On la sentait venir, et les mises en garde se multipliaient, il n’est dès lors pas étonnant que le doute sur un acteur de l’IA provoque une correction, salutaire et bien modérée.
Une correction sans panique, mais pas sans message
On la sentait venir, et les mises en garde se multipliaient, il n’est dès lors pas étonnant que le doute sur un acteur de l’IA provoque une correction, salutaire et bien modérée.
Correction
En l’occurrence, le coup de semonce est venu de la société Palantir Technologies qui, malgré la publication d’un chiffre d’affaires supérieur aux prévisions et d’une amélioration des perspectives, a vu son cours chuter de 8 % hier soir aux Etats-Unis.
Il faut dire que ce dernier avait progressé de 150% depuis le début de l’année. Mais avec un cours qui se négocie à près de 250 fois ses bénéfices prévisionnels à 12 mois, le doute s’est insinué.
Si la correction a été raisonnable, ce matin la chute a été particulièrement sévère sur les bourses japonaises et sud-coréennes qui ont perdu à un moment 4,6% et 7%, avant de se reprendre.
Dans l’ensemble, les bourses devraient corriger entre 1% et 2%, mais certaines valeurs liées à l’IA pourraient encaisser des pertes de plus de 10%.
Ralentissement
Après l’indice PMI manufacturier, c’est au tour de l’indice PMI des services de marquer légèrement le pas en Chine.
Ce n’est rien de dramatique étant donné que l’indice est largement supérieur à 50, mais cela reflète quand même un ralentissement de l’activité.

Cela ne devrait nullement empêcher la Chine d’atteindre son objectif de 5% de croissance pour cette année, malgré les vents contraires de la crise immobilière, la faiblesse de la demande commerciale, et la hausse des tarifs douaniers.
Mais cela devra pousser les autorités à agir et pas uniquement en soutenant l’offre, mais en apportant un véritable soutien à la demande.
Il ressort de cet indice que les emplois ont diminué, et comme pour le secteur manufacturier, les coûts des intrants ont augmenté, mais les prix de vente ont été réduits, les entreprises ayant absorbé les hausses de coûts pour soutenir leurs ventes dans un contexte d’intensification de la concurrence.
L’indice composite est tombé de 52,5 à 51,8 en octobre, reflétant cette croissance plus faible aussi bien dans les secteurs de l’industrie manufacturière que dans celui des services.
Conséquence
De cette concurrence intense en Chine entre producteurs, et de l’imposition des droits de douane par l’administration Trump sur les importations chinoises, les entreprises chinoises se tournent vers d’autres marchés.
Et la conséquence, selon les projections de l’agence publique de promotion économique internationale Germany Trade & Invest (GTAI), l’Allemagne sera confrontée à un déficit commercial record de 87 milliards d’euros avec la Chine cette année.
Si d’un côté, la Chine a plus exporté vers l’Allemagne à la recherche de nouveaux marchés pour compenser les pertes de part de marché aux Etats-Unis, d’un autre côté, l’Allemagne a cherché à diversifier ses chaînes d’approvisionnement et à réduire sa dépendance à l’égard de la Chine. Selon le GTAI, les exportations allemandes vers la Chine devraient chuter de plus de 11% cette année.
Selon Christina Otte, de la GTAI, « la Chine perd du terrain en tant que marché client. Cette année, la Chine ne devrait occuper que la sixième place, derrière l’Italie. Il y a quelques années, elle occupait la deuxième place derrière les États-Unis ».
Décision de la Cour suprême
Cette dernière doit entendre les arguments de l’administration Trump pour justifier l’imposition des droits de douane.
La Cour intervient après que des juridictions inférieures ont jugé que l’utilisation sans précédent par Trump d’une loi fédérale de 1977 destinée aux situations d’urgence nationale pour imposer les tarifs douaniers dépassait son autorité.
Trump espère bien une victoire avec une Cour qui compte une majorité conservatrice de 6 contre 3, et n’a pas hésité à mettre la pression en déclarant qu’en cas d’annulation, « nous serions sans défense, ce qui conduirait peut-être même à la ruine de notre nation ».
Tout le débat va tourner autour de la question de savoir si en invoquant la loi sur les pouvoirs économiques en cas d’urgence internationale (IEEPA), l’administration pouvait l’utiliser spécifiquement pour imposer des droits de douane, ce que la loi ne mentionne pas.
Car l’IEEPA donne au président le pouvoir de faire face à “une menace inhabituelle et extraordinaire” dans le cadre d’une situation d’urgence nationale. Historiquement, cette loi a été utilisée pour imposer des sanctions à des ennemis ou geler leurs avoirs, et non pour imposer des droits de douane.
