Il y a un moment que la hausse concomitante des taux et des bourses n’avait plus été observée aux Etats-Unis, comme si la hausse des taux était devenue secondaire, mais attention à cette euphorie.
Ne pas se voiler la face
Il y a un moment que la hausse concomitante des taux et des bourses n’avait plus été observée aux Etats-Unis, comme si la hausse des taux était devenue secondaire, mais attention à cette euphorie.
Hausse des taux
Si on parle de hausse des taux c’est sans aucune doute que l’inflation aux Etats-Unis demeure trop élevée aux yeux de la FED qui continuera à augmenter ses taux.
L’inflation générale a progressé de 0.4% d’un mois à l’autre, soit un taux annuel qui a légèrement reculé, comme attendu, à 8.2% contre 8.3% le mois précédent.
Dans le détail, les prix des aliments ont augmenté de 0.8 %, et le loyer équivalent du propriétaire, une mesure du montant que les propriétaires paieraient pour louer leur propriété ou qu’ils gagneraient en la louant, a augmenté de 0.8 %, soit la plus forte hausse depuis juin 1990.
Si on regarde l’indice, hors alimentation et énergie, la hausse mensuelle a été de 0.6% en septembre, soit un taux annuel qui est passé de 6.3% à 6.6%, ce qui est son niveau le plus élevé depuis août 1982.
Il n’y aucune raison après ces chiffres que la FED n’augmente pas ses taux de 0.75% et la probabilité d’une hausse comparable en décembre a fortement augmenté. Avec comme conséquence que l’écart entre le rendement du Treasury 2 ans et celui à 10 ans s’est encore élargi, renforçant le sentiment que l’économie américaine pourrait connaitre une récession l’année prochaine.
Si dans un premier temps, la bourse américaine a reculé sur ces perspectives de hausses de taux, elle a terminé en nette hausse grâce à un soutien plus technique qu’autre chose. Avec sans doute en toile de fond, le sentiment que la hausse des taux va tout doucement toucher à sa fin et que les résultats des sociétés devraient rester corrects.
Divergence significative
Même si l’indice des prix à la consommation est en hausse, la situation en Chine sur le front de l’inflation n’a strictement rien à voir avec celle des autres pays.
Cet indice est passé de 2.5% à 2.8%, soit son niveau le plus élevé depuis avril 2020 suite essentiellement à une hausse des prix des produits alimentaires.
En revanche, les prix à la production continuent leur décrue en passant de 2.3% à 0.9% en taux annuel, soit le niveau le plus bas depuis janvier 2021. Ce recul est la conséquence de la politique zéro-covid qui continue d’affecter lourdement l’activité industrielle.
Selon une note de Nomura, au 10 octobre, 36 villes qui représentent 13.9% de la population et 19.7% du PIB étaient d’une façon ou d’une autre concernées par des mesures de restriction. Pas étonnant que le FMI, lors de ses dernières prévisions de croissance, ait revu fortement à la baisse celles de la Chine à 3.2% en 2022 et à 4.4% pour 2023.
Un peu moins de tension
La tension est retombée d’un cran sur le sterling et sur les taux en sterling, sur des rumeurs qui prêtent l’intention au gouvernement de remanier son plan et de revenir sur certains des points qui font polémique.
Ce ne sont que des rumeurs et il faudra voir comment se déroulera la dernière journée où en principe la BOE achète des obligations longues pour réduire la tension sur les taux.
Le sterling a en partie profité du léger recul du dollar par rapport à la majorité des devises, sauf par rapport au yen, et les mesures de soutien de la BOE semblent avoir permis aux fonds de pension de se consolider.
Hausse des taux en Asie
La perspective de voir la FED encore augmenter ses taux obligera les Banques centrales asiatiques à augmenter leur taux ces prochains mois, à l’exception du Japon et de la Chine.
Et le FMI dans son dernier rapport estime d’ailleurs que ce resserrement doit aussi avoir lieu parce qu’en plus de la hausse des taux aux Etats-Unis, la hausse des prix des produits de base et la dépréciation de leurs monnaies poussent l’inflation au-delà de leurs objectifs.
Et pour éviter que les prochaines hausses de taux n’aggravent la dépréciation de leur devise, les Banques centrales vont devoir resserrer leur taux. Cela a déjà été le cas pour la Corée du Sud, et ce matin pour la Banque centrale de Singapour.