Données au compte-gouttes, marchés sous tension

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La journée sera chargée avec les indices PMI en zone euro, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Mais ce sont surtout les données sur le marché de l’emploi aux Etats-Unis et celles sur les ventes au détail qui vont focaliser toutes les attentions.

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La journée sera chargée avec les indices PMI en zone euro, en Grande-Bretagne et aux Etats-Unis. Mais ce sont surtout les données sur le marché de l’emploi aux Etats-Unis et celles sur les ventes au détail qui vont focaliser toutes les attentions.

Données partielles

A cause de la fermeture du gouvernement, le Bureau des statistiques du travail (BLS) du ministère de l’emploi va publier cet après-midi le rapport retardé sur l’emploi pour le mois de novembre et une mise à jour partielle pour le mois d’octobre, qui n’inclura pas le taux de chômage.

Pour Brian Bethune, professeur d’économie au Boston College, « nous sommes dans une situation où les entreprises ne veulent pas embaucher davantage de personnel, mais il n’y a pas de licenciements massifs comme en période de récession ».

Selon les estimations, les créations d’emploi ont été de 50.000 en novembre, alors que le chiffre du mois d’octobre est inconnu, la seule donnée disponible étant qu’il devrait afficher des pertes d’emploi à cause du départ de 150.000 fonctionnaires fédéraux.

Clairement, les créations d’emploi devraient ralentir, après un mois de septembre qui a vu l’économie créer 119.000 emplois. Et le taux de chômage pour le mois de novembre est attendu stable à 4,4 %, alors que le chiffre du mois d’octobre ne sera lui jamais connu.

Mais avec la fermeture du gouvernement, ce chiffre aurait pu tourner entre 4,6 % et 4,7 %, selon certaines estimations.

Bonne nouvelle pour l’inflation, le salaire horaire moyen est prévu en hausse de 3,6 % en novembre en taux annuel, contre 3,8 % en septembre.

Mais revers de la médaille, un ralentissement de la croissance des salaires freine les dépenses de consommation, ce qui pèse sur la croissance.

Demain, seront également publiés les chiffres sur les prix à la consommation, mais le BLS a déjà prévenu qu’il ne publierait pas l’IPC global ni l’IPC de base, qui exclut les composantes volatiles que sont l’alimentation et l’énergie, pour le mois d’octobre.

Et le rapport de novembre sera lui par contre bien publié, mais il « n’inclura pas les variations en pourcentage sur un mois pour novembre 2025 lorsque les données d’octobre 2025 sont manquantes », a déclaré le BLS.

Nous aurons encore aujourd’hui la publication du chiffre des ventes au détail pour le mois d’octobre, attendues en hausse de 0,1 % d’un mois à l’autre contre 0,2 % en septembre.

Compliqué dans ce contexte de se faire une opinion sur l’état réel de l’économie américaine, et la publication au compte-gouttes va se poursuivre ainsi encore pendant quelques semaines.

Malgré ce flou qui entoure les données, le gouverneur de la FED, Stephen Miran, a affirmé que « les prix sont à nouveau stables », et alors que le dernier PCE publié se situait à 2,8 %.

Car selon lui, la composante “inflation des logements” de cette mesure est rétrospective et ne reflète pas le ralentissement actuel des augmentations de loyer. Pour Miran, « l’inflation mesurée excessive ne reflète pas la dynamique actuelle de l’offre et de la demande. L’inflation des logements indique un déséquilibre de l’offre et de la demande qui s’est produit il y a deux à quatre ans, et non aujourd’hui ».

Dès lors, il estime que « l’inflation sous-jacente est inférieure à 2,3 %, à un niveau proche de notre objectif ». Raison pour laquelle, il a encore plaidé pour une baisse des taux de 0,50 % lors de la réunion de la semaine passée.  

Alors que nous manquons totalement de visibilité sur l’état de l’économie américaine comme je l’ai souligné, Miran tient ce genre de propos tout en reconnaissant « j’admets que je ne sais pas ce qui fait augmenter l’inflation des biens actuellement », mais cette hausse n’est pas due aux droits de douane de l’administration Trump, affirmation sans la moindre preuve.

Et de conclure, « les familles américaines sont toujours désemparées, à juste titre, par l’inflation récente et mécontentes de l’accessibilité financière. Les prix sont à nouveau stables, bien qu’à des niveaux plus élevés. La politique doit en tenir compte ».

En attendant, ces chiffres, les marchés sont extrêmement nerveux, avec une baisse assez sensible des valeurs technologiques en Asie, et un dollar qui demeure sous pression par rapport à un panier de devises.

Cela renforce la position de la BCE

Le chiffre de la production industrielle en zone euro montre une amélioration de la situation.

En effet, elle a progressé de 0,8 % en octobre, après une hausse de 0,2 % en septembre, soit un taux annuel de 2 % contre 1,2 % selon Eurostat.

Fait important à souligner, l’industrie allemande affiche une hausse de 1,4 % sur le mois, alors que l’Italie a connu une baisse de 1 %. Les hausses mensuelles les plus importantes ont été enregistrées en Irlande (+4,0 %), au Luxembourg (+3,6 %) et en Croatie (+3,1 %). Les baisses les plus importantes ont été observées en Suède (-6,5 %), en Belgique (-3,4 %) et au Danemark (-3,2 %).

Même si ce n’est pas l’euphorie, ce chiffre montre que l’industrie en zone euro se redresse légèrement, et cela conforte la BCE qui devrait revoir légèrement à la hausse ses prévisions de croissance lors de sa réunion de ce jeudi.

Les indices PMI publiés ce matin pour la zone euro sont attendus stables, ce qui devrait aussi rassurer, même si les niveaux restent trop faibles.

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