Malgré le fait qu’un déluge de feu continue de s’abattre sur la ville de Marioupol et qui aurait déjà fait plus de 1.000 morts, l’annonce d’une rencontre entre les ministres russe et ukrainien des affaires étrangères a entretenu un peu d’espoir.
Entre espoir et désolation
Malgré le fait qu’un déluge de feu continue de s’abattre sur la ville de Marioupol et qui aurait déjà fait plus de 1.000 morts, l’annonce d’une rencontre entre les ministres russe et ukrainien des affaires étrangères a entretenu un peu d’espoir.
Rebond des marchés
C’est clairement la perspective d’un dialogue sous l’égide de la Turquie qui a provoqué une remontée des bourses, en particulier des bourses européennes, un reflux des prix du gaz et du pétrole, et une remontée de l’euro.
Et également une remontée des taux longs, en particulier aux Etats-Unis, avec un taux à 2 ans qui a repris sa tendance ascendante dans la perspective de la publication d’un taux d’inflation encore plus haut aux Etats-Unis. Ce chiffre sera publié cet après-midi, et ne montre aucune accalmie puisque l’inflation globale devrait passer de 7.5% à 7.9%, et l’inflation de base de 6% à 6.4%.
Ne rien attendre
La guerre en Ukraine a fait volé en éclat les certitudes, si elle en avait, de la BCE et elle devrait dès lors s’abstenir de prendre le moindre d’engagement possible.
Elle devrait se contenter de confirmer la fin de son programme de rachats, lancé durant la pandémie, en mars, tout en maintenant le programme antérieur, mais elle devrait s’abstenir de faire référence à la moindre date de fin de ce dernier et à une hausse des taux.
Déjà surprise par la hausse de l’inflation en janvier à 5.1%, la BCE sait pertinemment bien que la hausse se poursuivra avec la flambée des prix de l’énergie. Mais cette hausse est quasiment impossible à quantifier et surtout la question de l’impact de la situation sur la croissance est tout aussi incertaine.
On le voit la position de la BCE est kafkaïen, et le risque de voir les dissensions s’aggraver au sein du Conseil sont bien réelles aussi. Et c’est pour cela que le profil de l’évolution du rendement du Bund 2 ans n’a strictement rien à voir avec celui du Treasury 2 ans.
Un bon démarrage
Comme dans une course automobile, le départ est important, mais si au cours de la course le ravitaillement n’est pas à la hauteur l’avantage du départ est vite perdu.
C’est un peu le cas de l’économie belge si on en croit les prévisions de la BNB, qui estime que nous allons commencer l’année sur une croissance solide de 0.6% au premier trimestre. Pour expliquer cette progression, la BNB met en avant la très bonne tenue de l’économie belge au quatrième trimestre avec une croissance de 0.5% alors que la zone euro n’a affiché qu’un taux de 0.3%.
Mais elle reste pour autant prudente dans son analyse et si « l’amélioration de la situation sanitaire couplée au début de la normalisation des chaînes d’approvisionnement, aurait dû soutenir la croissance au cours de la première moitié du trimestre. Cet impact bénéfique devrait être partiellement contrebalancé par la nouvelle flambée des prix de l’énergie et la guerre en Ukraine qui pourraient réduire sensiblement la croissance en mars ».
La faiblesse de l’euro, un problème ?
Je soulignais hier combien la faiblesse de l’euro explique le niveau du prix à la pompe alors que le prix du baril avait déjà connu dans le passé des niveaux identiques.
Et il est évident que lors de sa conférence de presse Christine Lagarde ne peut pas provoquer un nouvel accès de faiblesse de l’euro, car cette dernière contribue à la hausse de l’inflation. Mais la BCE a toujours déclaré qu’elle n’avait pas un objectif de taux de change et sa dernière intervention, concertée, remonte à 2011, et en solo à 2000.
Il faudra donc éviter que le recul de l’euro par rapport au dollar, qui s’explique essentiellement par l’écart de rendement entre les taux aux Etats-Unis et en Europe, ne s’accentue. Le niveau actuel n’est donc pas un problème.
Mais par contre la baisse de l’euro par rapport à la couronne norvégienne n’est pas un sujet de préoccupation et est liée à la hausse du prix du baril dont profite pleinement l’économie norvégienne. Et de plus cette dernière est également soutenue par la remontée des taux déjà pratiquée par la Banque centrale et qui devrait se poursuivre.