Le nouveau gouverneur de la BOJ va diriger en fin de semaine son premier comité et dans ce cadre la moindre de ses déclarations sera scrutée à la loupe.
La BOJ, une exception
Le nouveau gouverneur de la BOJ va diriger en fin de semaine son premier comité et dans ce cadre la moindre de ses déclarations sera scrutée à la loupe.
Politique de la BOJ
Et cela d’autant plus que la BOJ est la seule Banque centrale des pays industrialisés à ne pas avoir augmenté ses taux, ni réduit non plus son programme d’assouplissement quantitatif. Et qu’elle pourrait amorcer un changement de politique au moment même où toutes les autres Banques centrales arrivent à la fin de leur cycle de resserrement.
Mais revenons aux propos de Kazuo Ueda, qui s’exprimait devant le parlement, et qui a estimé que « au vu de l’évolution actuelle de l’économie, des prix et des finances, il convient de maintenir l’assouplissement monétaire, actuellement mené par le biais d’un contrôle de la courbe des taux ».
Rien de neuf à ce stade, mais la deuxième partie de son intervention est plus intéressante, « mais si la croissance des salaires et l’inflation s’accélèrent plus rapidement que prévu et justifient un resserrement de la politique monétaire, la BOJ est prête à réagir, par exemple en augmentant les taux d’intérêt ».
Mais ce n’est pas lors de cette réunion, qui se terminera vendredi, que le changement s’opèrera, car « nous considérons que le risque d’une inflation inférieure aux prévisions est plus important que le risque d’une inflation supérieure aux prévisions ».
Devant ce qui peut être qualifié de continuité dans la politique, le rendement de l’obligation japonaise à 10 ans se maintient dans le haut de sa fourchette sans nouvelles tentatives de tester au-delà des 0.50%.
Restons en Asie
Le PIB au premier trimestre de la Corée du Sud a augmenté de 0.3% par rapport au trimestre précédent, ce qui permet au pays d’éviter une récession technique étant donné que ce dernier avait affiché un recul de 0.4%.
Cette croissance a été soutenue par la consommation privée, qui a été le principal contributeur au PIB avec un taux de 0.5%, alors que les investissements en capital ont chuté de 4%.
Sur un an, la croissance s’affiche à 0.8% contre 1.3% au trimestre précédent, et clairement les exportations, qui étaient le fer de lance de la croissance, ont fortement reculé sous l’effet d’une demande mondiale en recul.
Encore des déclarations de membres de la BCE
Pour l’économiste en chef, Philip Lane, « pour notre prochaine réunion du Conseil des gouverneurs, le 4 mai, les données actuelles indiquent que nous devrions relever les taux à nouveau… Au-delà, je n’ai pas de boule de cristal ; cela dépendra des données économiques ».
Mais il s’est bien gardé de donner la moindre indication sur l’ampleur de cette hausse. En revanche, Gabriel Makhlouf, responsable politique de la BCE en Irlande, a estimé « nous prendrons notre prochaine décision de politique monétaire dans un peu plus d’une semaine et nous nous concentrerons particulièrement sur les données à venir. Mais d’après les données disponibles jusqu’à présent, il est trop tôt pour commencer à planifier une pause dans le resserrement de notre politique ».
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, s’est également exprimé, « il est peut-être nécessaire de procéder à quelques hausses supplémentaires, mais à mon avis, elles devraient être limitées en nombre et maintenant en taille ». Mais il demeure quand même prudent car il doit bien reconnaitre que « à ce stade, ni l’inflation hors énergie et alimentation, ni les indicateurs sous-jacents plus larges ne montrent de signes clairs et convergents d’un changement de tendance ».
Risques de récession en Europe de l’Est
La situation est particulièrement préoccupante en Pologne avec une chute de 7.3% au mois de mars des ventes de détail sur un an et une chute de 2.9% de la production industrielle sur la même période.
Ces chiffres sont plus mauvais que les prévisions, ce qui fait craindre un recul d’environ 0.5% du PIB au premier trimestre de cette année.
Pendant ce temps, la confiance des entreprises et des consommateurs hongrois s’est détériorée en avril selon l’enquête mensuelle du groupe de réflexion GKI, les entreprises industrielles et de services étant devenues plus pessimistes quant à leurs perspectives.
Les économies de la région sont confrontées à des risques de récession, car la croissance des prix au cours de l’année écoulée touche les consommateurs et exerce des pressions sur les entreprises en raison de la baisse de la demande et de l’augmentation des coûts.
Deux chiffres pour terminer
Le premier chiffre est celui de 61 milliards de francs suisses, qui est ce que le Crédit Suisse a reconnu comme montant qui a été retiré de la banque au premier trimestre. Et les actifs gérés par la division de gestion de fortune ont chuté à 502.5 milliards de francs suisses à la fin du mois de mars, contre 707 milliards pour la même période l’année dernière.
5.20%, est le taux du rendement du bon du Trésor américain, soit son niveau le plus élevé depuis janvier 2001, suite à l’inquiétude concernant le plafond de la dette américaine.
Cette hausse s’explique parce que les investisseurs veulent éviter les bons qui arriveront à échéance lorsqu’il y a un risque que les États-Unis atteignent le plafond de leur dette, ce qui pourrait se produire à la fin du mois de juillet ou au mois d’août et vendent les obligations à court terme faisant grimper les rendements.