Comme s’il n’y avait pas déjà suffisamment de tensions géopolitiques comme cela, un nouveau front s’est ravivé, accentuant encore un peu plus les pressions sur le prix du baril, avec comme conséquence une hausse des taux longs bien évidemment.
Le baril s’emballe et renforce les craintes inflationnistes
Comme s’il n’y avait pas déjà suffisamment de tensions géopolitiques comme cela, un nouveau front s’est ravivé, accentuant encore un peu plus les pressions sur le prix du baril, avec comme conséquence une hausse des taux longs bien évidemment.
Nouvelles tensions
A côté donc des foyers de tensions déjà évoqués hier, il faut donc ajouter une nouvelle source de tension après l’attaque par le mouvement Houthi d’installations pétrolières dans les Emirats Arabes Unis. Cette attaque par drones et missiles, qui a fait trois morts, fait craindre une escalade entre l’Iran et les Emirats.
Avec un marché déjà sous pression, il n’en fallait évidemment pas plus pour propulser le prix du Brent à son niveau le plus élevé depuis octobre 2014.
Bien évidemment, cette hausse du prix du baril ne fait que renforcer les craintes d’une inflation durablement élevée, ce qui a poussé les rendements des treasuries encore un peu plus à la hausse. Avec une belle forme de la courbe quand on observe l’évolution du rendement du treasury 2 ans.
Même au Japon
Même au Japon on commence à parler d’inflation et de voir le pays sortir durablement de la déflation. C’est en tout cas la vision de la BOJ qui a revu à la hausse ses prévisions d’inflation.
Pour la période qui commence en avril, elle table désormais sur une inflation à 1.1% contre 0.9% précédemment, et pour la période 2023 sur un taux de 1.1% contre 1% précédemment. Et décidemment optimiste, elle a également revu à la hausse ses prévisions de croissance pour 2022 à 3.8% contre 2.9% précédemment.
Mais bien évidemment ce n’est pas pour cela que la BOJ va abandonner sa politique monétaire ultra accommodante et elle va donc se démarquer des autres Banques centrales. Ce qui devrait maintenir le yen sous pression par rapport au dollar et soutenir les exportations.
A propos de parité par rapport au dollar, le yuan, malgré la baisse des taux hier, a atteint son niveau le plus élevé depuis 3 ans et demi.
Toujours à propos d’inflation
L’inflation en Pologne continue sur sa lancée et s’est inscrite à 5.3% en décembre contre 4.7% le mois précédent, et s’affichant au-delà des prévisions. Ce qui devrait inciter la Banque centrale à poursuivre son resserrement monétaire.
Et c’est également le cas en République tchèque selon les prévisions de la Banque centrale qui voit l’inflation atteindre 9.2% en janvier et 9.6% en février. Pour comprendre pourquoi alors que l’inflation qui était à 6.6% en décembre passerait à 9.2%, il faut se pencher sur des mesures temporaires prises par le gouvernement d’un allègement fiscal sur l’énergie qui prenait fin en décembre.
La hausse des prix du pétrole et du gaz ne va évidemment qu’accentuer encore cette hausse de l’inflation avec en toile de fond un marché du travail extrêmement tendu qui contribue à la hausse. Une nouvelle hausse des taux le 3 février prochain ne fait donc pas le moindre doute dans ce contexte.
Les discussions en sont aux balbutiements
Après avoir suspendu les règles budgétaires de l’UE, le fameux pacte de stabilité, les discussions vont s’engager sur une réforme de ces règles. L’idée serait de permettre une réduction plus lente de la dette, d’abandonner les indicateurs calculés complexes et de mettre en place un cadre budgétaire européen qui soit réellement respecté.
Pourrait ainsi être revue la règle dite du 1/20e qui implique que les gouvernements doivent réduire chaque année la dette publique de 1/20e de l’excédent dépassant 60 % du PIB. Comme aujourd’hui de nombreux pays ont des dettes dépassant largement 100 % du PIB, cette règle n’est plus réaliste.
Mais clairement les discussions n’en sont encore qu’au stade des réflexions et seront complexes car il faudra tenir compte de la transition climatique et numérique qui exigera des moyens colossaux durant les prochaines années.