La hausse des taux bouleverse l’ordre établi

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La hausse des taux se poursuit dans l’attente du chiffre d’inflation aux Etats-Unis ce jeudi, chiffre qui devrait être encore supérieur à celui du mois de décembre car la décrue n’interviendra que plus tard dans l’année.

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La hausse des taux se poursuit dans l’attente du chiffre d’inflation aux Etats-Unis ce jeudi, chiffre qui devrait être encore supérieur à celui du mois de décembre car la décrue n’interviendra que plus tard dans l’année.

Hausse des taux

Je pourrais reprendre le titre de mon billet d’hier, car la tension sur les taux va en effet durer et se poursuivre. Pas d’éléments neufs pour expliquer cette hausse, mais l’attente d’un taux d’inflation plus élevé aux Etats-Unis ne fait qu’exacerber les tensions.

Résultat, le rendement du Treasury 10 ans a atteint son niveau le plus élevé depuis 2019, et le 2 ans est revenu à son niveau de début 2020.

En zone euro, Christine Lagarde a souligné que l’inflation devrait reculer et que donc un resserrement monétaire important ne sera pas nécessaire. Mais elle a aussi confirmé que la réunion du 10 mars sera cruciale pour décider de la rapidité avec laquelle la Banque centrale mettra fin à son programme de rachats d’obligations.

Et la fin de ce programme de rachats est importante car « il y a un séquençage défini entre la fin de nos achats nets d’actifs et la date de levée », a déclaré Christine Lagarde. « Une hausse des taux ne se produira pas avant la fin de nos achats nets d’actifs. Tout ajustement de notre politique sera progressif ».

En confirmant donc, même si elle a souligné que l’inflation allait revenir vers l’objectif des 2%, que le resserrement des taux était bien une option, Christine Lagarde a renforcé la tendance à la hausse sur les taux.

Résultat, le rendement du Bund 10 ans a atteint son niveau le plus élevé depuis le début 2019, et l’euribor 6 mois est revenu à son niveau de septembre 2020.

Mais la conséquence est aussi un élargissement des spreads au sein de la zone euro, en particulier pour les obligations italiennes, ce qui n’a pas échappé à la BCE puisque Christine Lagarde a déclaré « nous utiliserons tous les outils, tous les instruments nécessaires pour nous assurer que notre politique monétaire est correctement transmise à l’ensemble de la zone euro, à tous les États membres ».

Ces hausses de taux reflètent les anticipations après les réunions des Banques centrales, avec pour la FED le scénario de 5 hausses de 0.25% cette année, et pour la BCE un premier ajustement en fin d’année.

Problème pour la BOJ

Qui voit ses rendements aussi augmenter et en particulier celui de l’obligation à 10 ans qui a atteint son niveau le plus élevé depuis début 2016 et alors qu’elle a un objectif de 0% pour cette échéance.

Pour le moment, elle laisse faire car elle a un objectif implicite de fluctuation de 0.25% de part et d’autre de zéro, mais elle veillera sans doute à éviter de voir ce niveau être dépassé. Car l’inflation au Japon est loin de l’objectif de la Banque centrale et il ne faudrait pas que la hausse des taux vienne en plus peser sur une reprise déjà fragile.

Il ne faudra donc pas exclure de voir la BOJ intervenir en achetant des obligations à 10 ans pour faire baisser les taux et éviter un dérapage qui interviendrait au plus mauvais moment.

Car la reprise au Japon tarde à se concrétiser avec un nouveau recul des dépenses des ménages et une nouvelle flambée des infections. Ces dépenses ont reculé de 0.2% en décembre par rapport à l’année passée et la tendance pourrait ne pas s’inverser ce qui fait craindre une contraction du PIB en ce début d’année.

Autre mauvaise nouvelle, les salaires réels ajustés de l’inflation ont perdu 2,2 % en taux annuel en décembre, soit la plus forte baisse depuis mai 2020, ce qui devrait évidemment peser sur les dépenses.

Seule bonne nouvelle, les États-Unis et le Japon ont annoncé lundi un accord visant à supprimer les droits de douane de l’ère Trump sur environ 1,25 million de tonnes métriques d’importations d’acier japonais par an. Cet accord prévoit que l’acier importé du Japon doit être entièrement produit dans le pays pour bénéficier d’un accès en franchise de droits, une norme connue sous le nom de “fondu et coulé”, afin de réduire le risque que l’acier chinois échappe aux droits de douane américains.

Et le niveau actuel du yen par rapport au dollar devrait aussi permettre de soutenir les exportations japonaises mais dans un contexte toujours marqué par les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement qui pèsent sur ces dernières.

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