Pas assez …

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Il ne fait plus aucun doute que la baisse des taux n’interviendra pas avant le mois de juin en zone euro, et la réunion de la BCE, ce jeudi, ne devrait rien apporter de neuf.

Mode Lungo

Il ne fait plus aucun doute que la baisse des taux n’interviendra pas avant le mois de juin en zone euro, et la réunion de la BCE, ce jeudi, ne devrait rien apporter de neuf.

Pas assez

Comme je l’évoquais vendredi pour Canal Z, l’inflation en zone euro n’a pas reculé suffisamment, en particulier l’inflation sous-jacente, pour infléchir la position de la BCE. 

L’inflation est tombée à 2.6 % en février, contre 2.8 % le mois précédent, mais l’inflation de base n’a baissé que de 3.3 % à 3.1 %. Et pour aller encore un peu plus loin dans le détail, l’inflation dans le secteur des services n’a baissé que de 4.0 % à 3.9 %.

Tenant compte du fait qu’en plus la principale préoccupation de la BCE est que l’inflation des salaires est tout simplement trop rapide, car ils devraient augmenter de plus de 4.5 % cette année et la BCE considère depuis longtemps que toute augmentation supérieure à 3 % est incompatible avec son propre objectif d’inflation.

Et, deuxième chiffre publié vendredi par Eurostat, le marché de l’emploi ne montre pas de véritable signe de détente, puisque le taux de chômage, dans la zone euro, s’est maintenu à un niveau record de 6.4% en janvier.

Hausse de rating

Les indices PMI définitifs du mois février en zone euro ont confirmé que l’industrie demeurait en récession, tirée en particulier vers le bas par l’Allemagne. Mais par contre, les pays du Sud de l’Europe se portent mieux.

Ce qui a d’ailleurs incité, S&P a relevé le rating du Portugal de BBB+ à A-, tout en maintenant la perspective à « positive ».

Il faut dire que le ratio d’endettement du Portugal est passé de 112 % du PIB en 2022 à 98.7 % l’année dernière, passant ainsi sous la barre des 100 % pour la première fois depuis 2009.

Et S&P a déclaré, « nous pensons qu’après les élections générales de mars, le prochain gouvernement continuera à faire preuve de discipline budgétaire ».

Tension sur le prix du baril

Suite à la décision, ce dimanche, des membres de l’OPEP+ de prolonger l’accord actuel de réduction de la production de brut jusqu’à la fin du deuxième trimestre, afin d’éviter une offre excédentaire.

Cela signifie que l’Arabie saoudite maintient la prolongation de la réduction de sa production de 1 million de barils par jour, et la Russie a annoncé qu’elle réduirait sa production de 471.000 barils par jour supplémentaires, ce qui est un peu une surprise qui explique les tensions sur les prix.

Au total, pour l’ensemble des membres de l’OPEP+, la réduction sera de 2.2 millions de barils par jour, avec une réduction pour l’Irak de 220.000 barils par jour, pour les Emirats arabes unis de 163.000, le Koweït de 135.000, l’Algérie de 51.000, Oman de 42.000, et le Kazakhstan 82.000.

Il faut dire aussi que les tensions en mer Rouge contribuent bien évidemment à maintenir la pression sur les prix du baril.

Cette prolongation de la réduction de la production est évidemment instaurée pour contrer la hausse de production des Etats-Unis dans un contexte très incertain concernant la demande. Selon l’OPEP, la demande devrait rester relativement solide à 2.25 millions de barils par jour. Alors que selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande ne serait que 1.22 million de barils par jour.

Révision à la hausse

Suite à la très bonne performance de l’économie fin 2023, Moody’s a fortement relevé ses prévisions de croissance pour l’Inde.

Selon Moody’s, « l’économie indienne s’est bien comportée et les données plus fortes que prévu en 2023 nous ont amenés à relever notre estimation de croissance pour 2024 à 6.8 % contre 6.1 %. L’Inde devrait rester l’économie du G-20 dont la croissance est la plus rapide à l’horizon de nos prévisions ».

Et de poursuivre, « de solides collectes de taxes sur les biens et services, des ventes d’automobiles en hausse, l’optimisme des consommateurs et une croissance à deux chiffres du crédit suggèrent que la demande de consommation urbaine reste résiliente. Du côté de l’offre, l’expansion des PMI de l’industrie manufacturière et des services ajoute à la preuve d’une dynamique économique solide ».

Par contre, compte tenu d’une inflation, qui a, certes, baissé en passant de 5.7% à 5.1%, elle demeure cependant encore trop élevée par rapport à l’objectif de 4% de la Banque centrale, ce qui ne devrait pas entrainer d’assouplissement monétaire rapidement.

Pas de révision par contre

Pour la Chine, alors que s’ouvre, ce mardi, la session annuelle du Congrès national du peuple. Même si l’objectif d’un taux de croissance de 5% devrait être confirmé, il n’est pas certain que des mesures suffisantes seront annoncées pour inverser la morosité.

Car on attend des plans de relance modérés, et à court terme, même si le programme de 1.000 milliards de yuans d’obligations souveraines annoncé fin 2023 pourrait apporter un soutien significatif à la croissance, pour autant que cela soit affecté aux secteurs stratégiques.

Mais compte tenu du niveau d’endettement la marge de manœuvre du pouvoir est limité, tout comme celle de la Banque centrale de crainte de voir le yuan se déprécier et les sorties de capitaux s’accentuer.

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