Une grande confusion

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Les marchés boursiers connaissent une volatilité assez inédite, compte tenu de la confusion qui règne dans les annonces de Trump et des inquiétudes sur l’état de l’économie américaine.

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Les marchés boursiers connaissent une volatilité assez inédite, compte tenu de la confusion qui règne dans les annonces de Trump et des inquiétudes sur l’état de l’économie américaine.

Confusion

Le moins que l’on puisse dire de Trump, c’est qu’il est confus, ce qui ne fait pas du tout les affaires des marchés financiers, qui ne savent plus sur quel pied danser.

Lien de cause à effet ? Après une nouvelle solide correction du Nasdaq hier, Trump a annoncé qu’il suspendait les droits de douane de 25 % sur les importations en provenance du Canada et du Mexique jusqu’au 2 avril.

Ce matin, compte tenu de la faiblesse du dollar, résultant de cette confusion, le yen qui se renforce, plonge le Nikkei dans le rouge, accentuant son recul assez sévère depuis le début de l’année.

En plus le Nikkei est aussi fragilisé par la remontée des taux long au Japon, mouvement encore accentué avec la forte hausse des rendements obligataires en Europe après l’annonce de l’Allemagne de la création d’un fonds de 500 milliards d’euros d’investissement.

Concernant l’état de l’économie américaine, la publication du chiffre du déficit commercial aux Etats-Unis a renforcé les craintes d’un sérieux ralentissement au premier trimestre.

Ce déficit commercial a bondi de 34%, pour atteindre un montant record de 131.4 milliards de dollars suite à une très forte hausse des importations, importations préventives avant la hausse des droits de douane. Ces dernières ont effet grimpé de 10%, le plus haut niveau depuis juillet 2020.

Cette dégradation de l’économie américaine commence à inquiéter certains membres de la FED, dont le président de la FED de Philadelphie, Patrick Harker, qui a déclaré « le chômage reste faible, la croissance se maintient, mais des menaces pèsent sur cette situation. Nous commençons à voir que la confiance commence à s’effriter ».

A propos du chômage, nous aurons, cet après-midi, les chiffres sur le marché de l’emploi aux Etats-Unis, avec un taux de chômage attendu stable à 4%, 160.000 créations d’emploi contre 143.000 le mois passé, et une hausse inchangée de 4.1% en taux annuel du salaire horaire moyen. En principe des chiffres qui ne devraient pas provoquer de turbulence.

Pour revenir aux propos de Harker, il s’est inquiété du fait que l’inflation pourrait bien ne plus reculer, estimant que « je crains qu’elle ne soit maintenant menacée, que ce déclin ne soit menacé ».

A propos d’importations

Les importations de la Chine se sont contractées de manière inattendue au cours de la période janvier-février, tandis que les exportations ont perdu de leur dynamisme.

Cette forte chute des importations pourrait être liée à des importations préventives et à la constitution de stocks les mois précédents. Ces dernières ont chuté de 8.4% en taux annuel sur la période contre une hausse de 1% en décembre.

Et les exportations n’ont augmenté que de 2.3 % au cours de la même période, contre une hausse de 10.7 % en décembre.

Ce recul des importations pourrait aussi être le reflet d’une demande intérieure qui reste atone, ce qui pourrait pousser les autorités à s’engager beaucoup plus dans des mesures visant à soutenir la consommation.

Tout est dans la nuance

La BCE a bien réduit ses taux de 0.25%, mais dans son communiqué elle n’a pas retiré le terme « politique restrictive », mais a indiqué que la politique monétaire devenait « nettement moins restrictive ». La nuance est subtile, mais pas sans importance, car cela signifie que la BCE a légèrement ramené la porte, laissant à penser qu’elle ferait une pause en avril.

Il faut dire que le contexte est plus qu’incertain et que la position de la BCE est compliquée après les annonces en Allemagne, et l’accord sur le plan RearmEurope approuvé hier lors du sommet extraordinaire à Bruxelles.

La BCE se trouve coincée entre les risques qui pèsent sur la croissance en cas de guerre commerciale à court terme, et l’impact inflationniste des différents plans d’investissement pour la défense de l’Europe à long terme.

Elle a revu à la hausse ses prévisions d’inflation à 2.3% cette année contre 2.1% précédemment, en soulignant que ces différents plans pourraient entrainer une remontée de l’inflation à l’avenir.

Par contre, elle a revu à la baisse la croissance pour cette année à 0.9% contre 1.1% précédemment, tout en n’intégrant pas l’effet positif qu’auront sur la croissance les différents plans à plus long terme, à savoir à partir de 2026.

Il est évident qu’une injection massive de capitaux dans l’économie européenne aura un impact inflationniste, ce qui explique pourquoi les anticipations d’inflation en zone euro ont très fortement bondi depuis deux jours.

La remontée des taux longs en zone euro est évidemment aussi liée à cette hausse des anticipations, mais pas seulement comme je l’ai souligné dans une interview donné à l’Echo hier.

Et ce n’est pas par hasard que certains commencent à envisager une remontée des taux de la part de la BCE au milieu de l’année prochaine.

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