La Banque centrale d’Australie a bien augmenté son taux de 0.25%, mais n’a pas tout à fait fermé la porte à une dernière hausse de taux, tout en adoptant un ton plus accommodant.
Accommodant, ne veut pas dire relâchement
La Banque centrale d’Australie a bien augmenté son taux de 0.25%, mais n’a pas tout à fait fermé la porte à une dernière hausse de taux, tout en adoptant un ton plus accommodant.
Hausse de 0.25%
En augmentant son taux de 0.25% à 4.35%, la Banque centrale d’Australie a projeté ce dernier à son niveau le plus élevé depuis 12 ans.
Pour la suite, il faut écouter sa gouverneure, « la question de savoir si un nouveau resserrement de la politique monétaire est nécessaire pour garantir que l’inflation revienne à son niveau cible dans un délai raisonnable dépendra des données et de l’évolution de l’évaluation des risques ».
Ses propos sont plus modérés que lors de la réunion précédente, où il était clairement ressorti qu’un nouveau resserrement « pourrait être nécessaire ».
Mais l’inflation demeure trop élevée avec un taux de 5.4% au troisième trimestre, et alors que la Banque a revu ses prévisions à la hausse à 3.5% fin 2024 contre 3.3% précédemment, et qu’elle n’atteindrait la fourchette cible entre 2% et 3% qu’à la fin de 2025.
Le message distillé après cette réunion donne le sentiment que la Banque centrale ne veut pas voir les taux longs baisser rapidement car le risque d’un taux d’inflation trop élevé demeure.
Et cette crainte est probablement ressentie par les autres Banques centrales de voir les taux longs refluer trop rapidement sur base d’anticipations de baisses de taux l’année prochaine.
Et à ce propos, le président de FED de Minneapolis, Neel Kashkari, a déclaré « l’économie s’est révélée très résistante, même si nous avons beaucoup augmenté les taux d’intérêt au cours des deux dernières années. C’est une bonne nouvelle ». Mais « nous n’avons pas complètement résolu le problème de l’inflation. Nous avons encore du pain sur la planche pour y parvenir ».
Dans la même veine, le président de la Banque centrale d’Autriche, Robert Holzmann, a souligné « je fais définitivement partie de ceux qui pensent que nous devrions être très prudents, que nous devrions nous tenir prêts à augmenter les taux si nécessaire, et que nous ne devrions certainement pas crier victoire trop tôt. Nous devons rester vigilants ».
Et de rajouter, élément important, « ne vous attendez pas à une réduction des taux dans un avenir proche. Cela finira par arriver, mais pour l’instant, je ne le vois pas ».
Pas de reprise
C’est clairement ce qui ressort des chiffres de la balance commerciale chinoise, même si les importations se sont nettement reprises.
Si les importations ont augmenté de 3% en taux annuel en octobre, contre un recul de 6.2% en septembre, et une contraction attendue de 4.8%, en revanche, les exportations ont reculé de 6.4% contre -6.2% en septembre et un recul attendu de 3.3%.
Ces chiffres semblent indiquer une légère reprise de la demande intérieure, ou simplement une reconstitution des stocks, mais la chute des exportations est une mauvaise nouvelle pour l’ensemble de la région.
C’est d’ailleurs ce qui ressort des chiffres publiés hier pour l’économie indonésienne, qui a connu un sérieux ralentissement de ses exportations. Son PIB a augmenté de 4.94% en taux annuel au troisième trimestre, soit un chiffre inférieur aux 5.17% du trimestre précédent.
Et d’ailleurs, le gouvernement a revu à la baisse ses prévisions pour le PIB, tablant sur un taux de 5.04% pour cette année contre 5.10% précédemment, et de 5.24% l’année prochaine.
Ce chiffre du PIB en recul est la conséquence d’une chute plus élevée des exportations passant de -2.97% au deuxième trimestre à -4.26% au troisième trimestre.
Craintes sur l’immobilier en Allemagne
On attend les indices PMI de la construction en zone euro ce matin, après la publication définitive des indices PMI manufacturiers et des services, hier, qui ont confirmé le net ralentissement de l’activité.
Et vu les dernières indications, on craint que l’indice PMI de la construction en Allemagne continue de se tasser. En effet, selon l’institut IFO, en octobre, les annulations de projets ont été de 22.2% contre un taux de 21.4% en septembre.
Ce qui a fait dire à Klaus Wohlrabe, responsable des enquêtes de l’IFO, « la situation ne cesse d’empirer, de plus en plus de projets échouant en raison de la hausse des taux d’intérêt et des prix de la construction. Dans le secteur de la construction résidentielle, les nouvelles affaires restent très faibles et les carnets de commandes des entreprises diminuent ».
Et d’ajouter, « près de la moitié des entreprises de construction résidentielle souffrent aujourd’hui d’un manque de commandes, et ce chiffre augmente chaque mois ».
L’Allemagne n’est cependant pas un cas isolé, et le constat est le même en Grande-Bretagne, où l’indice PMI de la construction est resté très faible à 45.6 en octobre contre 45 en septembre.
Comme en Allemagne, le secteur a souffert de la hausse des taux, mais aussi d’un taux d’inflation plus élevé qu’en zone euro, qui a fortement impacté le pouvoir d’achat des ménages.