Décidemment, il est beaucoup question du Japon depuis maintenant quelques semaines et il en est encore question ce matin avec les chiffres d’inflation.
L’inflation, toujours l’inflation
Décidemment, il est beaucoup question du Japon depuis maintenant quelques semaines et il en est encore question ce matin avec les chiffres d’inflation.
Inflation au Japon
Alors que le Japon était connu depuis un certain temps, pour ne pas dire un temps certain, pour afficher des taux d’inflation très faibles, voire négatifs, le taux au mois de décembre s’est envolé à 4%.
Il s’agit non seulement du double de l’objectif de la BOJ, mais aussi du taux le plus élevé depuis 41 ans. Et si l’on prend l’indice de base, le taux est passé de 2.8% en novembre à 3% en décembre.
Signal majeur pour faire bouger la BOJ, pas certain, car le Japon n’est pas encore confronté au risque d’une spirale d’inflation des salaires qui a incité les autres Banques centrales à relever leurs taux d’intérêt.
Ainsi, les prix des services n’ont augmenté que de 0.8 % en décembre alors que ceux des marchandises de 7.1 %.
Sur le chiffre, le yen est resté stable ainsi que le Nikkei, ce qui indique que le marché va attendre le mois d’avril pour spéculer sur un changement de cap de la BOJ.
Moral en berne
Après une toute petite reprise, le moral des consommateurs britanniques a rechuté en revenant pratiquement à ses plus bas historiques.
C’est ce qui ressort de l’indice GfK qui à -45 affiche son troisième chiffre le plus bas depuis le début des enregistrements en 1974.
Les résultats de l’enquête mettent en évidence l’impact de la hausse des prix et de l’incertitude économique sur les ménages britanniques, les consommateurs étant plus nombreux à signaler une détérioration de leurs finances personnelles.
Selon l’Office for National Statistics, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 16.8 % en taux annuel en décembre, soit la plus forte hausse depuis septembre 1977.
« Avec l’inflation qui continue d’engloutir les augmentations de salaire et la perspective de factures énergétiques choquantes, les prévisions pour la confiance des consommateurs cette année ne sont pas bonnes », a déclaré Joe Staton, directeur de la stratégie client de GfK.
Toujours le même message
Et cette fois-ci c’est un membre de la BCE, pas le plus modéré j’en conviens, qui a rappelé que la BCE a clairement indiqué qu’elle avait bien l’intention d’augmenter les taux de 0.50% lors de ses prochaines réunions. Il s’agit de Klaas Knot, président de la Banque centrale des Pays-Bas, et il a ajouté « je pense qu’au moins jusqu’au milieu de l’année, nous serons en mode resserrement ».
Et il a rappelé aussi que les anticipations actuelles des marchés ne sont pas en phase avec la vision de la BCE, à savoir que les marchés tablent sur une baisse rapide des taux après la phase de resserrement. Il a dès lors bien précisé son sentiment en déclarant « la forme d’évolution du marché que j’ai vu au cours des deux dernières semaines environ n’est pas du tout celle souhaitée. Je ne pense pas qu’elles soient compatibles avec un retour dans un délai convenable de l’inflation vers 2% ».
Mais c’est toujours le cas aussi de la part de membres de la FED, comme Lael Brainard, vice-présidente, qui a certes reconnu, que lors de la prochaine réunion, ils allaient tenir compte des signes de ralentissement de l’économie. Mais elle a bien précisé qu’un ralentissement de l’inflation n’est pas synonyme d’une inflation faible, et une augmentation plus faible des taux ne signifie pas que la Banque centrale est déjà prête à faire une pause.
« L’inflation est élevée, et il faudra du temps et de la détermination pour la ramener à 2 %. Nous sommes déterminés à maintenir le cap » a-t-elle déclaré.
D’autant plus, que même si l’industrie américaine est sans doute entrée en récession, le marché de l’emploi reste toujours aussi tendu. C’est ce qui est ressorti de la publication du chiffre hebdomadaire des nouvelles demandes d’allocations de chômage.
Ces dernières ont diminué de 15.000 pour atteindre un chiffre de 190.000, malgré des annonces de licenciements dans l’industrie technologique et les secteurs sensibles aux taux d’intérêt comme la finance et le logement.
Comme Microsoft qui a annoncé mercredi qu’elle allait supprimer 10.000 emplois, après Amazon.com qui avait annoncé la suppression de 18.000 emplois.
Mais ces chiffres ne sont sans doute pas le reflet de la réalité du marché de l’emploi, car ces firmes avaient embauché à tour de bras pendant la crise Covid et ajustent maintenant leurs effectifs à la nouvelle réalité.
Et en dehors de ces cas, le Livre beige de la FED a indiqué mercredi que «de nombreuses entreprises ont hésité à licencier des employés alors même que la demande de leurs biens et services ralentissait et ont prévu de réduire leurs effectifs par le biais de l’attrition si nécessaire ».