Décidemment, le Japon fait parler beaucoup de lui en cette fin d’année et l’annonce de la BOJ continue de susciter beaucoup d’interrogations.
Le réveil du Japon ?
Décidemment, le Japon fait parler beaucoup de lui en cette fin d’année et l’annonce de la BOJ continue de susciter beaucoup d’interrogations.
Révision à la hausse
Le gouvernement japonais a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour le prochain exercice fiscal, en raison des perspectives d’augmentation des dépenses des entreprises et de hausses substantielles des salaires, qui sont considérées comme un soutien à la consommation.
« La demande du secteur privé sera le moteur de la croissance au cours de l’exercice 2023 », a déclaré le gouvernement.
Fort de ce constat, le PIB devrait progresser de 1.5% pour l’exercice 2023 contre une précédente estimation de 1.1%. Concernant l’inflation, en revanche, il table sur un taux identique à sa précédente estimation à savoir un taux de 1.7%.
Cette révision à la hausse de la croissance est basée en partie sur l’espoir de voir les entreprises augmenter les salaires pour compenser les hausses de prix. Ce qui pourrait expliquer le changement amorcé par la BOJ, ce mardi, en vue d’une sortie plus tôt que prévu de sa politique ultra accommodante. Le yen continue de se renforcer après cette annonce, ce qui devrait contribuer à diminuer un petit peu les tensions sur les prix.
Si le gouvernement japonais se montre plus optimiste pour l’exercice 2023, en revanche pour 2022, il a révisé ses prévisions à la baisse à 1.7% pour le PIB contre 2% précédemment. Et à la hausse pour l’inflation à 3% contre 2.6% précédemment.
Recul trop lent
L’inflation mettra du temps pour reculer et cela n’incitera certainement pas les Banques centrales à changer de cap.
On en a encore eu la preuve avec les chiffres d’inflation au Canada. Le taux d’inflation global a certes reculé à 6.8% en taux annuel contre 6.9% en octobre, mais c’est moins que prévu. Et surtout, le taux d’inflation, hors alimentation et énergie, a augmenté en passant de 5.3% à 5.4% en novembre.
Ce chiffre est venu renforcer la probabilité d’une nouvelle hausse de 0.25% lors de la prochaine réunion de la Banque centrale le 25 janvier. Cependant, après avoir augmenté ses taux de 4% en neuf mois pour porter son taux à 4.25%, la Banque centrale arrive tout doucement à la fin de son cycle de resserrement.
Lent redressement de la confiance
Evidemment que le lent redressement de la confiance est fortement lié à la baisse des prix de l’énergie, mais pas que. Après la hausse quasi générale des indices PMI, de la reprise aussi de l’indice IFO, c’est au tour des indices de confiance des consommateurs de connaitre un petit frémissement à la hausse.
C’est le cas de l’indice GfK, qui mesure le moral des consommateurs en Allemagne, qui s’est légèrement amélioré en passant de -40.1 à -37.8, permettant à cet indice de s’arracher à son creux. Dans le cas de l’Allemagne, le plan de 200 milliards mis en place par le gouvernement explique ce regain d’une certaine confiance.
Même en Belgique, l’indice de confiance des consommateurs, publié par la BNB, se redresse sensiblement. Et cela s’explique selon la BNB par le fait que « la perspective de l’indexation des salaires, qui surviendra le mois prochain pour beaucoup de ménages, la diminution du prix des carburants et le versement des primes gouvernementales sur l’énergie dopent la confiance des ménages ».
Mais ces mesures prises par le gouvernement belge posent question, ce que n’a d’ailleurs pas manqué de souligner le FMI dans son rapport publié hier après sa mission en Belgique (lien vers le rapport), et je cite juste une remarque dans l’introduction, « les autorités devraient mener à partir de 2023 un processus d’assainissement budgétaire pluriannuel axé sur les dépenses afin d’atténuer les pressions et les vulnérabilités, de soutenir les efforts visant à réduire l’inflation, de reconstituer les marges et d’engager la dette sur une trajectoire baissière. Elles devraient mieux cibler les aides énergétiques et avancer dans les réformes des prestations sociales, des pensions et des soins de santé ».
Revenons aux indices de confiance. L’indice de confiance des consommateurs aux Etats-Unis s’est également amélioré sur fond de sentiment d’une décélération de l’inflation (bonne nouvelle pour la FED), et d’une solidité du marché du travail (mauvaise nouvelle pour la FED). Concernant les anticipations sur l’inflation à un an, elles se situent à 6.7% contre 7.1% en novembre.
Un mot pour terminer sur l’état du marché du logement aux Etats-Unis puisque j’en parlais hier. Finalement, les ventes de logements existants ont chuté nettement plus que prévu avec un recul de 7.7 %. Si l’on fait abstraction de l’épisode Covid, on atteint le niveau le plus bas depuis novembre 2010, et cela représente un glissement annuel de 35.4 %.
Mais comme je le soulignais hier, même si la demande est en baisse, l’offre reste limitée, ce qui maintient les prix des logements élevés. Le prix médian des maisons existantes a augmenté de 3.5 % par rapport à l’année précédente pour atteindre 370.700 dollars en novembre.