La FED n’a pas formellement parlé de pause, mais va envisager la situation en fonction des données, réunions après réunions, car elle reste préoccupée par l’inflation.
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La FED n’a pas formellement parlé de pause, mais va envisager la situation en fonction des données, réunions après réunions, car elle reste préoccupée par l’inflation.
Hausse des taux
Sans surprise, elle a bien procédé à une nouvelle hausse de 0.25% de ses taux, ce qui porte le taux des fed funds à 5%-5.25%, soit la dixième hausse consécutive.
Sans faire référence explicitement à la possibilité d’une pause, le communiqué n’évoque plus le fait qu’un « raffermissement supplémentaire de la politique monétaire pourrait être approprié ».
Au lieu de cela, la FED a indiqué qu’elle examinera l’évolution de l’économie, de l’inflation et des marchés financiers dans les prochaines semaines ou prochains mois pour « déterminer dans quelle mesure un resserrement supplémentaire pourrait être approprié ».
Ce qui veut dire qu’une nouvelle hausse de 0.25% ne peut pas totalement être exclue, car l’inflation demeure trop élevée et le marché de l’emploi reste robuste, raisons pour lesquelles Powell a déclaré « nous sommes disposés à faire davantage si nécessaire ».
La FED ne veut pas s’enfermer dans un scénario, mais Powell a laissé entendre que la pause était proche en déclarant « si vous prenez en compte l’ensemble du resserrement opéré via différents canaux, nous avons le sentiment que nous nous rapprochons, ou même que nous y sommes déjà ».
Et Powell a tué dans l’œuf le scénario d’une baisse rapide des taux par la suite en déclarant « nous pensons que l’inflation ne va pas diminuer de sitôt et, si cette hypothèse venait à se confirmer, il ne sera pas approprié de réduire les taux ».
Le marché a voulu interpréter le message comme celui d’une pause, ce qui a fait reculer le dollar, ainsi que les rendements obligataires, que cela soit celui à 2 ans ou à 10 ans.
Par contre, le problème du plafond de la dette continue de provoquer des tensions sur les taux à 2 et 3 mois, avec comme conséquence que le différentiel de taux entre le 10 ans et le 3 mois a littéralement plongé à des niveaux inédits.
Ce qui ne va évidemment pas arranger la situation des banques régionales aux Etats-Unis, qui sont de nouveau mises sous pression, et en particulier la PacWest, qui a perdu 60% de sa valeur, et qui a annoncé explorer la possibilité d’une vente ou d’une augmentation de capital.
Aux suivants
La Banque centrale de Norvège devrait augmenter ses taux de 0.25% pour les porter à 3.25%, et bien évidemment la BCE devrait aussi procéder de la sorte. Le scénario d’une hausse de 0.25% semble le plus probable, mais dans un cas comme dans l’autre, il n’est pas encore question de pause.
On sait que le débat sera vif, car certains membres de la BCE ont plaidé pour une hausse de 0.50%, ces derniers s’inquiétant de l’inflation sous-jacente et de la fermeté du marché de l’emploi. Et à ce propos, Eurostat a publié, hier, le chiffre du taux de chômage dans la zone euro, qui a encore reculé à 6.5% en mars contre 6.6% en février. Il s’agit d’un niveau historique pour la zone euro.
De leur côté, les « colombes » pourront faire valoir qu’une hausse de 0.25% se justifie pleinement compte tenu du ralentissement de l’économie observé au premier trimestre et de la forte chute des demandes de crédit.
Le compromis pourrait se trouver dans un communiqué qui exclut toute pause, ainsi que l’annonce d’une accentuation de la réduction de la taille du bilan.
Chute des prix du pétrole
Les prix ont chuté cette semaine de plus de 9% en raison des signes de faible croissance manufacturière en Chine, le plus grand importateur de pétrole au monde, et suite à la hausse des taux de la part de la FED, qui inéluctablement pèsera sur la croissance, alors que les États-Unis sont le plus grand utilisateur de pétrole au monde.
Et justement à propos de la Chine, l’indice PMI manufacturier publié par Caixin/S&P est venu confirmer l’essoufflement de la reprise de ce secteur en passant de 50 à 49.5 en avril.
Ce recul semble indiquer que l’industrie n’aura bénéficié que sur un court laps de temps de l’effet de rattrapage après l’abandon de la politique zéro-Covid. En tout cas, la croissance de la production s’est ralentie et les nouvelles commandes ont diminué pour la première fois en trois mois.
Il est évident que le ralentissement de l’économie mondiale se fait ressentir aussi et explique en partie ce recul.