La mécanique est implacable. La perspective d’un resserrement des taux par la FED, entretenue encore un peu plus par la hausse du prix du baril, pousse les taux à la hausse, ce qui provoque un net recul des valeurs technologiques et donc des bourses.
Une mécanique implacable
La mécanique est implacable. La perspective d’un resserrement des taux par la FED, entretenue encore un peu plus par la hausse du prix du baril, pousse les taux à la hausse, ce qui provoque un net recul des valeurs technologiques et donc des bourses.
Mécanique implacable
La prise de conscience que la hausse des taux est inéluctable après les minutes de la dernière réunion de la FED ne cesse de faire des vagues et toutes hausses d’éléments inflationnistes ne font qu’amplifier cette prise de conscience.
Lentement mais surement le rendement du treasury 2 ans continue de se raffermir, reflet des anticipations de hausse de taux, avec une légère tendance à un aplatissement de la courbe comme le montre le graphique qui reprend le spread entre le rendement du treasury 2 ans et 10 ans.
Il n’y a pas d’éléments neufs pour expliquer la poursuite de la hausse des taux, qui se répercute aux taux en Europe, avec un rendement du Bund 10 ans qui frôle le niveau de 0, et qui entraine une hausse du dollar.
Un seul élément neuf quand même est la hausse du prix du baril, qui se poursuit sur le fond de bruit de bottes à la frontière ukrainienne et avec de réelles menaces de conflit, des nouvelles représailles après l’attaque contre les installations pétrolières dans les Emirats Arabes Unis, et à cela il faut rajouter une panne dans un pipeline entre la Turquie et l’Iraq.
Et donc conséquence de cette remontée des taux, tout en soulignant aussi la déception sur les résultats de Goldman Sachs, les bourses ont poursuivi leur correction. Avec un recul particulièrement marqué de valeurs technologiques, ce qui entraine ce matin une forte chute du Nikkei. Mécanique implacable dont il faudra tenir compte dans les prochains mois.
Et aussi en Grande-Bretagne
Il est aussi question de hausse de taux en Grande-Bretagne avec également une hausse significative du rendement de l’obligation à 2 ans. La publication ce matin du taux d’inflation ne devrait que renforcer cette tendance puisque l’on attend un taux à 5.2% contre 5.1%.
Et les chiffres sur le marché de l’emploi publiés hier ont aussi renforcé le sentiment que la BOE augmentera ses taux lors de sa prochaine réunion du 3 février.
Malgré Omicron, les chiffres donnent à penser que les pénuries de main-d’œuvre se sont aggravées. Sur le mois de décembre, les employeurs ont embauché un nombre record de 184.000 personnes. Autre chiffre qui montre une pénurie, les offres d’emploi de septembre à novembre ont atteint le chiffre record de 1,247 million, soit plus du double de leur niveau de l’année précédente.
Mais malgré cette pénurie, à cause de l’inflation, les salaires réels n’augmentent pas, et même affichent sur le mois de novembre un recul de 1%. Et comme la BOE voit encore l’inflation augmenter jusqu’en avril, les salaires réels vont encore souffrir alors même que les revenus ont augmenté. Avec en toile de fond la crainte que cette hausse des revenus n’affecte la productivité de l’industrie.
Interrogations sur la consommation
L’impact de la hausse des prix de l’énergie, et donc de l’inflation, sur la consommation commence sérieusement à inquiéter. Car les prévisions de croissance tablaient fortement sur les dépenses de consommation. Il suffit de relire les prévisions de la Banque Nationale de Belgique dans son rapport de décembre qui écrivait en parlant de la consommation « elle constituera le principal moteur de la croissance à moyen terme ».
Mais les cartes sont en train d’être rebattues avec un coût de l’énergie qui représentait environ 6% de la consommation privée dans la zone euro et qui pourrait passer à 8-10%.
Selon une estimation par le cabinet de conseil Nomisma Energia, en Italie, les prix du gaz et de l’électricité amputeront la consommation des ménages de 2,9 % cette année et le PIB de 1,1 %. Pour l’Espagne, les économistes de BBVA parlent d’un recul de 1.4% du PIB cette année.
On le voit l’impact pourrait se révéler très négatif, et les hausses des taux des Banques centrales ne vont en rien régler les problèmes dans les chaînes d’approvisionnement, ni faire baisser les prix de l’énergie.