Les chiffres publiés cette semaine aux Etats-Unis devraient venir confirmer le scénario d’une baisse de 0.25% de la part de la FED en septembre, et également celui d’un atterrissage en douceur de l’économie.
Une semaine de confirmation .. ou pas !
Les chiffres publiés cette semaine aux Etats-Unis devraient venir confirmer le scénario d’une baisse de 0.25% de la part de la FED en septembre, et également celui d’un atterrissage en douceur de l’économie.
Atterrissage en douceur
Après la révision du chiffre du PIB pour le deuxième trimestre, vendredi, le chiffre des dépenses de consommation aux Etats-Unis a montré que le rythme restait soutenu pour commencer le troisième trimestre.
Elles ont progressé de 0.5% en juillet d’un mois à l’autre, après une hausse de 0.3% en juin.
Comme dans le même temps, l’indice Core PCE a progressé de 0.2% d’un mois à l’autre et est resté stable à 2.6% en taux annuel, le scénario d’une baisse de 0.25% des taux est ressorti totalement renforcé.
Conséquences, le dollar s’est repris par rapport à la majorité des devises, et les taux obligataires sont repartis légèrement à la hausse. Il faudra attendre maintenant vendredi pour voir si les chiffres sur le marché de l’emploi confirment le scénario d’un atterrissage en douceur.
L’inflation décélère
L’inflation en zone euro a, comme prévu, décéléré en août, tombant à son niveau le plus bas depuis trois ans, plaidant dès lors pour une baisse des taux de la part de la BCE en septembre.
Le taux d’inflation est revenu à 2.2%, soit très proche de l’objectif de 2% de la BCE. Mais l’inflation sous-jacente demeure bien éloignée de ce niveau, à 2.8% contre 2.9% en juillet. Et point d’attention, l’inflation dans les services a augmenté, passant de 4% à 4.2%, probablement dopée par l’impact des Jeux Olympiques.
Le scénario de deux baisses de taux encore cette année semble tout à fait cohérent après la publication de ces chiffres, et Isabel Schnabel, membre du conseil d’administration de la BCE l’a implicitement confirmé en déclarant « les données récentes restent compatibles avec le scénario de base qui prévoit que l’inflation retombera durablement à notre objectif de 2 % d’ici la fin de 2025 ».
Cependant, elle a mis en garde sur le fait que « bien que les enquêtes suggèrent une croissance des salaires plus faible à l’avenir, la nature échelonnée des négociations salariales implique que les travailleurs pourraient prendre plus de temps que prévu pour récupérer leur pouvoir d’achat ».
Et elle s’interroge également sur le fait que la croissance des salaires pourrait également rester élevée, parce que le marché du travail reste tendu, et qu’un déséquilibre entre l’offre et la demande de main-d’œuvre pourrait remettre en question l’hypothèse de la BCE selon laquelle la croissance des salaires n’est que le reflet d’un processus de rattrapage après que l’inflation a érodé le pouvoir d’achat des travailleurs.
Et justement, vendredi, Eurostat, en même temps que la publication des chiffres d’inflation, publiait ceux du chômage et il ressort que le taux de chômage dans la zone euro a reculé à 6.4% contre 6.5% en juin et 6.6% en juillet 2023.
Ce qui signifie que le marché de l’emploi reste tendu ce qui pourrait corroborer les dires de Schnabel. Et surtout elle s’inquiète du fait que le rebond de la productivité semble également être retardé et une faible croissance de la productivité pourrait également exercer une pression sur les salaires.
Timide reprise
Quand on regarde les indices PMI manufacturiers en Asie, c’est vraiment une timide reprise, et surtout extrêmement fragile.
En Chine, l’indice PMI manufacturier a légèrement progressé en passant de 49.8 à 50.4 en août, mais il continue de flirter avec le seuil des 50 qui sépare la croissance de la contraction.
Au Japon, l’indice a aussi progressé en passant de 49.1 à 49.8, et cette reprise est liée, comme ailleurs en Asie, à une forte demande mondiale pour les semi-conducteurs.
Mais tous les pays n’affichent pas cette légère reprise, avec au contraire un recul de l’activité en Malaisie et en Indonésie, deux pays particulièrement affectés par le ralentissement de l’économie chinoise.
La crainte est que dans les prochains mois le ralentissement de la demande américaine ne vienne se greffer à la morosité de la Chine et aggraver les difficultés des économies asiatiques.
Ce ralentissement en Asie se reflète, dans le tableau mensuel, dans les indices boursiers, à l’exception du Nikkei. Et le décrochage du CAC40 par rapport aux autres bourses européennes est bien évidemment le résultat des élections en France et de l’imbroglio qu’elles ont provoqué. Et rien ne dit que le nom du Premier ministre que va sortir de son chapeau Emmanuel Macron va arranger les choses.
Le prix du baril est quasiment revenu à son niveau de début d’année, comme je le soulignais dans une interview pour le Trends.
Et les devises en fort recul depuis le début de l’année sont la livre turque, sans surprise, le peso mexicain depuis les élections, et le réal brésilien.