Le ralentissement de l’économie en Chine est une réelle inquiétude pour les autorités qui ont décidé d’assouplir les taux, ce qui va à l’encontre de l’attitude des autres Banques centrales.
La Banque centrale chinoise à contre-courant
Le ralentissement de l’économie en Chine est une réelle inquiétude pour les autorités qui ont décidé d’assouplir les taux, ce qui va à l’encontre de l’attitude des autres Banques centrales.
Suite de la baisse
La semaine passée, la Banque centrale chinoise avait surpris tout le monde en abaissant de dix points de base le taux des prêts à moyen terme et celui de ses prises en pension à sept jours, après des indicateurs économiques décevants.
Il faut dire que le recul de ces indicateurs pouvait être prévisible après la baisse des indices PMI, mais ils ont quand même été encore plus décevants.
En effet, en juillet, la production industrielle a augmenté de 3,8% seulement sur un an après 3,9% en juin et alors que les économistes tablaient sur une hausse de 4,6%. Et les ventes au détail, qui avaient rebondi de 3,1% en juin, n’ont augmenté que de 2,7% le mois dernier sur un an.
L’élan provoqué par la levée des restrictions est donc vite retombé et surtout l’économie chinoise souffre énormément de la détérioration du secteur immobilier.
Dans la lignée donc de cette décision de la semaine passée, la Banque centrale a annoncé qu’elle ramenait le taux de prêt à un an à 3.65% contre 3.70%, et celui à 5 ans à 4.30% contre 4.45%.
Ces décisions montrent bien que l’économie chinoise ne parvient pas à retrouver son rythme de croissance et est empêtrée dans le marasme du secteur immobilier.
Mais comme les autres Banques centrales sont encore aux aguets et prêtent à bondir pour juguler l’inflation, la marge de manœuvre de la Banque centrale chinoise pour baisser ses taux est étroite.
Conséquence de ces baisses et comme le différentiel de taux s’élargit, le yuan a très nettement reculé et est revenu à son niveau d’août 2020 par rapport au dollar.
Conséquence aussi, le prix du baril reste nettement sous les 100 $ dans la perspective d’une demande moindre émanant de la Chine et dans un contexte général de ralentissement de l’économie.
Par contre, nouvelle hausse du gaz
C’est l’annonce par Gazprom d’une nouvelle interruption, pendant trois jours à la fin de ce mois, de l’approvisionnement en gaz qui a provoqué ce nouveau record du prix du gaz.
La réaction a été d’autant plus brutale que cette interruption a été justifiée par un entretien qui n’était pas du tout prévu et intervient après l’interruption en juillet et alors que les flux sont largement en-deçà des capacités normales.
Cette envolée du prix du gaz a eu comme conséquence que les prix à la production en Allemagne ont augmenté de 5.3% en juillet, soit la plus forte hausse mensuelle jamais observée. Et qu’en taux annuel, les prix à la production ont augmenté de 37.2%, un taux également inédit.
Nous ne serons donc pas surpris demain que les indices PMI en Europe continuent de reculer et en particulier ceux du secteur manufacturier, secteur particulièrement affecté par la hausse des coûts de l’énergie.
Cette hausse du prix du gaz et la perspective d’indices en recul ont pesé sur l’euro, mais surtout le dollar continue de profiter du différentiel de taux. Ce dernier s’est très nettement renforcé par rapport à un panier de devises, dans l’attente de la réunion de la FED en septembre qui devrait remettre le couvert avec une hausse de 0.50%.
Car malgré les risques de récession (avec une courbe toujours bien inversée aux Etats-Unis), la FED n’a pas l’intention de faiblir et reste décidée à combattre l’inflation. La période de reflux des taux longs est donc terminée et ces derniers sont sensiblement repartis à la hausse dans l’attente des réunions des Banques centrales en septembre.