Le recul de l’inflation aux Etats-Unis n’a été ni à la hauteur des attentes ni suffisamment significatif pour entrainer un changement de la part de la FED, avec comme conséquence une nouvelle baisse de la bourse américaine.
L’inflation persistante inquiète fortement
Le recul de l’inflation aux Etats-Unis n’a été ni à la hauteur des attentes ni suffisamment significatif pour entrainer un changement de la part de la FED, avec comme conséquence une nouvelle baisse de la bourse américaine.
Inflation aux Etats-Unis
A première vue, il y a bien un recul de l’inflation qui pourrait donner à penser que le pic serait derrière nous. Le taux d’inflation global est en effet passé de 8.5% à 8.3% en taux annuel en avril.
Mais ce chiffre doit être nuancé avec trois remarques. La première est que le marché tablait sur un taux de 8.1%, le recul est donc plus lent que prévu. La deuxième est que ce taux ne va en rien changer les intentions de la FED d’augmenter ses taux de 0.50% en juin et en juillet.
La troisième est que si on s’intéresse au chiffre d’inflation hors alimentation et énergie, il affiche une hausse mensuelle de 0.6% en avril contre 0.3% en mars, soit un taux annuel qui est passé de 6.5% à 6.2%. Dans le détail, le sous-indice des loyers a augmenté de 0.5%, la plus forte hausse depuis juin 2006, celui du trafic aérien a connu une hausse de 18.6%, et les coûts de l’hébergement et des soins de santé sont aussi en hausse.
Et comme la demande s’est sensiblement déplacée des biens vers les services, les prix des services de base ont connu une hausse de 0,7 %, la plus forte depuis août 1990. Ce qui signifie que la flambée des coûts de la main-d’œuvre se répercute sur les consommateurs.
Il y a donc un vrai risque d’une spirale salaire-prix que va tenter à tout prix d’enrayer la FED en maintenant son programme agressif de hausse des taux.
Tout cela n’a donc pas rassuré les marchés boursiers, et si les taux obligataires américains ont légèrement reculé, la courbe est quasiment plate entre le 2 ans et le 10 ans.
Et dans une perspective de hausses de taux agressives, le dollar s’est renforcé en particulier par rapport au yuan, qui a touché son niveau le plus bas depuis 19 mois.
Recul du yuan
Ce recul du yuan s’explique pour trois raisons. La première est que l’écart de rendement entre le Treasury 10 ans et l’obligation chinoise sur la même période qui était de 1.6% en faveur des obligations chinoises a été ramené à 0%. Et, deuxième raison, il devrait clairement s’inverser avec les hausses de taux attendues aux Etats-Unis.
Et troisième raison, les mesures de confinement vont peser sur la croissance en Chine, ce qui affecte le yuan. Et en même temps, les autorités ont tout intérêt à l’affaiblir pour soutenir les exportations, qui, on l’a vu, ont sérieusement marqué le pas.
A propos d’inflation
Toujours pour rester dans le registre de l’inflation, les chiffres publiés au Brésil n’ont pas plus rassuré. Certes l’inflation a moins progressé d’un mois à l’autre avec un taux de 1.06% en avril contre 1.62% en mars.
Mais en taux annuel, elle est passée de 11.3% à 12.13%, ce qui a renforcé les perspectives d’une nouvelle hausse de taux en juin de la part de la Banque centrale. Elle pourrait encore augmenter ce dernier de 0.75% pour le porter à 13.5%.
Christine se rallie aux autres
J’évoquais hier les appels de plus en plus pressants de membres de la BCE pour un relèvement des taux en juillet. Et manifestement ils ont été entendu par Christine Lagarde, qui a déclaré que la fin du programme de rachats devrait intervenir au début du troisième trimestre et que « le premier relèvement de taux, informé par les indications prévisionnelles de la BCE sur les taux d’intérêt, aura lieu quelque temps après la fin des achats nets d’actifs…(et) cela pourrait signifier une période de quelques semaines seulement ».
Donc en juillet même si Christine Lagarde ne l’a pas mentionné explicitement. Ce qui confirme de plus en plus le scénario d’un taux de dépôt qui se situerait à 0.25% à la fin de l’année comme l’anticipe un peu déjà le niveau de l’Euribor à 1 an.