Un chiffre qui cache la réalité

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Le secteur des services en Chine affiche une hausse inédite depuis 10 ans, qui marque …

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Le secteur des services en Chine affiche une hausse inédite depuis 10 ans, qui marque surtout une reprise en interne de l’activité dans ce secteur.

Reprise du secteur des services

L’indice PMI des services publié par Markit est passé de 55 à 58.4, signifiant un rebond très net de ce secteur aussi bien en interne que sous l’effet d’une demande externe, à l’inverse donc du secteur manufacturier.

Ce chiffre, plus l’annonce d’une injection record de liquidités de la part de la banque centrale, pousse la bourse de Shanghai à la hausse, ce qui lui permet d’être la seule grande bourse à afficher une performance positive depuis le début de l’année.

Même si le Nikkei est positif ce matin, il n’affiche pas la même performance que la bourse de Shanghai, mais surtout l’indice PMI des services au Japon est loin de celui de la Chine. En effet, ce dernier est passé de 26.5 à 45, mais il faut souligner que le Japon n’a pas été affecté par le virus au même moment que la Chine.

Résultat, l’indice composite au Japon est passé de 27.8 à 40.8, ce qui démontre une situation encore fragile de l’économie nippone et une reprise de l’activité qui sera extrêmement lente.

Que dire aussi de la situation en Inde, qui demeure extrêmement préoccupante sur le front de l’épidémie, et qui ne voit qu’une faible reprise de son activité compte tenu de la prolongation des mesures de confinement.

L’indice PMI des services en Inde s’est redressé mais reste très loin du seuil des 50, en passant de 12.6 à 33.7. Il faut dire que le lockdown des 1.3 milliards d’Indiens a commencé le 25 mars et qu’il a été prolongé jusque fin juillet.

Cette situation n’a rien à voir avec celle de l’Australie, qui a vu son indice PMI des services bondir à 53.1 contre 26.9, ce qui entraine l’indice composite à 52.7 contre 28.1.

Retour sur les chiffres du chômage

Ce chiffre record a été un peu occulté par les annonces records aussi de nouveaux cas infectés par le virus en une journée (53.000 cas) aux Etats-Unis et par les craintes d’une nouvelle vague de fermetures qui viendraient peser sur le marché de l’emploi.

Je soulignais hier que le salaire moyen avait baissé car il ressort du chiffre des créations d’emploi que l’embauche a été stimulée par l’industrie des loisirs et de l’hôtellerie, typiquement peu rémunérée, qui a créé 2,1 millions d’emplois.

Autres données à avoir à l’esprit en tenant compte des erreurs de classification, le taux de chômage serait de 12.3% et non pas de 11.1%, et le nombre de personnes qui ont perdu leur emploi de façon permanente a augmenté de 588 000 pour atteindre 2,9 millions.

Ce qui inquiète particulièrement pour la suite c’est que l’embauche a été stimulée par le programme de protection des salaires du gouvernement, qui accorde aux entreprises des prêts qui peuvent être partiellement annulés s’ils sont utilisés pour les salaires. Ces fonds se tarissent et de nombreuses entreprises, dont certaines qui n’avaient pas été touchées par les mesures de confinement au départ, sont confrontées à une faible demande, ce qui les obligent à licencier des travailleurs.

Et c’est pour cette raison que l’on assiste à une deuxième vague de licenciements, ce qui maintient les nouvelles demandes hebdomadaires d’allocations de chômage à un niveau extraordinairement élevé. En effet, comme le montre le graphique, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont faiblement reculé à 1.427 millions.

Comparaison par rapport à l’Europe

Autre continent, autre système (voir graphique), le chômage dans la zone euro a augmenté à 7.4% contre 7.3% en avril et pour l’UE à 6.7% contre 6.6%. Ce qui signifie que le nombre de chômeurs a augmenté de 253 000 dans l’UE et de 159 000 dans la zone euro en mai.

Nous sommes évidemment très loin des chiffres observés aux Etats-Unis, mais par ailleurs  les chiffres sont un peu biaisés par les mesures de chômage temporaire. D’ailleurs, Eurostat a indiqué la mise en garde suivante sur l’interprétation des chiffres ; « ces estimations sont basées sur la définition standard du chômage, communément utilisée, du Bureau International du Travail (BIT). Celle-ci désigne comme chômeurs les personnes sans emploi qui ont activement cherché du travail au cours des quatre semaines précédentes et sont disponibles pour commencer à travailler dans les deux prochaines semaines. Les mesures de confinement introduites à partir de mars 2020 en raison du COVID-19 ont déclenché une forte hausse des demandes d’indemnisation chômage dans l’UE. Dans le même temps, une part importante des personnes qui étaient déjà inscrites dans les agences pour l’emploi n’étaient plus en recherche active d’emploi en raison des limitations imposées par le confinement ou, par exemple, parce qu’elles devaient s’occuper de leur(s) enfant(s) pendant cette période et n’étaient donc plus disponibles pour travailler. Cette situation conduit à des écarts entre le nombre de chômeurs enregistrés dans les agences pour l’emploi et ceux mesurés comme chômeurs selon la définition du BIT ».

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