La FED freine, la PBC accélère

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Les autorités chinoises font tout pour soutenir le secteur immobilier et le crédit et fluidifier au maximum les flux de capitaux pour relancer l’économie.

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Les autorités chinoises font tout pour soutenir le secteur immobilier et le crédit et fluidifier au maximum les flux de capitaux pour relancer l’économie.

Mesures de relance

Pour le moment, les autorités chinoises s’attaquent aux crédits et veulent rendre ceux-ci plus accessibles. C’est pour cela que la Banque centrale et le régulateur financier chinois ont annoncé qu’ils abaisseraient le taux hypothécaire actuel pour les acheteurs d’un premier logement à partir du 25 septembre.

De façon concomitante, elles ont  annoncé que la politique de crédit au logement serait ajustée et optimisée, et que le ratio d’acompte pour l’achat d’un premier logement ne devrait pas être inférieur à 20 %, et à 30 % pour l’achat d’un second logement.

Ce matin, la Banque centrale chinoise a annoncé qu’elle réduirait le montant des devises étrangères que les institutions financières doivent détenir comme réserves, une première cette année. Ce ratio sera réduit de 200 points de base passant de 6% à 4% à partir du 15 septembre.

Selon les estimations, cela devrait libérer environ 16.4 milliards de dollars en devises étrangères, les dépôts en devises de la Chine s’élevant à 821.8 milliards de dollars à la fin du mois de juillet.

Cette mesure est cependant clairement un outil pour soutenir le yuan, qui s’est très sensiblement renforcé par rapport au dollar, mais qui restera sous pression à cause du différentiel de taux. Et elle s’inscrit dans la volonté des autorités d’encore pouvoir baisser les taux sans accentuer le recul du yuan.

Petite lueur d’éclaircie, après l’indice PMI manufacturier officiel décevant hier, l’indice PMI manufacturier publié par Caixin/S&P Global est ressorti en hausse à 51 contre 49.2.

Mais ce rebond ne peut pas masquer le piètre état du secteur manufacturier en Asie, où seule l’Indonésie parvient à sortir son épingle du jeu. Mais ailleurs, ces indices PMI manufacturiers se situent en dessous du seuil neutre de 50, même si celui du Vietnam s’améliore un peu.

Et le Japon n’échappe pas à cette tendance générale en affichant un indice manufacturier en-dessous des 50 pour le troisième mois consécutif.

Dilemme pour la BCE

L’inflation ne recule pas vite, mais pas vite du tout, mais le contexte économique se dégrade lui plus vite que prévu.

L’inflation globale est restée inchangée à 5.3%, contre toute attente, et l’inflation sous-jacente a très légèrement reculé à 5.3% contre 5.5%. Avec en toile de fond une inflation dans les services qui ne ralentit presque pas et des salaires qui restent orientés à la hausse compte tenu d’un marché de l’emploi qui reste tendu.

Le débat est intense au sein de la BCE comme l’a montré la publication des dernières minutes de la réunion. Certains membres ont laissé entendre qu’une pause serait le bienvenue, car lors de la prochaine réunion « il a été expliqué qu’il était très probable que les projections de septembre des équipes de la BCE réviseraient suffisamment la trajectoire de l’inflation vers 2 %, sans qu’une nouvelle hausse des taux d’intérêt ne soit nécessaire en septembre ».

Mais tout le monde ne l’entend pas cette oreille, Robert Holzmann, directeur de la Banque centrale autrichienne, a tapé sur le clou en déclarant, « je n’ai pas pris de décision parce que je ne dispose pas de toutes les données, mais je n’exclurais pas de procéder à une hausse ».

Et de poursuivre, « si nous devions passer cette année au-dessus de 4 % (…) et que l’inflation diminue, nous pourrions alors être en mesure, peut-être, d’abaisser les taux dès 2024. Si ce n’est pas le cas, nous devrons attendre 2025 ».

Isabel Schnabel, membre du conseil d’administration de la BCE a peu soufflé le chauf et le froid en estimant que la croissance de la zone euro est plus faible que prévu il y a quelques mois, mais que cela n’annule pas automatiquement la nécessité de nouvelles hausses de taux.

Et si elle ne s’est pas prononcée ouvertement pour une hausse des taux, elle s’est inquiétée du fait que « les taux réels sans risque ont baissé sur l’ensemble des échéances. Cette baisse pourrait contrecarrer nos efforts pour ramener l’inflation à l’objectif en temps voulu ».

Alors, hausse ou pas des taux lors de la réunion du 14 septembre ? Hier, la probabilité d’une hausse était de 30% contre 60% la semaine passée, ce qui explique en partie le nouveau recul de l’euro par rapport au dollar.

Tenant compte que c’est sans doute le moment où jamais, je table sur encore une hausse de taux lors de cette réunion, en rappelant que l’objectif de la BCE est la stabilité des prix et de ramener l’inflation vers les 2%.

Pause aux Etats-Unis

Même si le chiffre des créations d’emploi, publié cet après-midi, doit être pris avec précaution, car le mois d’août est traditionnellement un mois avec moins de créations d’emploi, il devrait quand même abonder dans le sens d’une pause dans la hausse des taux.

Selon les estimations, les créations d’emploi devraient être de 170.000 contre 187.000 en juillet, ce qui confirmerait la tendance de fond d’un ralentissement. Même si deux éléments pourraient fausser les chiffres, d’une part la grève à Hollywood, qui concerne 16.000 membres de la Screen Actors Guild et de la Fédération américaine des artistes de la télévision et de la radio. Et d’autre part, le fait que la société de camionnage Yellow Corp s’est placée sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites au début du mois d’août, laissant environ 30.000 travailleurs sans emploi.

Mais le marché de l’emploi devrait quand même rester ferme, puisque le taux de chômage est attendu stable à 3.5%, soit son niveau le plus bas depuis 1969. Avec comme conséquence que la croissance des salaires restera forte, avec un salaire horaire moyen attendu en hausse de  0.3 % en août, contre 0.4 % en juillet, soit un taux annuel inchangé à 4.4%.

Pause veut bien dire ce que cela veut dire, car l’indice Core PCE aux Etats-Unis a progressé en juillet en passant de 4.1% à 4.2% en taux annuel et les dépenses de consommation des ménages ont augmenté de 0.8%.  

Dans le tableaux mensuel, il faut pointer la chute de l’indice de volatilité, ce qui ne reflète cependant pas le ressenti d’une certaine volatilité quand même.

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