Une économie solide dans un pays fracturé

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Ceci n’est pas un roman, mais la triste réalité de la situation aux Etats-Unis où tout semble maintenant possible et où la dérive du pouvoir prend des proportions inimaginables.

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Ceci n’est pas un roman, mais la triste réalité de la situation aux Etats-Unis où tout semble maintenant possible et où la dérive du pouvoir prend des proportions inimaginables.

Risque de shutdown

Ce n’est évidemment pas la première fois que les Etats-Unis sont confrontés au risque de shutdown, mais en l’occurrence, si cela devait arriver, cela priverait la FED des chiffres cruciaux sur le marché de l’emploi avant sa réunion d’octobre.

Il y a en effet urgence, sans l’adoption d’une loi de financement, certaines parties du gouvernement fermeront mercredi, le premier jour de l’année fiscale 2026 du gouvernement américain.

Les républicains ont beau contrôler les deux chambres du Congrès, mais une mesure temporaire permettant de maintenir le gouvernement ouvert devrait recueillir au moins 60 voix au Sénat, qui compte 100 sièges, ce qui signifie que certaines voix démocrates sont nécessaires.

Mais jusqu’à présent, ces derniers ont rejeté un projet de loi à court terme, exigeant que toute législation annule les récentes coupes budgétaires des républicains dans les programmes de santé.

Les analystes de BofA estiment qu’une fermeture coûterait 0,1 % du PIB par semaine, mais qu’elle serait compensée lors de la réouverture.

Avant l’échéance de mercredi, Trump devrait assister à la réunion des hauts gradés de l’armée américaine convoquée à l’improviste par le secrétaire à la défense.

Quel est le motif de cette réunion ? Selon Trump, « je veux dire aux généraux que nous les aimons, qu’ils sont des leaders chéris, qu’ils doivent être forts, durs, intelligents et compatissants ».

Mais il n’en fallait pas plus pour que les réseaux sociaux bruissent de théories aussi farfelues les unes que les autres, preuve que la situation devient ubuesque, allant de demander aux chefs militaires de prêter serment à Trump à la décision de retirer l’armée américaine de l’Europe et de l’Asie.

Et entre temps

Heureusement, l’économie américaine continue de tourner, avec même des dépenses de consommation plus élevées que prévu.

Se pose dès lors la question de la pertinence d’une nouvelle baisse des taux dans un contexte où la consommation demeure solide.

Les dépenses de consommation ont augmenté de 0,6 % en août, après une progression de 0,5 % en juillet. Cette hausse a été soutenue par les dépenses de services comme le transport, les restaurants et les bars.

Cette hausse des dépenses serait le fait essentiellement des ménages à hauts revenus, car la vigueur du marché boursier et le niveau toujours élevé des prix de l’immobilier augmentent leur richesse.

Après ces chiffres, la FED d’Atlanta a revu à la hausse ses estimations de croissance du PIB pour le troisième trimestre, passant d’un taux de 3,3 % à un taux de 3,9 %.

Autre indicateur publié vendredi, l’indice des prix des dépenses de consommation personnelle (PCE) qui a augmenté de 0,3 % en août après un taux de 0,2 % en juillet. Soit un taux annuel à 2,7% contre 2,6% en juillet.

Si l’on exclut les composantes volatiles que sont l’alimentation et l’énergie, l’indice des prix PCE a augmenté de 0,2 % le mois dernier, après avoir progressé de 0,2 % en juillet. Soit un taux annuel qui est resté à 2,9%, niveau bien éloigné des 2% d’objectif de la FED.

Tout cela donne le sentiment, qu’en tenant compte du fait que la mise en œuvre des tarifs douaniers ne s’est faite réellement qu’en août, que les entreprises ont constitué des stocks importants en début d’année et qu’elles n’ont pas répercuté la hausse des prix, que l’impact de l’inflation sur les consommateurs n’a pas encore été pleinement réalisé.

Les consommateurs américains dépensent, mais en même temps sont inquiets, s’il faut en croire l’indice de confiance des consommateurs de l’Université de Michigan qui se situe à 55,1.

Joanne Hsu, directrice des enquêtes auprès des consommateurs à l’Université de Michigan, souligne d’ailleurs que « non seulement les attentes macroéconomiques ont chuté, notamment en ce qui concerne le marché du travail et la conjoncture, mais les attentes personnelles ont fait de même, avec une baisse des perspectives concernant leurs propres revenus et leurs finances personnelles ».

Et de poursuivre, « les consommateurs continuent d’exprimer leur frustration face à la persistance des prix élevés, 44 % d’entre eux mentionnant spontanément que les prix élevés érodent leurs finances personnelles, ce qui représente le chiffre le plus élevé depuis un an ».

Avec des attentes d’inflation qui demeurent élevées, ce qui signifie que les inquiétudes concernant les effets inflationnistes des droits de douane sont encore très présentes dans l’esprit des consommateurs.

Ce ne sont certes que des anticipations, mais c’est l’effet psychologique que ces dernières ont sur le comportement des consommateurs qui préoccupe certains membres de la FED, car cela peut aboutir à une prophétie qui se réaliserait d’elle-même.

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