6 mois qui sonnent le glas des illusions

Il y a au moins une cohérence, tous les indicateurs économiques sont en recul et pointent vers la récession dans une belle unanimité.

Chute des indices PMI

Commençons avec l’indice composite dans la zone euro, qui est passé de 49.9 à 49.2, soit son niveau le plus faible depuis février 2021, et qui confirme que la zone euro ne pourra pas échapper à la récession. Et la situation ne devrait pas s’améliorer car le sous-indice des nouvelles commandes reste désespérément négatif à 47.7.

Dans le détail, cela donne un indice composite à 47.6 contre 48.1 en Allemagne, qui confirme donc que l’Allemagne s’enfonce dans la récession malgré un petit rebond de l’indice manufacturier. Ce dernier est passé de 49.3 à 49.8 suite à une amélioration dans les chaînes d’approvisionnement, amélioration qui est en partie la conséquence d’un ralentissement de l’activité.

En France, l’indice composite a très nettement reculé en passant de 51.7 à 49.8, suite à un recul plus marqué qu’attendu de l’indice des services qui est passé de 53.2 à 51.

En Grande-Bretagne, c’est l’indice manufacturier qui a fortement reculé en passant de 52.1 à 46, soit son niveau le plus faible depuis mai 2020.

Aux Etats-Unis, ce même indice composite a également fortement reculé en passant de 47.7 à 45, soit son niveau le plus bas depuis mai 2020. Et c’est le secteur des services qui l’a tiré vers le bas, ce dernier étant passé de 47.3 à 44.1.

Mais il ne s’agit pas du seul indicateur qui indique un risque de récession aux Etats-Unis. Le marché immobilier continue de reculer avec un plongeon de 12.6% des ventes de maisons neuves en taux annuel en juillet, avec 511.000 unités soit le plus faible niveau depuis janvier 2016.

6 mois déjà

6 mois que la Russie a envahi l’Ukraine, 6 mois d’une guerre absurde, je sais toutes les guerres sont absurdes et celle-ci ne doit pas faire oublier les autres, 6 mois qui ont provoqué la mort de 9.000 soldats ukrainiens, et 6 mois qui ont entrainé le déplacement d’environ 6 millions de personnes.

6 mois qui ont démontré aussi que l’Europe est pieds et poings liés à la Russie pour son approvisionnement en gaz depuis des années et que la prise de la Crimée n’a même pas provoqué la moindre prise de conscience de cette dépendance.

6 mois que notre dépendance aux énergies fossiles nous rattrape et que malgré cela nous persistons. Alors que l’Europe a décidé de se passer du pétrole russe pour la fin de cette année, elle est en train de se créer une nouvelle dépendance, et ne prend aucune réelle mesure pour diminuer drastiquement notre consommation, ce qui est indispensable, mais pas seulement cela, surtout  pour diminuer notre empreinte carbone. Je renvoie à des pistes possibles que j’avais évoqué dans une carte blanche en mai dernier.

Je parle de nouvelle dépendance, car, alors que l’Europe a décidé de se passer du pétrole russe, elle dépend donc des autres producteurs étant donné qu’elle ne réduit pas sa consommation. Et alors que le prix du gaz s’envole, le prix du pétrole avait baissé dans la perspective d’un ralentissement de la demande vu le risque élevé de récession. Mais cette baisse n’est absolument pas du goût des pays de l’OPEP+, avec l’Arabie Saoudite en tête, qui envisagent de réduire leur production pour faire remonter le prix du baril.

Quand allons-nous comprendre que nous devons réduire notre dépendance, et que dépendre de l’Arabie Saoudite pour notre avenir n’offre aucune garantie et surtout que nous ne répondons pas ainsi à la principale menace, celle de notre existence.