Le balancier des taux ne s’arrête pas

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Voilà une annonce qui ne va pas plaire aux tenants d’un scénario d’une baisse des taux franche cette année, mais qui, au contraire, risque de relancer les spéculations sur une stabilité des taux pour encore un long moment.

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Voilà une annonce qui ne va pas plaire aux tenants d’un scénario d’une baisse des taux franche cette année, mais qui, au contraire, risque de relancer les spéculations sur une stabilité des taux pour encore un long moment.

Statu quo

Le message est on ne peut plus explicite : « le taux d’escompte est supposé rester autour de son niveau actuel jusqu’à la mi-2025, soit environ neuf mois de plus que ce qui était supposé en février ».

Lacunaire et sans appel, tel est le communiqué de la Banque centrale d’Australie après sa réunion de ce matin, où elle a laissé inchangé son taux à 4.35%.

Pour justifier ce changement de ton radical, la Banque centrale a fortement revu à la hausse ses prévisions d’inflation globale, à 3.8% en juin, contre 3.6% au premier trimestre, et table sur le fait que l’inflation allait se maintenir à ce niveau jusqu’à la fin de l’année, contre un taux de 3.2% précédemment.

De plus, elle prévoit un marché de l’emploi plus solide avec un taux de chômage, actuellement à 3.8%, qui devrait passer à 4% en juin et à 4.2% fin de l’année. Et de faire le constat que « il y a un risque que l’assouplissement prévu sur le marché du travail ne soit pas suffisant pour ramener l’inflation à son niveau cible si nous avons mal évalué l’ampleur des capacités inutilisées ».

Et le communiqué de conclure, « la trajectoire des taux d’intérêt qui garantira au mieux le retour de l’inflation à l’objectif dans un délai raisonnable reste incertaine et le Conseil n’exclut rien. Le Conseil s’appuiera sur les données et sur l’évolution de l’évaluation des risques ».

Concernant les chiffres de croissance, elle table cette année sur un taux de 1.6% contre 1.8% précédemment, et inchangé à 2.4% en 2025.

Quelques réflexions

Comme d’habitude, après la réunion de la FED, plusieurs de ses membres s’empressent de commenter la décision, et je ne peux évidemment pas m’empêcher de vous partager certains de ces commentaires.

D’autant plus qu’ils prennent un tour intéressant après l’annonce de la Banque centrale d’Australie.

Ainsi, le président de la FED de New York, John Williams, a déclaré « nous finirons par réduire les taux d’intérêt, mais pour l’instant la politique monétaire se trouve dans une “très bonne situation” ».

Le président de la FED de Richmond, Thomas Barkin, a confirmé qu’il faudra du temps pour faire revenir l’inflation, mais il estime que « le niveau actuel du taux directeur, maintenu dans une fourchette de 5,25 % à 5,5 % depuis juillet, sera suffisant pour faire le travail », et qu’il ne voit pas de surchauffe de l’économie.

Tout en précisant « cela ne signifie pas que l’inflation ne reviendra pas. Cela signifie simplement qu’il faut un certain temps… pour convaincre les responsables de la fixation des prix qu’ils n’ont pas vraiment la possibilité de procéder à des augmentations agressives ».

Et de conclure, il faut donner du temps au temps, en déclarant « l’économie évolue vers un meilleur équilibre, mais personne ne souhaite que l’inflation réapparaisse. Nous avons dit que nous voulions acquérir une plus grande confiance dans le fait que l’inflation se rapproche durablement de notre objectif de 2 %. Et compte tenu de la vigueur du marché du travail, nous avons le temps de gagner cette confiance ».

Le rendement du Treasury 2 ans, qui avait dépassé les 5% la semaine passée, est revenu à un niveau plus bas depuis la réunion de la FED, mais devrait continuer de connaitre des moments de tension en fonction des déclarations des membres de la FED. Le suspense est de savoir si la baisse des taux aura lieu en septembre, en novembre ou en décembre.

Confiance en hausse

Même si la hausse reste modeste, il n’empêche qu’elle vient confirmer la petite reprise de la croissance observée en zone euro en début d’année.

En effet, le  moral des investisseurs dans la zone euro s’est amélioré pour le septième mois consécutif en mai, atteignant son plus haut niveau depuis plus de deux ans.

Selon l’agence Sentix, « la tendance va donc dans la bonne direction, même si c’est à petits pas. La situation des données est encourageante, car l’économie semble avoir quelque peu digéré les différents fardeaux des deux dernières années, depuis le début de la crise ukrainienne ».

Et même en Allemagne la situation s’améliore, mais l’agence Sentix de mettre en garde en déclarant « nous ne pouvons qu’espérer que les responsables politiques allemands n’écraseront pas à nouveau cette délicate plante d’espoir ».

Effets de la baisse des taux

Même si on n’en connait pas encore le moment, une baisse des taux pourrait être favorable aux prix des matières premières, dont le cuivre qui a vu son prix dépassé hier, à Londres un niveau de résistance clé de 10.000 dollars la tonne métrique.

Tous les prix des métaux ont augmenté depuis les chiffres de l’emploi aux Etats-Unis, dans la perspective que la baisse des taux d’intérêt en favorisant la croissance économique pourrait stimuler la demande de métaux.

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