Pour le moment, ce sont clairement les nouvelles sur la contagiosité et surtout la dangerosité du variant Omicron qui font valser les marchés financiers, la journée d’hier ayant été marquée par des nouvelles plutôt rassurantes qui ont propulsé les bourses et le prix du baril nettement en hausse.
L’Europe redevient à la traîne par rapport aux Etats-Unis
Et pourtant…
Et pourtant donc, les effets du variant Delta et des mesures de confinement se font sentir dans l’économie ou ont eu des effets plus marqués qu’attendu.
C’est le cas au Japon, où le chiffre du PIB a été révisé nettement à la baisse en taux annuel. Avec une contraction de 0.9% au troisième trimestre, le PIB affiche en taux annuel un recul de 3.6% contre une première estimation à -3%.
Il faut dire que cette période a été marquée par des mesures de restriction extrêmement contraignantes avec comme conséquence que la consommation privée a reculé de 1.3%. Et qu’en particulier les dépenses en biens durables ont particulièrement chuté.
Compte tenu des problèmes dans les chaînes d’approvisionnement, les exportations japonaises n’ont pas réussi à sauver la mise avec une contribution nette égale à zéro.
L’espoir est maintenant dans le programme de 490 milliards de dollars du gouvernement avec des aides aux ménages en espérant que cela relance la consommation.
En Afrique du Sud, le PIB au troisième trimestre s’est contracté de 1.5%, soit un chiffre plus élevé que les estimations. En taux annuel, la croissance est de 2.9% contre une estimation de 3.5%, mais évidemment ces chiffres sont ceux avant l’apparition du variant Omicron.
Compte tenu des mesures de restriction, la Banque de France a révisé légèrement à la baisse sa prévision de croissance et ne table plus que sur une croissance sans doute inférieure à 0.75% pour le quatrième trimestre.
Même si c’est un indicateur que je prends avec prudence car trop volatile à mes yeux, il reflète cependant bien pour le moment le sentiment qui domine. Cet indicateur est le ZEW, indicateur qui mesure le moral des investisseurs en Allemagne, et qui s’est encore un peu détérioré. Les causes ne sont pas neuves et affectent particulièrement l’industrie allemande, mais bien évidemment si à cela vient se superposer des risques sanitaires, pas étonnant que cet indice continue de reculer.
Et pourtant, il a eu un petit espoir avec une hausse de 2.8% de la production industrielle en Allemagne en octobre après un recul de 0.5% en septembre. Mais par rapport à février 2020, elle se situe 6.5% plus bas.
Petit retour sur le PIB en zone euro
Le PIB en zone euro au troisième trimestre a été révisé légèrement à la hausse à 2.2%, soit un taux équivalent à celui du trimestre précédent. En taux annuel, l’effet de base s’estompe et après un taux de 14.4% au deuxième trimestre, on est revenu à 3.9%.
Cette forte croissance au troisième trimestre a été assurée essentiellement par les dépenses de consommation des ménages qui ont contribué à hauteur de 2.1% dans le chiffre du PIB.
Sur le trimestre, la croissance a été la plus forte en Autriche (+3.8%), en France (+3%), et au Portugal (+2.9%), alors qu’à l’opposé du spectre, la Roumanie et la Slovaquie ont connu une croissance de 0.4% et la Lituanie de 0%.
Fort recul du déficit commercial
Le déficit commercial américain a fortement reculé d’un mois à l’autre suite à une forte hausse des exportations, ce qui confirme que l’économie américaine va connaitre une forte croissance au quatrième trimestre.
Le déficit a en effet reculé de 17.6% d’un mois à l’autre, soit la plus forte baisse depuis avril 2015, suite à une hausse de 8.1% des exportations, avec en particulier les exportations de pétrole qui ont atteint un record. Les importations ont augmenté de 0.9%, ce qui signifie que la contribution nette des exportations en octobre sera conséquente.
C’est un nouvel indicateur de la dynamique retrouvée de l’économie américaine après une troisième trimestre un peu décevant et qui ne connait pas comme chez nous une nouvelle période marquée par les restrictions à cause du variant Delta.
Nouveau record
A la baisse pour le titre Evergrande après que le groupe n’ait pas honoré le payement de 82.5 millions de dollars d’intérêts. Si le risque de faillite n’est pas encore évoqué, cette annonce intervient dans un contexte marqué par les difficultés d’une autre société, Kaisa Group Holdings qui pourrait ne pas honorer un remboursement de 400 millions de dollars.
Mais manifestement, les autorités font tout pour éviter un risque de faillite de ces sociétés et surtout un effet de domino, et l’annonce hier de la Banque populaire de Chine de libérer des liquidités n’est évidemment pas étranger à cette situation.