Le doute s’insinue

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Le doute s’insinue doucement et commence à faire vaciller les certitudes sur le rythme des baisses de taux aux Etats-Unis, ce qui mine les marchés financiers.

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Le doute s’insinue doucement et commence à faire vaciller les certitudes sur le rythme des baisses de taux aux Etats-Unis, ce qui mine les marchés financiers.

Le doute

La présidente de la FED de San Francisco, Mary Daly, a rappelé que « à ce stade, l’économie et la politique sont bien placées. L’inflation diminue, mais c’est lent, c’est irrégulier et lent. Le marché du travail et la croissance restent solides. Il n’y a donc pas vraiment d’urgence à ajuster les taux ».

Pour autant, elle n’exclut pas trois baisses de taux cette année, mais elle ne veut pas prendre le risque de réduire les taux trop tôt.

Elle est en phase sur ce point avec une autre responsable, Loretta Mester, qui estime aussi que « à ce stade, je pense que le risque le plus important serait de commencer à réduire le taux des fonds trop tôt ».

Il faudra attendre, d’une part un discours de Powell, qui pourrait un peu préciser les choses et d’autre part, les chiffres du marché de l’emploi vendredi.

A propos du marché de l’emploi, selon le rapport JOLTS, il y avait 1.36 poste vacant pour chaque chômeur en février, contre 1.43 en janvier , et cela malgré le fait que les offres d’emploi ont augmenté de 8.000 pour atteindre 8.756 millions en février.

Vendredi, les créations d’emploi devraient être de 200.000 en mars contre 275.000 en février, ce qui montre une modération légère du marché de l’emploi, ce qui ne nécessite pas d’empressement dans la baisse des taux.

Face à ce doute sur les taux, les bourses ont reculé, et les rendements obligataires aux Etats-Unis ont continué de se tendre.

Une autre bonne surprise

Décidemment, les bonnes nouvelles fleurissent en Chine comme les fleurs des cerisiers du Japon, en espérant que cela ne soit pas aussi éphémère que ces dernières.

Après une hausse de l’indice PMI manufacturier, c’est au tour de l’indice des services de progresser en passant de 52.5 à 52.7.

Petit bémol cependant, l’amélioration des ventes et de la confiance des entreprises ne s’est pas traduite par une hausse des recrutements. Et deuxième petit bémol, les prix à la production restent bas, ce qui indique que la demande intérieure demeure atone.

Et ce matin, l’annonce d’un puissant tremblement de terre d’une magnitude de 7.2 qui a touché Taïwan fait craindre des perturbations dans les productions des puces électroniques, ce qui a entrainé une baisse des marchés asiatiques.

Entre espoir et doute

Espoir parce que l’inflation en Allemagne a diminué plus que prévu en mars à 2.3%, soit son niveau le plus faible depuis juin 2021, contre 2.7% en février. Et ce chiffre entretient l’espoir que les prévisions pour l’inflation en zone euro, publiée ce matin, ne soient pas correctes et que l’inflation ait aussi reculé.

On attend un taux inchangé de 2.6% pour l’inflation globale et de 3% contre 3.1% pour l’inflation sous-jacente, pas de quoi pavoiser.

Et d’ailleurs le doute a vite pris le dessus sur l’espoir, car l’inflation sous-jacente en Allemagne est passée de 3.4% à 3.3%.

Cela ne devrait cependant pas remettre en cause le scénario d’une baisse des taux en juin, comme l’a souligné le président de la Banque centrale autrichienne, Holzmann, « si les données le permettent, une décision sera prise. je n’ai pas d’objection de principe à un assouplissement en juin, mais j’aimerais d’abord voir les données et je veux rester dépendant des données ».

Mais il a exprimé une crainte que si la FED ne réduisait pas ses taux en juin, la réaction du marché à la divergence de politique annulerait une grande partie des avantages d’une réduction de la BCE, de sorte que la Banque centrale devrait faire preuve de prudence en faisant cavalier seul.

Autre préoccupation, déjà d’ailleurs exprimée par d’autres membres de la BCE, la faiblesse de la productivité en zone euro par rapport aux Etats-Unis, qui pourrait avoir un impact sur le taux neutre dans le futur.

Et de conclure, « les salaires constituent sans aucun doute un risque pour l’inflation, mais nous avons également constaté que les entreprises, si leur pouvoir de fixation des prix est réduit, devront accepter des prix plus bas ». Ce qui signifie que la BCE se montre confiante sur le fait qu’il n’y aura pas de dérapage des salaires.

Mais comme le disait Alain, « le doute n’est pas au-dessous du savoir, mais au-dessus ».

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