Même si le chiffre des créations d’emploi aux Etats-Unis a été décevant, il ne devrait nullement remettre en cause les intentions de la FED de commencer à réduire ses rachats
La normalisation est en marche
Même si le chiffre des créations d’emploi aux Etats-Unis a été décevant, il ne devrait nullement remettre en cause les intentions de la FED de commencer à réduire ses rachats d’obligations.
Chiffres du chômage
Alors que le chiffre du mois d’août a été révisé à la hausse en passant de 235.000 à 366.000, le chiffre du mois de septembre a déçu avec seulement 194.000 créations d’emploi.
Mais derrière ce chiffre se cache des distorsions créées par la crise Covid qui mettent du temps à s’estomper, et les chiffres montrent aussi des tensions dans certains secteurs. Le taux de chômage a reculé à 4.8%, soit son niveau le plus bas depuis 18 mois (voir graphique). Et même si le taux de participation a progressé en passant de 61.6% à 61.7%, cette hausse est encore insuffisante.
Par contre, des tensions se font ressentir sur les salaires avec une hausse de 0.6% d’un mois à l’autre du salaire horaire moyen, soit un taux annuel à 4.6%.
Le tableau est donc en demi-teinte mais compte tenu de la hausse du salaire horaire moyen, des tensions qui perdurent sur le prix du baril et le niveau actuel d’inflation, la FED n’a aucune raison de retarder son tapering. Et comme le montre le graphique, le rendement du treasury 10 ans reflète cela en continuant de se redresser alors que celui du 2 ans anticipe une hausse de 0.25% pour la fin de l’année prochaine.
Pas de répit
En parlant bien évidemment du prix du baril comme le montre le graphique qui reprend l’évolution du prix du Brent et du WTI, avec un plus haut depuis 7 ans pour ce dernier.
Avec une offre bridée, la demande qui s’accentue au fur et à mesure de la vaccination continue de tirer les prix vers les hauts, avec comme conséquence de voir certaines devises qui se renforcent nettement.
C’est le cas du dollar canadien comme le montre le graphique de son évolution par rapport à l’euro. Il faut dire aussi que le dollar canadien a profité du chiffre des créations d’emploi, qui a contrario de celui des Etats-Unis, a été bien meilleur que prévu. Alors que l’on attendait 65.000 créations d’emploi, le mois de septembre affiche 157.100 créations d’emploi avec un taux de chômage qui est revenu à son niveau le plus bas depuis février 2020 à 6.9%.
Ces chiffres ont renforcé le sentiment que la BOC devrait accentuer ses réductions de rachats d’obligations et qu’une hausse des taux devrait sans doute intervenir au milieu de l’année prochaine.
Autre devise qui profite de l’effet hausse de taux et du prix du baril, la couronne norvégienne comme le montre le graphique par rapport à l’euro. Et comme le mouvement de hausse de taux semble bien amorcé, avec une inflation attendue aujourd’hui à 1.3% contre 1% le mois précédent, la tendance ne devrait pas s’inverser.
C’est également le cas du sterling (voir graphique), qui profite également des perspectives de hausses de taux, hausses d’ailleurs confirmées indirectement par Michael Saunders, membre de la BOE, qui a déclaré que les anticipations de hausse de taux en février sont appropriées compte tenu des tensions inflationnistes.
Et si je veux être complet, il faut aussi pointer le rouble (voir graphique), qui devrait voir aussi le mouvement de hausse de taux se poursuivre.
Des tensions en vue ?
D’abord bien évidemment entre la Pologne et l’UE, l’UE étant, je l’espère, prête à bloquer les 26 milliards d’euros prévus dans le cadre du plan Next Generation EU. Dans un contexte, où la Banque centrale a augmenté son taux le 6 octobre dernier en le faisant passer de 0.10% à 0.50%, prenant tout le monde par surprise. Et compte tenu d’un taux d’inflation à 5.8%, cette hausse est très probablement le début d’un processus plus marqué de hausse des taux.
Tensions sans doute en République tchèque où contre toute attente, le parti du Premier ministre sortant Andrej Babis a été battu par le parti Ensemble. D’après des résultats quasiment définitifs, Ensemble a obtenu 27,78% des voix, devançant de peu le parti d’Andrej Babis ANO, à 27,13%, et la formation Pirates/Maires arrivée troisième, avec 15,60%. Comme les deux coalitions d’opposants refusent de travailler avec Andrej Babis, il n’a donc plus aucune chance d’être Premier ministre.