La France vacille et l’Europe perd pied

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En brandissant l’article 49.1, ce qui est une première dans cette situation, François Bayrou a signé la fin de son gouvernement le 8 septembre, alors que le 10 septembre la France risque d’être bloquée, prouvant que ce pays est décidément ingouvernable.

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En brandissant l’article 49.1, ce qui est une première dans cette situation, François Bayrou a signé la fin de son gouvernement le 8 septembre, alors que le 10 septembre la France risque d’être bloquée, prouvant que ce pays est décidément ingouvernable.

Risque financier

L’annonce de Bayrou a fait réagir directement les marchés financiers avec un très net recul du CAC 40 hier, en baisse de 1,6%.

Mais c’est surtout le taux d’intérêt français à 10 ans qui s’est très sensiblement tendu, approchant du niveau du taux italien. Avec comme conséquence que le différentiel de taux entre le Bund 10 ans et l’obligation française s’est élargi.

La situation était déjà tendue avant cette annonce, le taux d’intérêt français à 10 ans ayant dépassé celui du Portugal, de l’Espagne, et même de la Grèce, qui bénéficient tous d’une meilleure perception des investisseurs en termes de trajectoire des finances publiques.

Mais la perspective d’une chute du gouvernement, et d’une nouvelle période d’incertitude pourrait encore plus effrayer les marchés.

Cette crise tombe au plus mauvais moment, alors que l’Europe traverse une crise comme l’a, une nouvelle fois, souligné Mario Draghi, lors d’un discours vendredi dernier.

Il a affirmé que 2025 « restera dans les mémoires comme l’année où s’est dissipée l’illusion que la dimension économique de l’UE s’accompagne d’un pouvoir géopolitique ».

Pour expliquer ce propos lapidaire, Draghi a dressé la liste des impuissances de l’UE, comme l’acceptation des droits de douane américains, la quasi-absence dans les négociations sur l’Ukraine, le fait d’être inaudible à Gaza, …

Pour Mario Draghi, l’Europe a démontré dans le passé qu’elle pouvait réagir dans des situations d’urgence, mais maintenant « le véritable défi est désormais d’agir avec la même détermination mais en temps ordinaire », car le nouveau monde « n’attend pas la lenteur de nos rituels communautaires pour nous imposer sa force ».

Et il a enfoncé le clou, en insistant sur la nécessité d’investir massivement dans les technologies, en rappelant que « aucun pays européen ne dispose seul des ressources nécessaires pour développer la capacité industrielle requise ».

Conséquence, il faut mettre en place un endettement commun et concevoir une politique commerciale adaptée.

Et pendant ce temps …

Trump a proféré de nouvelles menaces tarifaires à l’encontre des pays qui appliquent des taxes numériques, ce qui concerne évidemment l’Union européenne. Des sources ont indiqué que l’administration Trump envisageait d’imposer des sanctions aux fonctionnaires de l’UE ou des États membres responsables de la mise en œuvre de la loi historique sur les services numériques (Digital Services Act) de l’Union.

L’UE va-t-elle une nouvelle fois courber l’échine ?

Et il continue de s’en prendre à la FED annonçant qu’il limogeait la gouverneure de la FED, Lisa Cook, en raison d’irrégularités présumées dans l’obtention de prêts hypothécaires.

Mme Cook a répondu « qu’il n’existe aucune cause en vertu de la loi et qu’il n’a aucune autorité » pour la démettre du poste auquel elle a été nommée et de conclure « je continuerai à exercer mes fonctions pour aider l’économie américaine ».

Cette affaire intervient alors que Trump n’a cessé de s’en prendre à Powell parce que ce dernier ne baissait pas les taux.

Cette nouvelle pression sur la FED a fait fléchir les bourses américaines et accentué encore un peu plus la pentification de la courbe en dollar. Les taux courts anticipant la baisse des taux de la part de la FED, les taux longs augmentant en signe de défiance sur les actifs en dollar.

A la recherche d’un accord

La Suisse essaye d’alléger le taux de 39% qui lui a été imposé par Trump et fait tout pour le ramener à 15% comme pour l’UE.

Le temps presse car le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent, a laissé entendre qu’il souhaitait que les accords en cours avec des pays comme la Suisse soient conclus d’ici octobre.

En échange d’un taux de 15%, la Suisse s’engagerait à acheter plus de matériels de défense américains, et plus de gaz naturel liquéfié.

La situation est extrêmement compliquée pour certaines entreprises suisses, et certaines, comme le fabricant de couteaux suisses Victorinox, ont déclaré qu’elles pourraient transférer leur production aux États-Unis.

C’est peut-être le moment pour la Suisse de renforcer ses liens avec l’UE, pour autant que l’UE se montre à la hauteur des enjeux comme évoqué plus haut.

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J ‘espère que la Suisse restera la Suisse telle qu’elle est : unique. Ne parlons pas d’unité, il n’y a que désunion belliqueuse presque partout. Pourvu qu’il reste un lieu neutre ou les Hommes, un jour ? retrouveront la raison et pourront se parler librement.
René.