La baisse du prix du pétrole ne peut masquer la hausse des prix des autres matières premières, ainsi que celle des coûts du transport, avec un risque non négligeable de nouvelles pressions inflationnistes.
La hausse des coûts du transport et des matières premières est à surveiller
La baisse du prix du pétrole ne peut masquer la hausse des prix des autres matières premières, ainsi que celle des coûts du transport, avec un risque non négligeable de nouvelles pressions inflationnistes.
Baisse du prix du pétrole
La décision de l’OPEP+, de ce dimanche, de mettre un terme à la réduction de la production à partir de septembre fait craindre une augmentation de l’offre alors que la demande pourrait faiblir aux Etats-Unis.
En effet, aux Etats-Unis, les signes d’un certain ralentissement se multiplient, sans que cela soit dramatique, mais inéluctablement cela pèsera sur la demande justement au moment où l’offre devrait augmenter.
Hier, l’indice ISM manufacturier a reculé pour le deuxième mois consécutif en mai, et les dépenses de construction ont chuté de manière inattendue pour le deuxième mois en avril en raison de la baisse de l’activité non résidentielle.
Mais …
Les autres matières premières sont orientées à la hausse, avec une reprise de l’activité manufacturière qui se dessine en Europe et en Asie. C’est surtout le cas pour les métaux, dont certains sont soutenus par la demande dans le cadre de la transition énergétique.
En plus, il y a un peu de tension sur le marché du gaz suite à une chute des exportations de gaz norvégien vers l’Europe à cause de l’arrêt de la plate-forme offshore de Sleipner. Cet arrêt a été provoqué par la découverte d’une fissure de deux pouces dans un oléoduc à bord cette plateforme.
Cet arrêt n’est pas sans conséquence pour l’Europe quand on sait que la Norvège est son premier fournisseur.
Dernier point d’attention, qui dit reprise dans l’industrie, et en tenant compte du fait que les navires continuent, dans la majorité, d’éviter la mer Rouge, ce qui rallonge le trajet, les coûts des transports ont très nettement augmenté, en particulier en Asie.
Comme on sait que l’effet de base, qui a favorisé le recul de l’inflation en zone euro s’estompe, cette hausse concomitante des prix des matières premières et des coûts du transport devrait entrainer une petite reprise de l’inflation sur la seconde partie de l’année. De quoi inciter la BCE a la plus grande prudence dans ses annonces ce jeudi sur la suite.
Pas encore en Europe de l’Est
La reprise en zone euro se faisant essentiellement par le secteur des services, et étant donné que l’industrie reste à la traine en France et en Allemagne, la reprise de l’industrie en Europe de l’Est continue de se faire attendre.
C’est ce qui ressort de la publication des indices PMI manufacturiers, avec en particulier une baisse de la production et des commandes en Pologne et en République tchèque.
Malgré une baisse de l’inflation, et une baisse des taux, sauf en Pologne, la reprise tarde à se concrétiser, en particulier parce que la situation en Allemagne pèse sur les commandes.
Mais l’enquête montre que les industriels sont plus optimistes pour la seconde partie de l’année, tablant sur une reprise en Allemagne et aussi sur l’effet positif, pour la Pologne, du déblocage des fonds européens.
Pas de répit
Pour la livre turque par rapport à l’euro, comme le montre le graphique, suite à une hausse de l’inflation, des prix à la production et une baisse de l’indice PMI manufacturier.
L’inflation annuelle a atteint 75.45% en mai, un peu plus que prévu, suite une hausse mensuelle de 3.37% contre 3.18% le mois précédent.
Normalement, ce taux d’inflation en mai devrait être le pic, la Banque centrale tablant sur une décrue pour atteindre un taux de 38% pour la fin de l’année.
Mais elle devra rester ferme et probablement maintenir ses taux inchangés plus longtemps que prévu, car les prix à la production sont toujours en hausse avec un taux annuel à 57.68% en mai contre 55.66% en avril.
Incertitude en Inde
Après l’euphorie lundi, ce matin, le doute s’est installé ce qui a provoqué une forte chute de la bourse indienne, une baisse de la roupie et une hausse des rendements obligataires.
Les premiers dépouillements sont en effet contrastés et ne confirment pas les résultats des sondages effectués à la sortie des bureaux de vote. Selon les premiers résultats, le parti de Modi est bien en tête avec 300 sièges sur 534, mais le parti d’opposition aurait 200 sièges, ce qui est nettement plus qu’attendu.
Il ne s’agit encore que de résultats extrêmement partiels, mais la nette majorité donnée à Modi semble s’éloigner, ce qui pourrait l’obliger à devoir composer avec l’opposition, ce qui pourrait entraver ses grandes réformes.
C’est suite à ces incertitudes que les marchés indiens ont dévissé ce matin, et l’incertitude devrait perdurer quand on sait qu’un nombre record de 642 millions d’Indiens ont voté.