La conjonction des mesures de soutien en Chine et d’un marché de l’emploi moins tendu aux Etats-Unis a rassuré les bourses après un mois d’août décevant.
Rassurés, un peu sans doute
La conjonction des mesures de soutien en Chine et d’un marché de l’emploi moins tendu aux Etats-Unis a rassuré les bourses après un mois d’août décevant.
Chiffres du chômage
Comme je l’expliquais vendredi fin de journée pour ABM Financial News, les chiffres du chômage ont rassuré les investisseurs, car ils ont éloigné définitivement la perspective d’une hausse des taux.
Non seulement les créations d’emploi continuent de ralentir, à 187.000, mais le taux de chômage a augmenté en passant de 3.5% à 3.8%, ce qui tend à montrer une petite détente sur le marché de l’emploi.
Le deuxième élément qui a rassuré les investisseurs, et qui plaide pour un statu quo monétaire, est la hausse de 0.2%, d’un mois à l’autre du salaire horaire moyen contre 0.4% en juillet, soit un taux annuel qui est passé de 4.4% à 4.3%.
Ces chiffres, avec ceux publiés avant dans la semaine, ont conforté le sentiment que la FED n’augmentera pas ses taux en septembre, et qu’en fonction des indications d’inflation en septembre et octobre, elle avisera en novembre si elle est à la fin de son cycle.
C’est probablement ce que feront la Banque centrale d’Australie et celle du Canada, qui se réunissent cette semaine, à savoir laisser leurs taux inchangés tout en se donnant la possibilité d’encore agir si nécessaire par la suite.
Le dollar s’est renforcé compte tenu de la résistance de l’économie américaine et les taux courts sont restés assez stables, car une pause dans la hausse des taux ne veut certainement pas dire une baisse rapide de ces derniers.
L’autre facteur d’apaisement est venu de l’annonce que le promoteur immobilier chinois Country Garden, en difficulté, a reçu l’approbation de ses créanciers pour étendre les paiements d’une obligation privée onshore. Annonce qui intervient alors que l’on attend de nouvelles mesures de soutien au secteur immobilier de la part des autorités chinoises.
Car comme je l’expliquais pour Canal Z vendredi, les difficultés en Chine ont clairement affecté le moral des investisseurs durant le mois d’août.
Choc de liquidité ?
Alors que la perspective d’un statu quo de la part de la FED s’est renforcé, les taux longs se sont tendus aux Etats-Unis.
Trois éléments pourraient expliquer cette réaction qui semble curieuse. D’une part, un certain nombre d’émissions d’entreprises vont être émises cette semaine.
Ensuite, l’aggravation du déficit budgétaire, qui devrait atteindre 2.000 milliards de dollars fin septembre, pourrait commencer à inquiéter les investisseurs, surtout que si l’économie ralenti, il devrait encore s’aggraver dans les prochains mois. Et que cette situation intervient alors que la FED n’est aujourd’hui plus acheteuse de dette mais vendeuse puisqu’elle réduit depuis quelques mois la taille de son bilan.
Et dernier élément, pour soutenir leurs devises suite au renforcement du dollar, les Banques centrales japonaises et chinoises vendent des dollars et pour financer leurs interventions elles pourraient être amenées à vendre des bons du Trésor.
Après avoir baigné dans les liquidités, les marchés financiers pourraient bien être confrontés à un assèchement de ces dernières.
Le chemin est encore long
Selon les estimations, l’inflation en Turquie devrait être de 55.9% en août contre 47.83% en juillet, à cause de la baisse de la livre et des hausses d’impôts.
Malgré la hausse de 16.5% des taux depuis juin par la Banque centrale, la livre a continué de reculer, dans un premier temps, avant de se stabiliser, et selon les prévisions de la Banque centrale, l’inflation devrait atteindre un pic de 60% au deuxième trimestre de 2024 avant de refluer.
La Banque centrale devrait poursuivre son resserrement monétaire dans les prochains mois pour tenter d’infléchir la tendance sur la devise, mais le chemin est encore long pour restaurer la confiance des investisseurs.
D’autres mesures ont également été prises pour retrouver une certaine crédibilité, avec une série de fortes hausses des impôts pour restaurer les finances mises à mal par des mesures de relance au goût électoraliste.