L’Allemagne, le maillon faible

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L’Allemagne est entrée en récession technique, soit deux trimestres successifs négatifs, en ce début d’année, et les indices de confiance n’augurent rien d’encourageant pour la suite.

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L’Allemagne est entrée en récession technique, soit deux trimestres successifs négatifs, en ce début d’année, et les indices de confiance n’augurent rien d’encourageant pour la suite.

L’Allemagne, le maillon faible

La révision du chiffre du PIB pour le premier trimestre a été une très mauvaise surprise, puisque le chiffre est passé de 0% à -0.3%, faisant ainsi tomber l’Allemagne en récession, étant donné que le quatrième trimestre avait été marqué par un recul de 0.5% du PIB.

Cette entrée en récession tient d’une part, à une baisse de 1.2% de la consommation des ménages, et d’autre part, à une chute de 4.9% des investissements publiques.

Ces chiffres ont jeté un sérieux froid, ce qui a fait dire au ministre des finances, Christian Lindner, « je ne veux pas que l’Allemagne joue dans une ligue dans laquelle nous devons nous reléguer aux dernières places », faisant référence aux prévisions du FMI, qui a prédit une récession en 2023 uniquement en Allemagne et en Grande-Bretagne parmi les pays européens.

Si certains signaux sont encourageants comme la hausse des investissements en machines et équipements, et que les exportations ont finalement contribué positivement à la croissance, les indices de confiance, publiés cette semaine, font craindre un deuxième trimestre négatif cette année.

L’Allemagne paye très cher sa dépendance à la Russie pour le gaz, mais également sa dépendance à la Chine, et le scénario d’un essoufflement de l’activité en Chine serait une très mauvaise nouvelle pour la suite. Sans parler du ralentissement attendu aux Etats-Unis, qui toucherait de plein fouet les exportations allemandes.

Toujours pas d’accord

Il semblerait que le président américain Joe Biden et le républicain Kevin McCarthy se rapprochent d’un accord, accord qui relèverait le plafond de la dette publique de 31.400 milliards de dollars pour deux ans tout en limitant les dépenses sur la plupart des postes.

Les zones d’ombre demeurent encore nombreuses et il faudra encore que cet accord soit approuvé par les deux chambres, ce qui n’est pas gagné d’avance.

En attendant, les taux américains, que cela soit celui à 2 ans ou à 10 ans, continuent d’augmenter dans la perspective d’encore au moins une hausse de taux de 0.25% de la part de la FED.

Trois devises sous pression

D’abord, le dollar néo-zélandais par rapport au dollar américain suite à l’annonce de la Banque centrale de Nouvelle-Zélande qu’elle allait dorénavant laisser ses taux inchangés, alors que la FED pourrait bien augmenter encore les siens. Résultat, il a perdu plus de 3% de sa valeur en une semaine.

A la veille du second tour en Turquie, la livre turque a touché un nouveau niveau record à la baisse par rapport au dollar dans la perspective de voir Erdogan réélu pour un troisième mandat. Il n’y a pas que la livre qui a chuté, mais également la bourse et la part détenue par les investisseurs étrangers de la dette turque, qui a été réduite à une portion congrue.

Troisième devise sous pression, le yuan, ce qui a entrainé, hier et ce matin, des ventes de dollars de la part de grandes banques d’Etat pour le stabiliser. Ce recul du yuan est lié aux doutes sur la pérennité de la reprise et sur la perspective de voir le différentiel de taux s’élargir encore par rapport au dollar.

Changement de paradigme en vue

Selon le rapport publié par l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l’année 2023 verra pour la première fois l’investissement dans l’énergie solaire dépasser celui dans le secteur pétrolier.

Et, bonne nouvelle, toujours selon ce rapport, des 2.800 milliards de dollars d’ investissements énergétiques prévu cette année dans le monde, plus de 1.700 milliards de dollars devraient être investis dans les technologies propres (énergies renouvelables, véhicules électriques, énergie nucléaire, réseaux, stockage, carburants à faibles émissions, amélioration de l’efficacité et pompes à chaleur). Le reste, soit un peu plus de 1.000 milliards d’USD, est destiné au charbon, au gaz et au pétrole.

Trop sans doute encore pour les énergies fossiles, mais le changement ne se fera pas du jour au lendemain. Mais ce qui interpelle c’est que la hausse attendue de 15% des investissements dans les combustibles fossiles entre 2021 et 2023, plus de 90 % de cette augmentation provient des économies avancées et de la Chine.

Mais le changement est de taille, comme le soulignait le directeur exécutif de l’AIE, Fatih Birol, « l’énergie propre évolue rapidement, plus rapidement que beaucoup ne le pensent. Cela apparaît clairement dans les tendances d’investissement, où les technologies propres s’éloignent des combustibles fossiles. Pour chaque dollar investi dans les combustibles fossiles, environ 1.7 dollar est maintenant investi dans les énergies propres. Il y a cinq ans, ce rapport était de un pour un ».

Mais l’AIE reconnait que cette reprise des investissements dans les combustibles fossiles va totalement à l’encontre d’un scénario de zéro émission nette d’ici à 2050, et que, et je cite le rapport, « la demande mondiale de charbon a atteint un niveau record en 2022, et les investissements dans ce secteur sont en passe d’atteindre cette année près de six fois les niveaux envisagés en 2030 dans le scénario “zéro émission nette” ».

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