Le doute sur un accord s’accentue

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Le doute commence à miner le moral des investisseurs, ce qui a entrainé une nouvelle séance négative pour les bourses, mais le doute touche aussi les agences de rating.

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Le doute commence à miner le moral des investisseurs, ce qui a entrainé une nouvelle séance négative pour les bourses, mais le doute touche aussi les agences de rating.

Toujours pas d’accord

Ils se parlent toujours, ce qui en soit est déjà une bonne nouvelle, mais ce qui ne suffit plus compte tenu de l’imminence de l’échéance.

McCarthy, le président de la Chambre des représentants, a beau avoir déclaré « nous avons fait des progrès dans ce domaine. C’est donc très positif. Je veux m’assurer que nous parviendrons au bon accord. Je vois que nous travaillons dans ce sens ».

Mais le doute commence à s’insinuer, accentuant encore le mouvement à la hausse du taux en dollar à 1 mois, qui est passé au-dessus des 6%, mais surtout entrainant une réaction des agences de rating.

En effet, Fitch a annoncé qu’elle plaçait la note “AAA” des États-Unis sous surveillance négative. Pour justifier cette décision, elle a déclaré que « les risques ont augmenté » que le plafond de la dette ne soit pas relevé avant la date dite “X”, en craignant que « l’augmentation de la partisanerie politique … empêche de parvenir à une résolution ».

De son côté, Moody’s a également averti qu’elle pourrait également modifier son évaluation de la dette américaine.

La situation se tend sérieusement et le temps presse, ce qui rend très nerveux des marchés, qui ne sont plus de marbre, avec un dollar qui sert, un peu paradoxalement, de valeur refuge.

Et avec un yuan qui continue de sérieusement se déprécier par rapport au dollar, ce qui peut s’expliquer, en partie, par le fait que la Chine est un des principaux détenteurs de la dette américaine, et qu’une dépréciation de son rating ne serait pas sans conséquence.

Minutes de la FED

Les minutes de la dernière réunion de la FED ont montré que la porte n’était pas tout à fait fermée à encore une dernière hausse de taux, même si la pause en juin serait la solution la plus adéquate.

On peut en effet lire « plusieurs participants ont fait remarquer que si l’économie évoluait dans le sens de leurs perspectives actuelles, il ne serait peut-être pas nécessaire de raffermir davantage la politique après cette réunion ».

Mais le risque de hausse de l’inflation demeure une préoccupation toujours à ce stade et « certains participants ont souligné qu’il était crucial » de ne pas laisser entendre que des baisses de taux étaient probables ou que de nouvelles augmentations des coûts d’emprunt «avaient été exclues », ce qui explique la remontée du taux à 2 ans.

Mais les responsables de la FED n’ont pas manqué de s’inquiéter du problème du plafond de la dette et des risques en cas de non accord. Ainsi que des risques d’un resserrement plus important des crédits aux ménages et aux entreprises suite aux problèmes des banques régionales.

Pressions sur la BOE

Non seulement, l’inflation globale a moins ralenti que prévu, mais l’inflation de base a augmenté pour atteindre son niveau le plus élevé depuis 31 ans.

Le taux global a certes reculé en passant de 10.1% à 8.7%, mais moins qu’attendu puisqu’on espérait un taux de 8.2%. Par contre, l’inflation de base est passée de 6.2% en mars à 6.8% en avril, ce qui a propulsé le taux à 2 ans vers ses plus hauts de ces derniers mois.

Car avec un tel niveau, la BOE devrait encore augmenter ses taux de 0.25% lors de sa réunion du 22 juin, et il n’est pas exclu que cela soit suivi d’autres hausses.

Ces chiffres d’inflation rejoignent en tout point le constat qui avait été fait hier avec la publication des indices PMI qui montraient des tensions sur les prix dans les services en particulier.

Confirmation en Allemagne 

L’indice IFO est venu confirmer les revers de l’économie allemande, déjà constatés avec les indices PMI il y a deux jours.

En effet, cet indice est passé de 93.4 en avril à 91.7, soit un niveau bien loin des prévisions, et la première baisse après six mois de hausse.

Comme l’ont montré les indices PMI, c’est l’industrie qui tire l’indice IFO vers le bas, avec en particulier une très nette dégradation des attentes en matière d’exportations, en partie liée à la situation en Chine, comme je le rappelais hier.

Ces indices font clairement craindre une croissance négative au deuxième trimestre, après une croissance nulle au premier, chiffre qui devrait être confirmé ce matin.

A propos de croissance et d’impact négatif de la situation en Chine, Singapour a connu au premier trimestre un recul de 0.4% de son PIB après une hausse de 0.1% le trimestre précédent.

Et les craintes sont vives sur un risque de récession technique, à savoir deux trimestres successifs négatifs, compte tenu de l’absence d’une réelle reprise en Chine. Et je ne résiste pas à reprendre l’image donnée par Chua Hak Bin, économiste à la Maybank, « jusqu’à présent, le retour des touristes chinois est plus un filet d’eau qu’un déluge ».

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