Inflation galopante

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L’inflation refait un retour en force, alors qu’elle était déjà en hausse avant, la guerre en Ukraine ayant encore un peu plus exacerbé les tensions, ce qui devient de plus en plus une préoccupation pour les Banques centrales.

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L’inflation refait un retour en force, alors qu’elle était déjà en hausse avant, la guerre en Ukraine ayant encore un peu plus exacerbé les tensions, ce qui devient de plus en plus une préoccupation pour les Banques centrales.

Le risque de dérapage

La BCE s’est finalement montrée plus agressive que prévu, et elle pouvait difficilement faire autrement vu ses prévisions d’inflation.

Même si elle reconnait dans le même temps que « la guerre Russie-Ukraine aura un impact important sur l’activité économique et l’inflation par le biais des prix de l’énergie et des matières premières, des perturbations dans le commerce international et de la dégradation de la confiance. Les risques entourant les perspectives économiques ont nettement augmenté avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie et sont orientées à la baisse ».

Sur base de ce constat, elle a revu à la baisse ses prévisions de croissance avec trois scénarios envisagés, et surtout elle a revu fortement à la hausse ses prévisions d’inflation pour 2022 à 5.1%.

Compte tenu de cette forte révision, la BCE a confirmé, d’une part qu’elle mettait bien un terme à son programme PEPP à la fin de ce mois. Et d’autre part qu’elle allait réduire de façon plus rapide son programme APP, le faisant passer à 40 milliards d’euros en avril, à 30 milliards en mai et à 20 milliards en juin. Et pour le troisième trimestre, elle se laisse la latitude d’adopter le rythme en fonction de l’évolution de la situation, tout en précisant qu’une modification des taux d’intérêt n’aurait lieu que « quelques temps après » la fin des achats.

Ces  annonces ont, dans un premier temps, un peu renforcé l’euro, ce qui était peut-être un peu l’objectif recherché, et également provoqué une légère remontée des taux.

Il est encore question d’inflation

Avec les chiffres publiés hier aux Etats-Unis, qui, sans surprise, montrent qu’il n’y a aucune inversion de tendance. L’inflation générale a augmenté d’un mois à l’autre de 0.8%, soit un taux annuel qui est passé de 7.5% à 7.9%, son niveau le plus élevé depuis janvier 1982.

Et même l’inflation de base a augmenté de 0.5% d’un mois à l’autre pour s’inscrire à 6.4%.

Il ne fait donc aucun doute que la FED augmentera ses taux la semaine prochaine, première hausse qui en appelle d’autres, et le rendement du Treasury 10 ans a de nouveau touché en cours de séance le niveau des 2%.

Et bien évidemment, comme en Europe, le prix à la pompe s’est aussi envolé aux Etats-Unis, ce qui risque de peser sur la croissance , croissance que certains révisent déjà fortement à la baisse pour cette année. La question d’un risque de stagflation en Europe, mais également aux Etats-Unis en 2023, n’est plus une simple vue de l’esprit et dépend fortement de l’évolution des prix de l’énergie comme je le soulignais mercredi en direct dans l’émission Déclic sur la Première.

Pas de répit

En Ukraine, les militaires russes continuent de prendre pour cible des civils et l’étau se resserre encore plus sur la capitale. Les discussions entre les deux ministres des affaires étrangères n’ont rien donné, à part la confirmation du cynisme des Russes, et la Turquie n’a même pas été récompensée alors que sa devise est de nouveau orientée à la baisse par rapport au dollar.

Les Européens n’ont pas franchi le pas fatidique de couper leurs importations de gaz et de pétrole russes, mais une nouvelle mesure pourrait venir encore un peu plus impacter l’économie russe.

Il semblerait que les Etats-Unis, de concert avec le Groupe des Sept et l’Union européenne, puissent décider ce vendredi de  révoquer le statut de “nation la plus favorisée” de la Russie.

En agissant de la sorte, les États-Unis et leurs alliés ouvrent la voie à l’imposition de droits de douane sur un large éventail de produits russes, ce qui accentuerait encore la pression sur une économie qui se dirige déjà vers une profonde récession et un rouble en chute libre.

Si le prix du gaz et du pétrole se sont un peu détendus en l’absence d’embargo de la part des Européens, les bourses sont de nouveau sous pression avec l’absence d’avancées dans les discussions entre la Russie et l’Ukraine et surtout le risque d’une stagflation.

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