L’euro est sous pression et frôle la parité avec le dollar à cause des risques de rupture d’approvisionnement en gaz, du différentiel de taux et parce que le dollar sert de valeur refuge, quatrième R que j’aurais pu rajouter hier.
L’euro en perdition
L’euro est sous pression et frôle la parité avec le dollar à cause des risques de rupture d’approvisionnement en gaz, du différentiel de taux et parce que le dollar sert de valeur refuge, quatrième R que j’aurais pu rajouter hier.
Recul de l’euro
Il faut remonter à décembre 2002 pour retrouver la parité entre l’euro et le dollar, en partie à cause du différentiel de taux en faveur du dollar.
En partie car le risque d’un arrêt d’une rupture dans les approvisionnements en gaz est clairement le deuxième élément qui met la pression sur l’euro. Alors que Gazprom a stoppé ses livraisons pour 10 jours pour des travaux de maintenance, la crainte est vive que cela soit le signe d’un arrêt total des livraisons.
La situation est tellement critique que le gouvernement allemand devrait décider de réactiver les centrales électriques au charbon pour économiser le gaz.
Le troisième élément qui a pesé sur l’euro est la déclaration des ministres des Finances de la zone euro qui ont affirmé que la lutte contre l’inflation est la priorité malgré le ralentissement de la croissance dans l’Union européenne. Avec comme conséquence pour la croissance, selon le vice-président de la Commission, Valdis Dombrovskis, que « l’on peut s’attendre à des révisions à la baisse, encore plus pour l’année prochaine ».
Même par rapport au sterling l’euro a reculé et pourtant la situation en Grande-Bretagne n’a rien à envier à celle de la zone euro.
Le seul élément positif, même si cette remarque est à double tranchant, c’est que les anticipations d’inflation dans la zone euro sont repassées sous les 2%. Mais donc à double tranchant car ce recul de l’inflation est bien évidemment la conséquence du ralentissement économique attendu.
Mais soyons objectif, le dollar sert de valeur refuge, profite du différentiel de taux, et se situe à son niveau le plus élevé par rapport à la roupie indienne et par rapport à un panier de devises, il est à son niveau le plus élevé depuis août 2002.
Dans l’attente de l’inflation
Et le dollar devrait rester ferme dans l’attente des chiffres d’inflation qui seront publiés demain aux Etats-Unis. Car même si le taux d’inflation de base est attendu en léger recul, celui de l’inflation globale devrait encore progresser à 8.8%, soit son niveau le plus élevé depuis décembre 1981.
Ce chiffre devrait conforter la FED dans ses décisions monétaires surtout que selon une enquête publiée par la FED de New York, les consommateurs américains voient l’inflation augmenter davantage au cours de l’année à venir, mais s’attendent à un rythme plus modéré à plus long terme.
Selon donc cette enquête, l’attente médiane des consommateurs concernant le taux d’inflation au cours de l’année prochaine a augmenté à 6,8 % en juin, le plus haut niveau depuis le lancement de l’enquête en 2013, contre 6,6 % en mai. Mais leur opinion sur le taux d’inflation dans trois ans a chuté à 3,6 %, le plus bas depuis janvier, contre 3,9 %.
Cette enquête est importante car la FED veut absolument éviter un emballement des anticipations d’inflation, or elle a montré ces derniers mois que c’était le cas selon le ressenti des consommateurs, tendance encore confirmée donc.
Mais il ressort aussi que, pour la première fois depuis que cette enquête existe (soit 9 ans ), plus de la moitié des personnes interrogées ont déclaré que leur situation financière s’était “beaucoup dégradée” ou “un peu dégradée” au cours de l’année écoulée.
Hausse des taux qui devrait se poursuivre aux Etats-Unis, crainte sur un arrêt des livraisons de gaz, résurgence des contaminations en Chine, risque de récession, et j’en passe, pas étonnant que les bourses ont de nouveau reculé et sont sous pression ce matin.
Baisse de rating
Moody’s a baissé d’un cran le rating du Mexique à Baa2, mais en mettant les perspectives à stables.
Selon Moody’s « les cicatrices économiques causées par la pandémie ne seront pas effacées et, par conséquent, il y aura un écart persistant entre le niveau tendanciel du PIB avant la pandémie et les estimations actuelles pour 2022-24 » pour justifier cette baisse de rating.