La Banque centrale de Chine a laissé ses taux inchangés ce matin, et la FED devrait faire de même ce soir, tout en lorgnant, avec préoccupation, les tensions sur le prix du baril.
La FED restera ferme
La Banque centrale de Chine a laissé ses taux inchangés ce matin, et la FED devrait faire de même ce soir, tout en lorgnant, avec préoccupation, les tensions sur le prix du baril.
Réunion de la FED
Juste un mot avant sur la décision de la Banque centrale de Chine, qui se laisse du temps compte tenu de la légère amélioration des indices, qui montrent une stabilisation de la situation.
La FED devrait laisser ses taux inchangés ce soir, ce qui n’a pas empêché le rendement du Treasury 10 ans d’atteindre son niveau le plus élevé depuis 16 ans.
Car elle devrait se montrer ferme et certainement insister sur le fait que les taux vont rester élevés pendant une longue période, ce que devraient confirmer les fameux dot plots qui indiquent les projections de taux des membres de la FED.
Mais la hausse du prix du baril ne manquera pas de susciter des craintes, et ces dernières se sont renforcées avec la publication de l’inflation au Canada qui est passée de 3.3% à 4% pour l’inflation globale.
Réunion de la BOE
Pas le temps de souffler, car demain se tiendront les réunions de la BOE, de la Banque centrale de Norvège, de Suède et de Suisse.
La BOE aura entre temps pris connaissance des derniers chiffres d’inflation, publiés ce matin, avec un taux d’inflation globale attendu à 7% en août contre 6.8% le mois précédent, et une inflation sous-jacente à 6.8% contre 6.9%. La hausse de 0.25% des taux demain ne fait aucun doute vu le niveau de l’inflation, mais la suite est plus incertaine.
Prévisions de l’OCDE
Les membres des Comités des Banques centrales auront aussi sous le coude les dernières prévisions de l’OCDE, qui se montre plus positive pour cette année, mais a revu à la baisse ses prévisions pour 2024.
Elle table sur une croissance de 3% cette année pour l’économie mondiale contre une précédente estimation de 2.7%, et de 2.7% en 2024 contre 2.9% précédemment.
Le tableau reprend les prévisions de croissance en comparaison des précédentes prévisions, avec sans surprise une révision à la baisse de la croissance en zone euro à cause de la dégradation de la situation en Allemagne.
L’OCDE a également révisé ses prévisions pour la Chine pour 2023 et 2024, en constatant que « les signes d’un ralentissement de l’activité économique chinoise sont également préoccupants, compte tenu de l’importance de ce pays pour la croissance mondiale, les échanges et les marchés de capitaux. La dette élevée, et l’ampleur du secteur immobilier chinois, en difficulté, posent des problèmes de taille. Les dépenses de consommation mettent du temps à se redresser après la réouverture de l’économie, en raison de l’ampleur de l’épargne de précaution en l’absence de dispositifs étendus de protection sociale, et le secteur immobilier reste très fragile ».
Et l’OCDE estime qu’un ralentissement plus marqué de l’activité en Chine est un risque majeur pour la croissance en 2024.
Concernant l’inflation, l’OCDE entrevoit bien une baisse, mais constate que l’inflation sous-jacente résiste et que, même si elle recule, elle devrait rester supérieure aux objectifs des Banques centrales dans la plupart des économies en 2023 et 2024.
Taux longs fermes
Il n’y a pas qu’aux Etats-Unis que les taux longs se sont tendus, c’est le cas également en zone euro, où le rendement du Bund 10 ans affiche son niveau le plus élevé depuis 12 ans.
Parce que, comme souligné à l’instant, l’inflation sous-jacente restera plus élevée que l’objectif de la BCE plus longtemps que prévu. Et comme le soulignait hier François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, « l’inflation est une maladie et les taux sont le médicament. Le médicament commence à fonctionner…. Nous pensons que 4 % est un bon niveau. Il faut maintenir les taux à 4% suffisamment longtemps ».
Et comme la porte n’est pas tout à fait fermée pour une dernière hausse de taux de la part de la BCE, les taux longs vont rester fermes surtout avec un prix du baril au niveau actuel.
Et aussi parce que, comme le montre le détail des postes qui composent l’inflation en zone euro, l’inflation dans les services ne reflue pas et est une des principales raisons pour laquelle l’inflation sous-jacente est restée à 5.3%. Et que le reflux de l’inflation globale est bien évidemment lié à la baisse des prix de l’énergie.