Il faut accélérer !

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Pluies torrentielles en Grèce, mais également à Hong Kong, ce qui explique d’ailleurs pourquoi la bourse est fermée ce matin, ainsi qu’en Chine, et alerte orange en France, une première

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Pluies torrentielles en Grèce, mais également à Hong Kong, ce qui explique d’ailleurs pourquoi la bourse est fermée ce matin, ainsi qu’en Chine, et alerte orange en France, une première pour un mois de septembre.

Le dérèglement climatique

Voici quelques exemples qui montrent bien que tout s’accélère et 2023 sera très certainement l’année la plus chaude jamais enregistrée. Il faut agir et vite, et je vais uniquement évoquer ce matin une étude publiée sur le blog de la BCE, pas plus tard qu’hier, ce qui est évidemment tout sauf un hasard.

L’étude a envisagé trois scénarios de transition couvrant la période jusqu’en 2030.

  1. le scénario idéal appelé « transition accélérée », implique un démarrage rapide de la transition avec augmentation rapide et importante des prix de l’énergie. Et en contrepartie des investissements dans les énergies renouvelables qui entrainent des réductions des émissions ;
  2. le scénario « transition tardive », la transition ne commence qu’en 2026, mais avec quand même à l’arrivée un objectif de réduction des émissions identique au premier, mais avec un coût plus élevé ;
  3. le scénario « transition retardée », commence en 2026 et n’arrive pas à atteindre les objectifs de l’accord de Paris.

Le graphique reprend les trois scénarios et leur impact en terme de température et l’effort d’investissement. Sans surprise, dans le scénario 3 cela aura comme conséquence un risque physique plus élevé vu le niveau des températures. Par contre, l’investissement nécessaire serait plus important dans les deux premiers scénarios, d’environ 3.000 milliards d’euros d’ici 2030.

Dans un second volet, l’étude aborde le risque financier pour les portefeuilles crédits des banques, que je ne vais pas développer ici, même si c’est extrêmement important, mais que vous pouvez retrouver via le lien de l’étude.

Je voudrais terminer en reprenant une partie des commentaires de l’étude « le financement de la transition vers une économie neutre en carbone est l’un des défis les plus urgents auxquels l’Europe est confrontée aujourd’hui. Les résultats du nouvel exercice de simulation de crise climatique montrent que plus la transition est précoce, moins les coûts et les risques pour l’économie et le système financier sont élevés. La mobilisation efficace et coordonnée de la finance verte est plus que jamais nécessaire pour soutenir les efforts de l’Union européenne en vue de prendre la tête de la transition vers le “net zero”. Voici quelques-unes des mesures politiques qui permettront d’atteindre cet objectif ».

Voici quelques pistes de réflexions évoquées dans l’étude :

  • élimination progressive des combustibles fossiles, une évidence mais pas tant que cela encore pour le moment ;
  • combler le déficit d’investissement vert. De nouveau évident, mais je reprends les termes de l’étude « il est nécessaire de mettre en place des produits financiers durables, tels que des prêts et des obligations verts, ainsi que des fonds respectant des normes environnementales, sociales et de gouvernance » ;
  • mettre en place des plans de transition fiables, « les entreprises et les institutions financières doivent aligner leurs modèles d’entreprise et leurs opérations sur les objectifs de transition ». Il faut une trajectoire climatique pour chaque pays en adéquation évidemment avec les politiques de l’UE ;
  • Concevoir des outils prudentiels sur le climat, car « la transition verte est une source potentielle de risque systémique, car certaines régions sont plus vulnérables aux risques climatiques, avec des retombées potentielles sur l’ensemble des secteurs et sur le système financier. Nous avons donc besoin d’outils pour faire face à ces risques, impliquant à la fois des mesures microprudentielles et macroprudentielles ».

Cela semble tellement évident mais en même temps tellement loin des préoccupations du monde politique, qui en Belgique ne parle que du « pipigate », en France de la hausse du prix à la pompe, … Et aussi qui, dans une vision à court terme, s’inquiète du ralentissement de l’activité en Europe. Sujet légitime de préoccupation, mais qui ne doit pas occulter l’essentiel.

L’Allemagne

Si je reprends le cas de la situation en Allemagne actuellement, les derniers chiffres montrent un recul de 0.8% de la production industrielle en juillet, soit une baisse de 1.9% entre mai et juillet par rapport aux trois mois précédents.

Ce qui confirme le ralentissement de son économique, et ce qui a conforté l’institut IFO dans ses prévisions d’une contraction de 0.4% de l’économie cette année.

Ce qui a fait dire à Timo Wollmershaeuser, responsable des prévisions de l’IFO, « dans le classement actuel de nos prévisions, l’Allemagne est la plus mal placée. Les chocs économiques qui frappent actuellement l’économie mondiale pourraient toucher l’Allemagne de plein fouet parce qu’ils affectent des secteurs particulièrement importants pour elle ».

Est-ce que ce n’est pas le bon moment pour mettre en place cette trajectoire climatique évoquée plus haut et repenser le modèle allemand en investissant massivement dans les énergies renouvelables, et pas dans le charbon ?

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