pas encore de reprise !

Selon l’institut économique allemand IW, l’économie allemande stagnera en 2024, malgré un début d’année plus fort que prévu, et restera à la traîne par rapport aux autres pays européens.

Selon cet institut, l’industrie manufacturière et le secteur de la construction, en particulier, restent coincés dans la récession, le seul élément positif étant la consommation.

Et deux indicateurs, publiés hier, sont venus confirmer cette vue. D’une part, les  commandes industrielles ont baissé de 0.4 % par rapport au mois de mars, alors que les prévisions tablaient sur une hausse de 0.4 %.

Et d’autre part, le secteur de la construction ne montre aucun signe d’amélioration selon l’indice PMI. Comme les mois précédents, le secteur du logement est sous pression, mais l’activité commerciale s’est également repliée et surtout le génie civil a enregistré sa plus forte baisse depuis le début de l’année.

En ce qui concerne l’avenir, les constructeurs sont généralement restés pessimistes quant aux perspectives pour l’année à venir, citant la faiblesse potentielle de l’activité du logement en particulier et les budgets serrés du secteur public.

Pour revenir aux prévisions de l’institut allemand, le rapport souligne que même si la consommation devrait se reprendre avec la baisse de l’inflation, « ce n’est pas suffisant pour une véritable reprise. En plus de la consommation, les investissements doivent enfin démarrer ».

Et de mettre en garde « ce qu’il faut, c’est un coup de pouce politique qui améliore la situation des entreprises. Si rien ne change, nous continuerons à gaspiller notre potentiel ».

Ce qui résonne aussi pour la situation en Belgique, ce qui a d’ailleurs incité 64 économistes, universitaires et acteurs économiques, dont moi-même, à signer une carte blanche publiée dans l’Echo et De Tijd, sur l’importance d’améliorer notre productivité.

Selon les estimations de l’IW, le taux de chômage en Allemagne devrait passer de 5.7 % en 2023 à 6 % en moyenne pour l’année.

Après les commandes industrielles en recul, le chiffre attendu ce matin de la production industrielle ne devrait pas inverser la tendance puisque l’on attend un recul de 0.6% en mars contre une hausse de 2.1% en février.

Comme les banques font le pont, comme la FED ne va pas bouger à ses taux tout de suite, comme la BoE, qui se réunit demain, ne va non plus bouger à ses taux, comme la BCE n’agira pas avant juin, je vais en profiter pour faire une pause pour un retour le lundi 3 juin.

Mais je ne manquerai pas de méditer durant cette période cette citation de Cioran, « être persuadé de quoi que ce soit est un exploit inouï, presque miraculeux ».

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