La Chine continue de flirter avec le risque de déflation, reflet d’une demande intérieure qui demeure atone et qui ne prend toujours pas le relais de la croissance.

La Chine subit des pressions déflationnistes
La Chine continue de flirter avec le risque de déflation, reflet d’une demande intérieure qui demeure atone et qui ne prend toujours pas le relais de la croissance.
Risque de déflation
Si la déflation est d’actualité depuis un moment pour les prix à la production, le risque d’une déflation des prix à la consommation est grand aussi en Chine.
Les prix à la consommation sont en effet passés, en taux annuel, de 0.5% en janvier à -0.7% en février, soit la chute la plus forte d’un mois à l’autre depuis 13 mois.

Les ménages demeurent toujours extrêmement prudents, et la crise immobilière continue de peser sur leur moral et dès lors sur la consommation.
L’indice des prix hors alimentation et carburant est également en territoire négatif à -0.1%, soit sa première baisse depuis janvier 2021.
De son côté, l’indice des prix à la production affiche un recul de 2.2% en février contre -2.3% en janvier, en territoire négatif depuis septembre 2022, reflet d’une surcapacité de la production.
Risque d’inflation
Pas de risque de déflation aux Etats-Unis, mais bien d’inflation.
Revenons d’abord sur les chiffres du chômage aux Etats-Unis, qui ont été publiés vendredi.
Pour le moment, le marché de l’emploi se montre résilient, même si le taux de chômage a légèrement progressé en passant de 4% à 4.1%.

Les créations d’emploi ont été de 151.000 en février contre un chiffre, révisé à la baisse, de 125.000 en janvier. Mais ces chiffres ne prennent pas encore en compte le gel des embauches par le gouvernement, alors que ce dernier a été, ces dernières années, un acteur important dans la croissance de l’emploi.
Pour le moment, l’état du marché de l’emploi laisse un peu de latitude à la FED. Mais que pense Powell de l’état de l’économie américaine ? Il s’exprimait vendredi après la publication de ces chiffres.
Il est un peu comme tout le monde à ce stade, dubitatif, et prudent. A ce stade, il est encore trop tôt pour tirer des conclusions définitives. Selon lui, il faut analyser si les mesures sont nombreuses et ce qui se passe avec les anticipations d’inflation.
Il ne faut cependant pas perdre de vue d’où on vient, à savoir « et il ne faut pas oublier le contexte, à savoir que nous sommes sortis d’une période d’inflation très élevée et que nous ne sommes pas encore revenus à 2 % de manière durable. Il faut donc tenir compte de tout cela » a précisé Powell.
Powell a aussi fait remarquer que les mesures commerciales prises par Trump au cours de son premier mandat, loin d’être inflationnistes, ont entraîné un ralentissement de la croissance mondiale et ont même conduit la FED à réduire ses taux d’intérêt.
Mais pour le moment, « la nouvelle administration est en train de mettre en œuvre des changements politiques significatifs… l’incertitude autour de ces changements et de leurs effets probables reste élevée. Nous nous efforçons de séparer le signal du bruit au fur et à mesure que les perspectives évoluent. Nous n’avons pas besoin d’être pressés et nous sommes bien placés pour attendre une plus grande clarté » a déclaré Powell.
Ses propos ont un peu rassuré des marchés complètement déboussolés la semaine passée, et ont confirmé que la FED pourrait encore baisser ses taux, probablement en juin.
Yen en hausse
Le yen continue de se renforcer par rapport au dollar dans un contexte marqué par la poursuite de la hausse des taux obligataires au Japon.

Le rendement de l’obligation japonaise à 10 ans a ainsi atteint son niveau le plus élevé depuis 16 ans, et idem pour le 5 ans.

La dernière adjudication n’a rencontré qu’un faible intérêt, le marché étant concentré sur les résultats des négociations salariales de printemps attendus vendredi.
En cas de croissance plus importante des salaires que prévu, la BOJ pourrait alors augmenter ses taux plus rapidement, ce qui explique la hausse des taux obligataires et du yen.
Et c’est bien toute la courbe des taux qui est en hausse, le rendement de l’obligation à 2 ans qui se situe à 0.865%, est à son niveau le plus élevé depuis 16 ans également.
A écouter
En ces temps plus que troublés et chahutés, je ne peux que vous inciter à écouter, une nouvelle fois, les propos du sénateur Claude Malhuret, qui a toujours le verbe affiné et le sens de la formule, et qui s’exprimait mercredi passé en parlant de « Washington est devenu la cour de Néron ».
