Au fur et à mesure que les tensions se tassent sur les banques, les taux obligataires repartent à la hausse et la question de l’inflation revient au premier plan.
L’appétit pour le risque fait remonter les taux
Au fur et à mesure que les tensions se tassent sur les banques, les taux obligataires repartent à la hausse et la question de l’inflation revient au premier plan.
Confiance des consommateurs
Et ce processus s’est encore accentué avec la publication de l’indice de confiance des consommateurs américains, qui a progressé malgré les turbulences sur le secteur bancaire.
Il ressort de cette enquête que la disponibilité des emplois et le faible taux de chômage ont plus que compensé l’impact négatif des récentes crises bancaires. Ce qui a permis à l’indice de passer de 103.4 en février à 104.2 ce mois-ci.
Revers de la médaille, pour la FED en tout cas, les prévisions d’inflation à 12 mois des consommateurs ont légèrement augmenté en passant de 6.2 % le mois dernier à 6.3 %.
Ce qui a aussi sans doute contribué à cette hausse de l’indice est le recul des taux hypothécaires, ce qui a également aidé à stabiliser le marché immobilier, même si les prix continuent de reculer.
C’est ce qui est ressorti de l’indice S&P Case-Shiller, qui montre que les prix de l’immobilier ont augmenté de 3.8% en janvier en taux annuel contre un taux de 5.6% en décembre. Et le mouvement ne devrait pas s’arrêter là, car la crise bancaire devrait entrainer une diminution des crédits hypothécaires.
Le constat est assez contrasté, avec une inflation qui ne recule pas, un marché de l’emploi qui demeure solide, et une confiance des consommateurs qui montre une fameuse résilience. La question de l’attitude de la FED revient au premier plan, même si le scénario d’un statu quo lors de la prochaine réunion semble le plus probable.
Statu quo
Il devrait aussi être question de statu quo pour la Banque centrale d’Australie surtout après la publication des chiffres sur l’inflation. En effet, l’inflation a reculé à 6.8% en février contre 7.4% le mois précédent, ce qui constitue son niveau le plus faible depuis 8 mois.
Et même l’indice hors énergie, fruits et légumes a reculé à 6.9% en taux annuel contre 7.5% le mois précédent.
La probabilité d’une hausse des taux lors de la réunion de la semaine prochaine était déjà faible avant la publication de cet indice, autant dire qu’elle a été ramenée à sa plus simple expression. D’autant plus que le gouverneur, Philip Lowe, avait déclaré que la Banque centrale était plus proche d’une pause dans ses augmentations de taux parce que la politique monétaire était désormais en territoire restrictif, et avait suggéré qu’un arrêt pourrait intervenir dès le mois d’avril en fonction des données.
Apprendre des crises
Les tensions sur les actions Deutsche Bank, vendredi passé, ont révélé que le marché des CDS (les swaps de défaut de crédit) était totalement illiquide et extrêmement petit, ce qui amplifiait exagérément les mouvements. Il semblerait que cela soit une prise de position de 10 millions d’euros qui aurait mis le feu au poudre, ce qui est un montant, dans l’absolu, ridicule dans les marchés financiers.
Cet état de fait a été confirmé par Andrea Enria, le superviseur de la BCE, qui a déclaré « il existe des marchés comme celui des CDS qui sont très opaques, très peu profonds et très illiquides, et avec quelques millions (d’euros), la peur se propage aux banques dont l’actif s’élève à des milliers de milliards d’euros et contamine les cours des actions ainsi que les sorties de fonds ». Et de continuer « ce qui m’a vraiment préoccupé, c’est le degré de nervosité et d’inquiétude que j’ai perçu sur le marché et parmi les investisseurs ».
Ces constats pourraient inciter les autorités de contrôle à revoir les règles sur ce marché et à instaurer un système de compensation centrale de ces swaps au lieu de transactions de gré à gré qui sont totalement opaques.
Ces turbulences ont légitimement entrainé des craintes et des interrogations, et dès lors n’hésitez pas à m’interroger lors du chat organisé par le Vif lundi prochain entre 12 h et 13 h. Vous pouvez d’ores et déjà poser vos questions via le lien Google Forms mis en place par le Vif.