Reprendre son souffle

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Deux indicateurs publiés hier aux Etats-Unis sont venus renforcer le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie et dès lors le sentiment que la FED en a terminé avec les hausses de taux.

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Deux indicateurs publiés hier aux Etats-Unis sont venus renforcer le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie et dès lors le sentiment que la FED en a terminé avec les hausses de taux.

Confirmation rassurante

Ces chiffres sont en effet venus renforcer et rassurer sur le statu quo de la FED pour ces prochains mois.

D’un côté, les ventes de détail ont baissé pour la première fois en sept mois en octobre, ce qui indique un ralentissement de la demande au début du quatrième trimestre.

Et d’autre part, les prix à la production ont affiché la plus forte baisse depuis 3 ans et demi, ce qui intervient après la publication du chiffre de l’inflation qui avait entrainé un sentiment d’euphorie.

Les ventes au détail ont baissé de 0.1 % en octobre, mais, le chiffre du mois précédent a été révisé à la hausse à 0.9 % au lieu de 0.7 %, ce qui relativise le recul d’octobre.

Mais clairement, le dernier trimestre devrait être marqué par un ralentissement des dépenses de consommation, qui ont connu une croissance annuelle de 4% au troisième trimestre, et qui devraient revenir à 2% pour le dernier.

Les prix à la production ont reculé de 0.5% en octobre, soit la plus forte baisse depuis avril 2020, soit un taux annuel qui est passé de 2.2% à 1.3%.

Tout cela confirme l’atterrissage en douceur, une FED rassurée et rassurante, et une longue phase de “non-événement” lors des prochaines réunions.

Prévisions de la Commission

La Commission européenne a publié hier ses dernières prévisions intitulées « une modeste reprise à venir après une année difficile ».

Concernant les prévisions pour cette année, la Commission table sur une croissance de 0.6%, aussi bien pour la zone euro que pour l’UE, c’est-à-dire 0.2% de moins que lors de ses dernières prévisions. Pour l’année prochaine, elle table sur une croissance de 1.3% pour l’UE, et de 1.2% pour la zone euro, et pour 2025 de 1.7% et 1.6% respectivement.

Concernant l’inflation, la Commission, pour la zone euro, table sur un taux de 5.6% en 2023, 3.2% en 2024 et 2.2% en 2025, ce qui confirme le scénario d’une lente décrue.

Ce qui a fait dire à Paolo Gentiloni, commissaire chargé de l’économie, « nous approchons de la fin d’une année difficile pour l’économie de l’UE, au cours de laquelle la croissance a ralenti plus que prévu. En ce qui concerne 2024, nous prévoyons un léger rebond à mesure que l’inflation s’atténue encore et que le marché du travail reste résilient ».

Concernant spécifiquement la Belgique, elle se montre plus optimiste que nos prévisions puisqu’elle table sur une croissance de 1.4% en 2023 et 2024, alors que nos prévisions sont de respectivement 1.3% et 0.8%.

Dans le tableau récapitulatif, concernant les prévisions de croissance, certains pays de l’UE n’échapperont pas à la récession cette année.

Recul aussi en Grande-Bretagne

De l’inflation, ce qui devrait aussi inciter la BOE à ne plus augmenter ses taux.

Elle est passée de 6.7% en septembre à 4.6% en octobre, soit la hausse la plus faible depuis deux ans, ce qui a renforcé le scénario d’une baisse des taux courant de l’année prochaine, ce qui explique le recul du rendement de l’obligation à 2 ans.

Mais comme aux Etats-Unis et en Europe, c’est la dernière ligne droite qui sera sans doute la plus compliquée, et il ne faut pas perdre de vue que l’inflation sous-jacente a certes reculé, mais qu’elle demeure quand même encore à 5.7% contre 6.1% le mois précédent.

Comme pour la FED et la BCE, nous allons sans doute aussi rentrer dans une période de statu quo prolongé de la part de la BOE, avec cependant comme différence que l’économie pourrait frôler la récession l’année prochaine.

Conséquences de la baisse de l’inflation

La baisse de l’inflation aux Etats-Unis a des conséquences inattendues, parce qu’elle a renforcé l’appétit pour le risque, comme on l’a vu pour les bourses, mais aussi pour certaines devises.

Comme le zloty polonais qui a atteint son plus haut niveau en trois ans par rapport à l’euro, renforcé aussi par la perspective de voir la Pologne accéder d’ici la fin de l’année à une partie des fonds de l’UE.

Et malgré des baisses de taux, le forint hongrois s’est stabilisé, et la couronne tchèque pourrait encaisser sans trop de problème sa première baisse de taux lors de sa prochaine réunion, compte tenu du recul du dollar qui favorise d’autres devises.

Il n’y aura exceptionnellement pas de billet demain, mais par contre, vous pouvez venir assister au débat auquel je participerai samedi matin à l’ouverture du salon Finance Avenue à Tour & Taxis. Voici un article publié par l’Echo ce matin qui donne un avant-goût de notre débat.

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