Quand l’Europe s’éveillera … il sera trop tard !

Mode Expresso

Le constat n’a rien de neuf, les solutions avancées déjà évoquées, dès lors il faudra voir si ce rapport ne finira pas comme les autres, oublié dans un tiroir par des décideurs politiques qui se lamenteront que rien n’avance.

Mode Lungo

Le constat n’a rien de neuf, les solutions avancées déjà évoquées, dès lors il faudra voir si ce rapport ne finira pas comme les autres, oublié dans un tiroir par des décideurs politiques qui se lamenteront que rien n’avance.

Rapport Draghi

Même « Super Mario » ne peut rien changer si la volonté de changer n’est pas présente, malgré un rapport qui pointe sans complaisance nos faiblesses.

Il propose une nouvelle stratégie industrielle pour l’Europe, qui devra passer par des investissements entre 750 et 800 milliards d’euros supplémentaires par an pour rattraper notre retard.

Pour se faire, « l’UE devrait s’orienter vers l’émission régulière d’actifs sûrs communs afin de permettre la réalisation de projets d’investissement conjoints entre les États membres et de contribuer à l’intégration des marchés de capitaux »,  souligne Draghi, ce qui a tout de suite provoqué une réaction de refus de la part des Pays-Bas.

Il préconise d’abandonner notre naïveté, tiens donc, et de prendre des mesures plus agressives en réponse aux subventions massives accordées en Chine et aux Etats-Unis. Le rapport indique en effet « un plan commun pour la décarbonisation et la compétitivité pourrait impliquer, dans des circonstances spécifiques, des mesures commerciales défensives afin d’uniformiser les règles du jeu au niveau mondial et de compenser la concurrence soutenue par l’État à l’étranger ». Les Allemands ne sont pas très chauds, car ils craignent des représailles qui impacteraient le secteur automobile.

Mario Draghi insiste pourtant en estimant que « l’ère  du commerce mondial ouvert régi par des institutions multilatérales semble révolue », et qu’il faut maintenant mieux contrôler les  investissements directs étrangers. Ce qui ne plaira pas à Orban.

Il n’a pas non plus ménagé la Commission en constatant que « l’activité législative de la Commission a augmenté de manière excessive », et qu’elle devra veiller à une meilleure coordination des politiques nationales. Il souligne « il faudra recentrer les travaux de l’UE sur les questions les plus urgentes, assurer une coordination efficace des politiques autour d’objectifs communs et utiliser les procédures de gouvernance existantes d’une nouvelle manière qui permette aux États membres désireux d’aller plus vite de le faire ».

Et dernier point essentiel, sans lequel rien ne pourra se faire, « généraliser le vote à la majorité qualifiée dans tous les domaines politiques au sein du Conseil », pour éviter qu’un seul pays n’impose son veto aux plans économiques.

Les moyens nécessaires sont colossaux, mais c’est surtout qu’il faut maintenant la volonté politique d’agir et d’oser pour que l’Europe retrouve une croissance proche de celle des Etats-Unis et de la Chine, perdue en grande partie, par un manque de compétitivité.

A propos de croissance

La flamme olympique à peine éteinte, l’effet positif des Jeux s’estompent déjà dans la brume de l’automne et le blocage politique.

Selon l’INSEE, si les Jeux Olympiques ont contribué positivement à hauteur de 0.3% au PIB français, l’effet sera de courte durée, car « alors que la croissance est principalement portée par le commerce extérieur et les dépenses publiques depuis trois trimestres, la situation politique reste un facteur important d’incertitude ».

Résultat, il table sur une croissance de 0.4% au troisième trimestre, contre 0.5% précédemment, mais surtout sur une contraction de 0.1% au quatrième trimestre. Soit une croissance de 1.1% pour l’ensemble de l’année 2024 comme en 2023.

L’INSEE s’inquiète aussi de la situation en Allemagne, et prévient « une entrée en récession franche freinerait les exportations française », ce qui pourrait encore réduire la croissance pour cette année.

L’économie belge ne devrait guère faire mieux selon la BNB. Après une croissance de 0.2% au deuxième trimestre, elle table sur un taux identique au troisième trimestre. Pour expliquer cette situation, elle évoque le fait que « cette situation s’explique en grande partie par un choc asymétrique qui a affecté le secteur automobile en raison d’une faillite et de baisses de production ».

Mais en plus, la BNB pointe le fait que la consommation des ménages est restée faible et devrait le rester jusqu’à la fin de l’année. L’investissement résidentiel restera atone, alors que les investissements des entreprises devraient rester faibles.

La contribution des exportations nettes devrait rester positive mais faible, surtout si la situation en Allemagne se détériore encore un peu plus.

Propos de Mario

Revenons un instant sur les propos de Mario hier. Il nous met en garde en constatant que « la situation actuelle est vraiment préoccupante. La croissance ralentit depuis longtemps en Europe, mais nous l’avons ignorée. Aujourd’hui, nous ne pouvons plus l’ignorer. Les conditions ont changé ».

Il est plus que temps d’agir et de mettre en place les mesures préconisées par Draghi, sinon il nous a prévenu « c’est une lente agonie » que nous allons connaitre.

Mais soyons réaliste, la Commission est trop faible, la France est déjà elle-même ingouvernable, l’Allemagne s’enfonce inexorablement, le repli sur soi s’accentue partout, les élections communales priment sur le reste en Belgique, et j’en passe. Le rapport Draghi risque bien de connaitre le même chemin que les autres, finir dans un tiroir, et l’Europe n’aura que ses yeux pour pleurer et de se lamenter.

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