Le variant Omicron va rebattre les cartes

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Au moment où j’allais commencer la rédaction de mon billet, le CEO de Moderna a émis de sérieux doutes sur l’efficacité des vaccins sur le nouveau variant Omicron, estimant qu’il y aura une baisse importante de cette efficacité sans pouvoir encore définir de quelle ampleur.

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Au moment où j’allais commencer la rédaction de mon billet, le CEO de Moderna a émis de sérieux doutes sur l’efficacité des vaccins sur le nouveau variant Omicron, estimant qu’il y aura une baisse importante de cette efficacité sans pouvoir encore définir de quelle ampleur.

Réactions

Alors que dans l’ensemble les bourses s’étaient reprises, cette annonce a provoqué un renversement de tendance immédiat. Le Nikkei qui affichait une hausse de plus de 1% est immédiatement repassé dans le rouge et termine sur un recul de 1.63%.

Et bien évidemment tout le monde se pose la question de l’impact de ce variant sur l’économie mondiale alors que les mesures de restriction s’amplifient déjà face à la quatrième vague et que les fermetures des frontières s’accélèrent.

Selon, Elena Duggar, directrice générale associée chez Moody’s, « le variant Omicron présente des risques pour la croissance mondiale et l’inflation, d’autant plus qu’il survient dans une période où les chaînes d’approvisionnement sont déjà tendues, l’inflation élevée et les pénuries sur le marché du travail ».

A propos de l’inflation justement

L’inflation en Espagne est passée de 5.4% à 5.6% en novembre, soit le taux le plus élevé depuis 1992, en grande partie à cause de la hausse des prix de l’énergie.

En Belgique, l’inflation est passée de 4.16% à 5.64%, soit son niveau le plus élevé depuis juillet 2008. Comme pour l’Espagne, la hausse des prix de l’énergie contribue largement à cette progression. Car si l’on regarde l’inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte de l’évolution des prix des produits énergétiques et des produits alimentaires non transformés, elle s’établit  à 2,14% en novembre, contre 1,95% en octobre.

Compte tenu de cette forte hausse, les entreprises en Belgique vont être confrontées à une perte de compétitivité suite à l’indexation des salaires qui va inéluctablement intervenir.

En Allemagne, l’inflation est passée de 4.6% en octobre à 6% en novembre, soit le taux le plus élevé depuis janvier 1997, date de lancement de la série des taux d’inflation harmonisés de l’UE.

Ce même taux harmonisé est attendu à 4.5% contre 4.1% pour la zone euro ce matin, et le Core CPI à 2.3% contre 2.1%.

Temporaire cette hausse ? La question résonne avec d’autant plus de puissance que l’arrivée du variant Omicron pourrait encore un peu plus affecter les chaînes d’approvisionnement, même si la baisse du prix du baril, qui s’accentue ce matin, pourrait apaiser les tensions.

Vu les risques que pourraient faire peser ce nouveau variant sur la croissance, la situation des Banques centrales est encore plus délicate. Isabel Schnabel, membre de la BCE a souligné que « la Banque centrale européenne estime que l’inflation a atteint un pic en novembre, ce qui signifie qu’il serait prématuré de relever ses taux car la hausse des prix devrait progressivement refluer l’année prochaine. L’inflation devrait revenir à 2% l’année prochaine,  lorsque les goulets d’étranglement sur l’offre et la croissance des prix de l’énergie se stabiliseront. Les prix actuellement élevés reflètent à la fois les tensions sur l’offre et un effet de base résultant de la baisse des prix l’an dernier, au plus fort de la pandémie de Covid-19 ».

On peut en conclure que la BCE ne va pas monter ses taux en 2022, mais que le variant Omicron pourrait venir remettre en cause la fin du programme PEPP prévue en mars 2022. Et d’ailleurs le vice-président de la BCE, Luis De Guindos, l’a clairement laissé entendre hier en déclarant « la Banque centrale européenne devrait continuer à acheter des obligations jusqu’en 2022 pour relancer l’économie du bloc et pourrait même reprendre les achats d’obligations d’urgence pandémiques après leur fin en mars ». Et pourtant, Christine Lagarde avait clairement indiqué que les achats dans le cadre de ce programme prendraient fin en mars, mais la donne a changé avec la quatrième vague et le variant Omicron.

Hausse de la confiance

Même s’il faut prendre avec précaution et circonspection ces indices, l’indice officiel PMI manufacturier en Chine est passé de 49.2 à 50.1 en partie suite à un légère baisse des prix des matières premières. C’est d’ailleurs ce que reflète le sous-indice des prix des intrants qui s’est établi à 52,9 en novembre, en baisse très nette par rapport aux 72,1 du mois précédent.

Par contre, l’indice PMI officiel des services est resté quasi stable en passant de 52.4 à 52.3 affecté par les mesures de confinement. On le voit la reprise de l’économie chinoise est fragile après un troisième trimestre décevant et le risque de nouvelles mesures de confinement avec l’arrivée du nouveau variant pourraient peser à nouveau sur l’économie.

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