La perplexité demeure

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Même si le chiffre des créations d’emploi aux Etats-Unis laisse un peu perplexe, il a quand même rassuré ….

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Même si le chiffre des créations d’emploi aux Etats-Unis laisse un peu perplexe, il a quand même rassuré les marchés financiers et permis aux bourses de consolider leurs hausses.

Chiffres du chômage

Beaucoup se perdent en conjecture sur le retournement aussi rapide du marché de l’emploi aux Etats-Unis. Mais si on analyse en détail les chiffres des créations d’emploi (voir graphique), il ressort clairement que le plus gros s’est fait dans le secteur de la restauration, et hôtellerie, et dans le secteur de la santé et de la construction.

Par contre, les municipalités et les Etats ont réduit leur personnel à cause du coût de la crise du coronavirus dans leurs finances , et les autres secteurs n’ont pas connu l’engouement du secteur de la restauration, qui avait été lui complètement à l’arrêt.

Une autre raison de ces créations d’emploi pourrait être liée au mode de fonctionnement du Paycheck Protection Program, un programme de prêt-subvention du gouvernement américain qui fournit des fonds aux petites entreprises qui maintiennent des travailleurs sur leur masse salariale.

Environ 4,5 millions d’entreprises ont reçu un total d’environ 510 milliards de dollars en prêts pour la protection des salaires, selon les données de la Small Business Administration. Or environ 2,9 millions d’entre elles n’ont reçu leurs fonds qu’après le 27 avril, et ont donc réengagé leur personnel en mai. La crainte est évidemment qu’au moment où cette subvention s’arrêtera, à savoir en juillet, si l’activité n’a pas repris suffisamment, que l’on assiste alors à une nouvelle vague de licenciement.

En dehors de la hausse assez nette des bourses, pour le reste la réaction a été assez limitée concernant le dollar et les taux en dollar qui ont légèrement progressé.

Malgré ce chiffre, la FED qui se réunit cette semaine ne devrait en rien modifier ses programmes de soutien et restera très attentive à l’état de l’économie américaine qui devrait mettre du temps pour se redresser.

Hausse du prix du baril

Comme le montre le graphique, le Brent a connu une hausse assez nette après l’annonce de la prolongation de l’accord de la réduction de la production de l’OPEP+ jusque fin juillet.

La deuxième raison tient à la poursuite de la fermeture des puits de pétrole de schiste aux Etats-Unis, comme le montre le graphique, et à la tempête Cristobal qui a touché le Golfe du Mexique et entrainé une réduction de la production dans la région d’environ 30%.

Et cette hausse est aussi la conséquence d’une reprise très nette des importations de pétrole par la Chine pour le mois de mai. La Chine a en effet importé 11.296 millions de barils par jour contre 9.85 millions en avril soit une hausse de 19.2% par rapport au mois de mai l’année dernière.

Importations en recul

Cette hausse des importations de pétrole n’a cependant pas été suffisante pour compenser la chute de la demande intérieure, car au total, les importations chinoises ont reculé de 16.7% sur un an après un recul de 14.2% le mois passé. Il s’agit du plus fort recul depuis janvier 2016.

Mais face à une demande internationale très faible, les exportations qui s’étaient légèrement reprises en avril avec une hausse sur un an de 3.5% ont rechuté de 3.3% en mai.

Conséquence, le surplus commercial de la Chine atteint le montant record de 62.93 milliards de dollars en mai contre 45.34 milliards le mois précédent, soit le niveau le plus élevé depuis 1981. Et pour ne rien arranger, il se situe à 27.89 milliards de dollars par rapport aux Etats-Unis.

Chiffres historiques du mois d’avril

Les chiffres du mois d’avril en Europe sont bien évidemment catastrophiques et il faudra du temps pour les compenser. En Allemagne, les commandes à l’industrie ont chuté de 25.8%, soit un niveau historique jamais atteint. La production industrielle est attendue en recul sur un an de 24.8% contre une baisse de 11.6% le mois précédent.

Selon l’IFO, la moitié des entreprises allemandes ont postposé leurs investissements en mai et 28% ont complètement annulé leurs projets d’investissement.

En Espagne, la production industrielle a connu une chute historique de 33.6% en taux annuel contre -13.7% le mois précédent, et ce niveau dépasse donc même la contraction de 28.4% de mars 2009.

En Hongrie, cette même production industrielle a plongé de 36.8% en taux annuel, et les ventes de détail ont reculé sur un an de 10.2% contre une hausse de 3.5% en mars.

En Grande-Bretagne, comme le montre le graphique, il n’y a pas de reprise de la confiance des consommateurs ce qui n’augure en rien d’une reprise rapide de la consommation. Par contre l’indice Sentix, qui mesure le moral des investisseurs dans la zone euro, devrait se reprendre étant attendu à -22 contre -41.8.

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