Retour au calme, sauf en France

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Un certain retour au calme s’observe sur les marchés financiers et on peut le mesurer avec la remontée du prix du baril et des taux obligataires, mais pas en France par contre.

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Un certain retour au calme s’observe sur les marchés financiers et on peut le mesurer avec la remontée du prix du baril et des taux obligataires, mais pas en France par contre.

Entre ralentissement et confiance

Après les indices PMI, l’indice IFO en Allemagne a confirmé que le moral des entreprises se redressait et cela malgré les turbulences dans le secteur bancaire.

Non seulement cet indice a fait nettement mieux que prévu mais surtout, alors qu’il était attendu en recul, il est passé de 91.1 à 93.3. Et cette hausse est essentiellement liée à une hausse des attentes des entreprises dont l’indice est passé de 88.4 à 91.2, soit son niveau le plus élevé depuis 1 an.

Cela ne veut pas dire pour autant que nous allons connaitre une forte embellie, mais par rapport à la situation d’il y a 3 mois, l’économie européenne résiste mieux que prévu. Mais nous n’échapperons évidemment pas au ralentissement de l’économie par rapport à 2022.

Preuve de ce ralentissement, la croissance des prêts aux entreprises en zone euro est passée à 5.7% en février contre 6.1% en janvier et celle des prêts aux ménages à 3.2% contre 3.6%.

En flux mensuel, cela signifie que les prêts aux entreprises ont diminué de 2.6 milliards d’euros contre une hausse de 1.4 milliard d’euros en janvier.

En cause, bien évidemment le ralentissement de l’activité, ce qui incite les entreprises à reporter leurs investissements, et la hausse très forte des taux de la part de la BCE.

D’ailleurs, cette hausse des taux de la part de la BCE n’est pas terminée selon S&P, qui estime que l’inflation élevée l’obligera encore à agir, ce qui a incité S&P à revoir à la baisse la croissance dans la zone euro pour 2024 à 1% contre 1.4% précédemment. Par contre, pour 2023, il a revu le taux à 0.3% contre 0% précédemment.

Interrogations sur les banques régionales

Malgré le retour au calme, les questions demeurent sur l’impact des sorties de fonds des banques régionales américaines, en sachant qu’au cours de la semaine qui a suivi l’effondrement de SVB, ces dépôts ont chuté de 120 milliards de dollars.

Philip Jefferson, gouverneur de la FED, s’est inquiété de l’impact de ces sorties de fonds car « cela pourrait avoir un impact disproportionné sur les petites entreprises… Nous voulons que les banques communautaires et régionales soient fortes ».

Les conséquences pourraient être une récession plus forte qu’escomptée par la FED, alors même que l’inflation continue de demeurer trop élevée, ce qui compliquerait fortement la tâche de la FED.

Inquiétudes de la Banque mondiale

Cette dernière ne s’inquiète pas de la croissance cette année, mais voit plus loin en se projetant jusqu’en 2030. Et ses projections ne sont guère réjouissantes puisqu’elle estime que la croissance économique mondiale potentielle moyenne tombera à 2.2 % par an jusqu’en 2030. Chiffre qu’il faut comparer au taux de 2.6% pour la période allant de 2011 à 2021, et au taux de 3.5% observé entre 2000 et 2010.

La Banque mondiale parle de « décennie perdue », et surtout s’inquiète du fait que ce ralentissement aurait de profondes répercussions sur la capacité du monde à lutter contre le changement climatique et à réduire la pauvreté.

Tout n’est pas noir pour autant, car la Banque mondiale estime que ce taux pourrait passer à 2.9% si les efforts se concentrent sur l’investissement dans des secteurs durables, et si des politiques sont menées pour encourager le travail et accroître la productivité.

Ces inquiétudes de la Banque mondiale sont cependant totalement justifiées, car comme le souligne le rapport, les crises qui se sont chevauchées ces dernières années, notamment la pandémie de Covid-19 et l’invasion de l’Ukraine par la Russie, ont mis fin à près de trois décennies de croissance économique soutenue, renforçant ainsi les inquiétudes concernant le ralentissement de la productivité, qui est essentiel pour la croissance des revenus et l’augmentation des salaires.

Il manque cependant un point dans la réflexion de la Banque mondiale, l’apport de l’IA avec, entre autres des nouveaux acteurs comme ChatGPT. C’est un véritablement bouleversement qui s’annonce et qui sera aussi important que l’arrivée d’internet. Cela va remettre en cause fondamentalement le monde du travail, dans tous les secteurs, et pourrait apporter un regain de productivité dont le rapport n’a pas tenu compte à ce stade.

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