L’Allemagne, l’homme malade de l’Europe !

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Retour sur l’indice IFO, qui a été publié vendredi, et qui confirme la très nette dégradation de l’économie allemande.

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Retour sur l’indice IFO, qui a été publié vendredi, et qui confirme la très nette dégradation de l’économie allemande.

Vive inquiétude

« L’économie allemande n’est pas encore sortie d’affaire », a déclaré Clemens Fuest, président de l’IFO.

Alors que l’économie allemande a connu une première récession avec un recul du PIB au quatrième trimestre 2022 et au premier trimestre 2023, elle se dirige tout droit vers une nouvelle récession sur la seconde partie de l’année, s’il faut en croire les indices de confiance.

Ce constat était déjà évident après la publication des indices PMI, et il est encore plus flagrant après la publication des indices IFO, qui montrent une unanimité dans le recul des différents indices.

Le  ministre allemand de l’économie, Robert Habeck, a bien constaté l’ampleur du problème en déclarant « l’environnement de taux d’intérêt restrictifs et la faiblesse de l’économie mondiale – en particulier l’évolution de la situation en Chine – compliquent la tâche du pays exportateur que nous sommes. Il est important de mettre en place des mesures d’incitation ciblées pour les investissements, tant privés que publics ».

Le problème c’est qu’aujourd’hui le gouvernement allemand ne parvient pas à se mettre d’accord sur ces mesures, et l’Allemagne a surtout besoin d’une réforme de grande ampleur pour adapter son modèle à la nouvelle économie, ce que semble incapable de réaliser le gouvernement actuel.

Dans le détail, on voit que le sentiment des managers allemands est  devenu plus pessimiste dans tous les secteurs en août, avec en particulier un secteur de la construction particulièrement négatif.

Et comme les taux d’intérêts vont rester élevés et que le commerce extérieur va rester atone, il ne faut pas espérer la moindre amélioration de la situation avant l’année prochaine.

Pause ou pas ?

Les taux en zone euro vont en effet rester élevés, mais vont-ils encore monter alors que les signes de ralentissement se multiplient ?

Dernier en date, l’évolution des prêts aux entreprises et aux ménages avec une croissance qui a nettement ralenti. Ainsi, les prêts aux entreprises ont augmenté de 2.2 % en taux annuel après une hausse de 3.0 % le mois précédent, tandis que la croissance du crédit aux ménages s’est ralentie à 1.3 % contre 1.7 % en juin.

Le recul des prêts aux ménages est particulièrement marqué depuis le début de l’année et vient évidemment peser sur le secteur immobilier dans la majorité des pays.

Et dès lors la question d’une pause de la part de la BCE se pose, mais avec une inflation globale qui était encore à 5.3% en juillet et qui est anticipée à 5.1% ce jeudi, l’inflation sous-jacente étant elle attendue à 5.3% contre 5.5%, on est très loin de l’objectif de la BCE de 2%.

Ce qui a fait dire à Robert Holzmann, gouverneur de la Banque nationale autrichienne, « nous ne sommes pas encore au clair en ce qui concerne l’inflation. S’il n’y a pas de grosses surprises, je pense qu’il y a lieu de poursuivre les augmentations de taux sans faire de pause ».

Mais son homologue de la Bundesbank, Joachim Nagel, s’est montré plus prudent, ce qu’on peut comprendre vu l’état de l’économie allemande, en déclarant « nous verrons ce que nous devons faire en septembre. Je ne donnerai aucun signal ici ».

Rallye en trompe-l’œil

Sur les bourses asiatiques après l’annonce d’une diminution des frais de transaction en Chine, car cette mesure ne soutiendra pas l’économie et alors que les sorties de capitaux continuent.

Mais surtout, le secteur immobilier continue d’inquiéter et en particulier la société Evergrande dont le titre a chuté de 80% hier après la suspension de sa cotation durant deux ans, et recule encore de 10% ce matin.

L’état du marché immobilier en Chine n’inquiète pas uniquement les autorités chinoises, mais même le gouverneur de la BOJ, Kazuo Udea, a déclaré lors du symposium de Jackson Hole « le problème sous-jacent semble être l’ajustement du secteur immobilier et ses répercussions sur le reste de l’économie ».

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