Forte hausse des rendements obligataires aux Etats-Unis dans une perspective d’une victoire de Trump, mais également parce que la FED pourrait ralentir ses baisses de taux.
Les marchés obligataires anticipent une victoire de Trump
Forte hausse des rendements obligataires aux Etats-Unis dans une perspective d’une victoire de Trump, mais également parce que la FED pourrait ralentir ses baisses de taux.
Hausse des taux longs
Le rendement du Treasury 10 ans a pris plus de 0.12% sur une seule séance dans la perspective d’une victoire de Trump, qui engendrerait une hausse de l’inflation, compte tenu de son programme électoral.
Et cette hausse des taux aux Etats-Unis a entrainé une hausse aussi du dollar, par rapport à la majorité des devises, mais en particulier par rapport au yen.
Ce qui signifie qu’à ce stade, les marchés ont intégré une victoire de Trump, et qu’une victoire de Harris pourrait entrainer une réaction plus importante des marchés.
Pour compliquer les choses, la prochaine réunion de la FED se tiendra les 6 et 7 novembre, ce qui explique sans aucun doute pourquoi certains de ses responsables se montrent prudents.
Mais il n’empêche, la hausse des rendements obligataires est aussi liée à certaines déclarations qui laissent penser que le rythme de la baisse des taux pourrait ralentir compte tenu de la fermeté de l’économie américaine.
Ainsi le président de la FED de Kansas City, Jeffrey Schmid, a plaidé pour une poursuite de la baisse des taux, mais en évitant les mouvements excessifs avec des baisses de taux progressives.
La présidente de la FED de Dallas, Lorie Logan, a déclaré, « si l’économie évolue comme je le prévois actuellement, une stratégie d’abaissement progressif du taux directeur vers un niveau plus normal ou neutre peut aider à gérer les risques et à atteindre nos objectifs ».
En dehors des chiffres du chômage aux Etats-Unis le 1er novembre, le calendrier économique jusqu’aux élections américaines sera pauvre en indicateurs, ce qui explique en partie aussi pourquoi les investisseurs se focalisent sur le scénario d’une victoire de Trump. Et cela explique aussi pourquoi l’or continue de progresser.
Perspectives contrastées en Amérique Latine
Une victoire de Trump ne serait pas une bonne nouvelle pour le Mexique, en revanche elle pourrait faire les affaires du Brésil et de l’Argentine.
Pour le Brésil, en 2018, quand les tensions commerciales avec la Chine se sont aggravées, la Chine a remplacé toutes ses importations de soja américain par du soja brésilien, devenant ainsi le premier partenaire commercial du Brésil.
Autant dire que si Trump impose de nouveaux tarifs douaniers à la Chine, les pays exportateurs, comme le Brésil, devraient en profiter.
Par contre, une hausse de l’inflation, et dès lors une politique monétaire plus restrictive ne serait pas une bonne nouvelle pour les pays émergents dans leur ensemble, y compris ceux en Amérique latine.
Et aussi, vu la très forte ressemblance de style entre Trump et Javier Milei, le président argentin, l’Argentine pourrait bénéficier de cette connivence. En revanche, avec une présidente de gauche, le Mexique pourrait bien voir éclater des tensions, surtout avec la question du flux d’immigrés qui traversent la frontière entre les deux pays.
Même le dollar australien recule
Par rapport au dollar américain, alors que la Banque centrale d’Australie est la seule à ne pas encore avoir réduit ses taux et ne semble pas pressée de le faire.
Et même, elle se laisse toujours la latitude d’encore augmenter ses taux si nécessaire.
En tout cas, la baisse des taux ne semble pas pour tout de suite après que le gouverneur adjoint de Banque centrale, Andrew Hauser, ait souligné la force de la croissance de l’emploi.
En laissant ses taux inchangés à 4.35% depuis un an, la Banque centrale d’Australie vise toujours à faire revenir l’inflation dans son objectif, et si elle n’a pas procédé à des hausses de taux depuis lors, c’est parce que « nous avons délibérément choisi de ne pas resserrer la politique monétaire autant que nous l’aurions pu afin d’essayer de protéger ces gains en matière d’emploi », a déclaré M. Hauser.
Dès lors, comme l’inflation met du temps à se résorber, la Banque centrale ne devrait pas baisser ses taux avant avril de l’année prochaine, mais cette perspective n’a nullement empêché le dollar australien de s’affaiblir par rapport au dollar américain.
Hausse des faillites
Selon les chiffres publiés par Statbel, à ce stade de l’année, les faillites en Belgique ont fortement progressé par rapport à ces deux dernières années, comme le montre le tableau.
Il ressort aussi que l’impact en termes d’emploi a été particulièrement lourd, et encore ces chiffres ne prennent pas en compte le cas d’Audi et de ses sous-traitants.
Il faut dire que pour un certain nombres d’entreprises, c’est maintenant que se fait ressentir l’accumulation de la hausse des salaires avec l’indexation automatique, de la hausse des coûts de l’énergie, et de la hausse des taux d’intérêt.
Et cela dans un contexte marqué par une quasi-stagnation de l’activité industrielle en Europe, et avec une économie chinoise qui n’a pas retrouvé son rythme de croisière.