L’économie chinoise décélère et ce n’est dès lors pas sans raison que les autorités ont décidé d’une série impressionnante de mesures pour essayer d’inverser la tendance.
La décélération de l’économie chinoise se poursuit
L’économie chinoise décélère et ce n’est dès lors pas sans raison que les autorités ont décidé d’une série impressionnante de mesures pour essayer d’inverser la tendance.
Décélération
Au troisième trimestre, l’économie chinoise a progressé de 0.9% contre 0.5% au deuxième trimestre, soit un taux annuel de 4.6% contre 4.7%.
Il ne s’agit pas d’un mauvais indicateur, mais il confirme la décélération de l’économie chinoise qui reste particulièrement affectée par le secteur immobilier.
Ce qui veut dire qu’il faudra du temps pour que les différentes mesures prisent par les autorités percolent dans l’économie et n’inversent la tendance.
Ce qui veut dire aussi que la croissance pour cette année sera sans doute inférieure à l’objectif de 5%, probablement de 4.8%, et qu’elle pourrait encore reculer à 4.5% en 2025.
Seule consolation, la production industrielle a progressé de 5.4% en septembre contre 4.5% en août, et les ventes de détail affichent une hausse de 3.2% contre 2.5%, en taux annuel.
Par contre, les prix des logements neufs ont chuté en septembre au rythme le plus rapide depuis mai 2015, ils ont en effet reculé de 5.8% sur un an, contre 5.3% en août.
D’un mois à l’autre, ils ont reculé de 0.7%, comme le mois précédent, ce qui montre qu’il est encore trop tôt pour voir un effet concret des mesures prises par les autorités.
Sur les 70 villes suivies, deux ont enregistré des hausses de prix en taux annuel le mois dernier. Et les ventes de biens immobiliers ont baissé de 17.1% sur la période de janvier à septembre, contre un taux de -18.0% en janvier-août.
Des baisses plus rapides ?
La BCE a réduit ses taux de 0.25% pour ramener le taux de dépôt à 3.25%, sans surprise, tout en soulignant qu’elle ne s’engageait pas sur une trajectoire de taux particulière et qu’elle maintiendrait une politique monétaire restrictive aussi longtemps que nécessaire pour s’assurer la maîtrise de l’inflation.
Et Christine Lagarde a rappelé que la BCE restait dépendante des données, or les données ne sont pas bonnes pour le moment, ce qui signifie que la BCE n’en a pas fini avec les baisses de taux.
Comme dans un premier temps la baisse des taux n’était pas prévue en octobre dans le planning de la BCE, après cette décision, commence à se faire entendre une petite musique qui joue en faveur d’une baisse de 0.50% des taux en décembre.
C’est en partie pour cela que le rendement du Bund 2 ans est reparti à la baisse et que l’euro demeure sous pression par rapport au dollar.
Pression sur l’euro
La pression à la baisse sur l’euro vient aussi du fait que les ventes au détail aux États-Unis ont fortement augmenté en septembre, ce qui confirme l’idée que l’économie a maintenu un rythme de croissance élevé au troisième trimestre.
Après ces chiffres, la FED d’Atlanta a relevé son estimation de la croissance à 3.4 %, contre 3.2 % précédemment pour le troisième trimestre.
Il faut dire que les ventes de détail ont augmenté de 0.4 % le mois dernier contre un taux de 0.1 % en août. Sur un an, elles ont progressé de 1.7%, avec quasiment tous les secteurs qui ont bénéficié de cette hausse.
Après ce chiffre, le scénario d’une baisse de 0.25% des taux de la part de la FED est complètement confirmé et oublié une baisse de 0.50%, ce qui a renforcé le dollar.
Mise en garde
La Banque centrale de Turquie a laissé son taux inchangé à 50%, hier, mais a mis en garde sur le fait que l’assouplissement monétaire pourrait se faire attendre, car « en septembre, la tendance sous-jacente de l’inflation a affiché une légère augmentation ».
Mais surtout, « les attentes en matière d’inflation et le comportement des prix continuent de poser des risques pour le processus de désinflation ».
Il faut dire que l’inflation a augmenté de presque 3% en septembre, et que le moindre signe de faiblesse de la part de la Banque centrale pourrait encore affaiblir une devise déjà extrêmement faible.
En tout état de cause, le message après la réunion ne donne pas le moindre signal qu’elle pourrait préparer les marchés à une baisse des taux, ce que certains avaient espérés.
Et comme elle surveille particulièrement le taux mensuel, avec un niveau proche des 3%, elle ne perçoit pas d’amélioration tangible de la situation.
Et d’ailleurs, il y a une semaine, le FMI avait appelé à poursuivre cette politique monétaire rigoureuse. Tout en soulignant que « les taux d’intérêt plus élevés depuis juin de l’année dernière ont réduit les déséquilibres économiques et ravivé la confiance ». Ce qui avait comme conséquence que ce retour de la confiance avait incité les investisseurs étrangers et nationaux à se tourner vers les actifs libellés en lires.