Pas de certitude après le débat

Mode Expresso

Même si un débat change rarement le cours de l’histoire, celui entre Trump et Harris a donné un léger avantage à cette dernière, ce qui a légèrement renforcé le dollar vu le programme très dépensier de Trump.

Mode Lungo

Même si un débat change rarement le cours de l’histoire, celui entre Trump et Harris a donné un léger avantage à cette dernière, ce qui a légèrement renforcé le dollar vu le programme très dépensier de Trump.

Un débat ne fait pas une victoire

Sans surprise, Harris a été plus posée et cohérente que Trump, et ce dernier ne s’est pas privé de reprendre une nouvelle fois, sans vergogne, des fake news.

Sur le fond, la question est de savoir, quel est le programme qui augmentera le plus les déficits.

D’un côté, Trump a annoncé qu’il prévoyait d’étendre toutes les réductions d’impôts qu’il avait fait adopter par le Congrès en 2017, d’exonérer d’impôts les revenus de la sécurité sociale et des pourboires, et de réduire encore l’impôt sur les bénéfices des sociétés. Coût estimé, les déficits primaires passeraient de 3.600 à 6.000 milliards de dollars sur 10 ans.

D’un autre côté, Harris prévoit l’extension du crédit d’impôt pour enfants, un crédit d’impôt de 6.000 dollars pour les nouveau-nés, un crédit d’impôt de 25. 000 dollars pour l’achat d’une première maison et l’absence d’impôt sur les pourboires, ce qui pourrait entraîner une augmentation de 1.400 milliards des déficits sur 10 ans. Mais cela pourrait aussi entraîner une baisse d’environ 400 milliards si Harris prolongeait les réductions d’impôts de 2017 uniquement pour les personnes gagnant moins de 400.000 dollars et augmenterait les impôts sur les bénéfices des sociétés.

Mais, comme pour le moment, les deux candidats sont au coude à coude, même si les sondages donnent Harris vainqueur du débat, tous les regards restent braqués sur la FED. Et cet après-midi, l’indice des prix à la consommation devrait venir renforcer le scénario d’une baisse des taux, qui est, il faut bien le reconnaitre, déjà totalement acquise.

L’inflation globale devrait progresser de 0.2% d’un mois à l’autre, comme le mois passé, et s’établir en taux annuel à 2.6% contre 2.9%. L’inflation sous-jacente est attendue en hausse de 0.2% d’un mois à l’autre, mais le taux annuel resterait inchangé à 3.2%.

Aidé par le prix du pétrole

Malgré les tensions au Moyen-Orient, le prix du baril de pétrole continue de baisser, ce qui contribue à ce recul de l’inflation globale.

En cause, le ralentissement de l’activité en Chine et la perspective d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine qui pèsera sur la demande.

Ce qui a incité l’OPEP+, dans son rapport mensuel, à réviser à la baisse les prévisions de demande de pétrole. Pour 2024, alors que jusqu’à présent elle prévoyait une augmentation de la demande de 2.11 millions de barils par jour, elle a réduit cette dernière à 2.03 millions de barils par jour.

En cause, une forte réduction de la demande de la part de la Chine qui passerait de 700.000 barils par jour à 650.000 barils par jour.

Et pour 2025, l’OPEP+ estime que la croissance de la demande mondiale sera de 1.74 millions de barils par jour contre 1.78 millions précédemment, suite au ralentissement aux Etats-Unis.

Faible demande

Les derniers chiffres de la balance commerciale en Chine ont confirmé que la demande intérieure chinoise est restée très faible avec des importations en hausse, en taux annuel, de 0.5% contre 7.2% le mois passé.

Et la forte hausse des exportations de 8.7% en taux annuel contre 7% en juillet a sans doute été faussée par le fait que les fabricants ont passé des commandes en urgence avant une hausse attendue des tarifs douaniers.

Nouvelle hausse du yen

Malgré le renforcement du dollar par rapport à la majorité des devises, le yen s’est de nouveau renforcé, ce qui a pour effet mécanique de plomber le Nikkei directement.

Cette hausse est la résultante d’une nouvelle déclaration en faveur d’une hausse des taux de la part de la BOJ, si l’inflation évolue conformément à ses prévisions.

Cette fois-ci, cette déclaration émane de Junko Nakagawa, responsable politique, qui estime que « étant donné que les taux d’intérêt réels sont actuellement très bas, nous ajusterons le degré de soutien monétaire, du point de vue de la réalisation durable et stable de notre objectif d’inflation de 2 %, si nos prévisions économiques et de prix sont atteintes ».

Pour autant, la BOJ devra tenir compte des derniers soubresauts sur les marchés financiers et agir avec discernement.

Mais elle constate que les dépenses de consommation augmentent modérément en raison de la hausse des salaires et contribuent à accélérer l’inflation tendancielle. Et que « il est possible que la croissance des salaires dépasse les attentes en raison de l’insuffisance de l’offre de main-d’œuvre, et nous devons donc être attentifs au risque que l’inflation dépasse notre objectif ».

Si aucune hausse de taux n’est attendue la semaine prochaine, ces propos viennent encore un peu plus renforcer le scénario d’une hausse avant la fin de l’année.

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