L’UE sous pression, mais encore en mode dialogue

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L’UE se devra de réagir, si au 1er août les droits de douane passent à 30%, mais en attendant elle continue de privilégier le dialogue pour essayer d’arriver à un accord.

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L’UE se devra de réagir, si au 1er août les droits de douane passent à 30%, mais en attendant elle continue de privilégier le dialogue pour essayer d’arriver à un accord.

Dialogue ?

Dialogue, mais sous la menace en tout cas, c’est pour le moment ce que l’UE continue de maintenir, en déclarant, hier, qu’elle prolongerait sa suspension des contre-mesures aux droits de douane américains jusqu’au début du mois d’août.

Pour Ursula von der Leyen, « nous avons toujours été très clairs sur le fait que nous préférions une solution négociée. Cela reste le cas, et nous utiliserons le temps dont nous disposons maintenant ».

Pour autant, l’UE doit se préparer au pire en espérant le meilleur, et devra faire preuve d’unité et de fermeté.

Elle pourrait, à côté de mesures de rétorsion sur 93 milliards d’euros d’importations américaines, suspendues pour le moment, activer l’instrument anti-coercition. Ce dernier permet à l’UE de prendre des mesures de rétorsion à l’encontre des pays tiers qui exercent une pression économique sur les États membres de l’UE pour qu’ils modifient leurs politiques.

Les mesures de rétorsion possibles pourraient inclure la restriction de l’accès au marché de l’UE pour les biens et les services, ainsi que d’autres mesures économiques liées à des domaines tels que les investissements directs étrangers, les marchés financiers et les contrôles à l’exportation.

Les marchés financiers réagissent ce matin avec un certain flegme, même si les futures en Europe affichent un recul de 0,60%, dans l’attente de la suite, comme je le soulignais dans une interview pour le Soir hier (pour les abonnés).

Profiter de l’entre-deux

C’est très clairement ce qu’ont fait les entreprises chinoises, profitant de la période de pause entre la Chine et les Etats-Unis.

Ainsi, les exportations chinoises ont augmenté de 5,8% en taux annuel en juin contre un taux de 4,8% en mai.

Et les importations n’ont pas été en reste, mais dans une moindre mesure, affichant en taux annuel une hausse de 1,1% en juin, contre un recul de 3,4% en mai.

Preuve que pour le moment l’accord avec les Etats-Unis est respecté, les exportations chinoises de terres rares ont augmenté de 32 % en juin par rapport au mois précédent.

Demain matin seront publiés les chiffres du PIB pour le deuxième trimestre en Chine, ainsi que ceux des ventes de détail et de la production industrielle, des indicateurs extrêmement importants. Concernant le PIB ce dernier est attendu à 5,1% en taux annuel contre 5,4% au premier trimestre.

Autre indicateur fortement attendu

Demain sera également publié l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis, et le moins que l’on puisse dire est que cet indice est attendu avec beaucoup d’appréhension.

L’inflation globale passerait de 2,4% à 2,7%, et l’inflation sous-jacente de 2,8% à 3%.

Premier véritable signe de l’impact de la hausse des tarifs douaniers, mais sans savoir si ce mouvement sera temporaire et limité. Comme d’autres membres de la FED, Austan Goolsbee, président de la FED de Chicago, s’inquiète du fait que les nouvelles annonces de tarifs douaniers de Trump rendent l’interprétation de l’état de l’économie « confuse ».

Et de souligner, « je dois attendre que ce bruit s’estompe, que l’anxiété s’estompe, avant d’être sûr que nous sommes de retour sur le bon vieux chemin, comme je l’ai appelé, vers un atterrissage en douceur et stable ». Tout en rajoutant « si, toutes les six semaines, nous devons nous demander si nous sommes sur le point d’avoir un gros choc d’offre, c’est pour le moins désordonné ».

Déjà vendredi, dans l’attente de ces chiffres d’inflation,  les rendements des Treasuries ont augmenté.

Et intéressant aussi à observer, la pentification s’accentue quand on observe le différentiel de taux entre le rendement du Treasury à 2 ans et celui à 10 ans.

Contraction inattendue

L’économie britannique s’est en effet contractée de manière inattendue pour le deuxième mois consécutif en mai, le PIB affichant un recul de 0,1%, après une baisse de 0,3 % en avril.

Les analystes prévoyaient une petite hausse, mais si le secteur des services a enregistré une légère croissance, en revanche les baisses de la production industrielle et de la construction ont tiré le PIB vers le bas.

Ce chiffre tombe au plus mal pour le gouvernement et en particulier pour la Chancelière de l’Echiquier, Madame Reeves.

Alors que l’économie britannique avait connu une forte croissance au premier trimestre, ces chiffres font craindre une croissance atone au deuxième trimestre, ce qui explique en partie la baisse du sterling par rapport à l’euro.

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