Taux plus élevés en vue

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La FED garde un ton agressif, même si elle est décidée à agir par palier plus modérés comme lors de sa dernière réunion, mais elle n’en a pas fini avec les hausses de taux.

Mode Lungo

La FED garde un ton agressif, même si elle est décidée à agir par palier plus modérés comme lors de sa dernière réunion, mais elle n’en a pas fini avec les hausses de taux.

Les minutes de la FED

C’est ce qui ressort des minutes de la dernière réunion de la FED, où la question du ralentissement du rythme des hausses de taux a été validé à la quasi-unanimité.

Mais les membres du comité n’en abandonnent pas pour autant les hausses de taux, car « les participants ont généralement noté que les risques à la hausse pour les perspectives d’inflation restaient un facteur clé déterminant les perspectives de politique », et que les taux d’intérêt devraient augmenter et rester élevés « jusqu’à ce que l’inflation soit clairement sur la voie de 2 % ».

Ces minutes ont contribué à consolider le niveau des taux atteint ces derniers jours, mais aussi à une hausse du dollar qui s’est accentuée sur des perspectives de hausse de taux plus durables.

Si les avis divergent sur le fait que l’économie américaine pourrait rentrer en récession ou pas,  par contre, tout le monde a été unanime pour constater que le marché de l’emploi demeurait toujours extrêmement tendu.

La grande crainte reste pour la majorité des membres de la FED de voir l’inflation leur échapper, comme l’exprimait le président de la FED de Saint-Louis, James Bullard, « si l’inflation ne commence pas à baisser, vous risquez de revivre les années 1970, où vous avez passé 15 ans à essayer de lutter contre l’inflation. C’est pourquoi j’ai dit qu’il fallait être tranchant maintenant, maîtriser l’inflation en 2023 et c’est le bon moment pour lutter contre l’inflation car le marché du travail est encore fort ».

Hausse de la tonne de CO2

Depuis le début de l’année, le prix de la tonne de CO2 a sensiblement augmenté suite à des perspectives économiques un peu plus positives, mais surtout suite aux réformes du marché du carbone décidées par l’UE.

Le mécanisme qui régit ce marché est le suivant. Toute entreprise active dans un secteur particulièrement polluant, sidérurgie, aviation ou énergie, est obligée d’acheter des droits à polluer pour chaque  tonne émise. Jusqu’à présent, chaque entreprise recevait des droits gratuits, avec comme résultat qu’il y avait trop de droits gratuits, ce qui a maintenu les prix à des niveaux extrêmement faibles.

Mais l’UE a décidé de réformer ce marché en réduisant d’une part les quotas et d’autre part les droits gratuits. D’ici à 2030, les quotas vont chuter de 60 % par rapport à leur niveau de 2005.

En plus, la hausse du prix du gaz et l’absence même de ce dernier a incité certains électriciens à relancer des centrales à charbon qui sont évidemment nettement plus émettrices de CO2, ce qui a contribué à la hausse du prix de la tonne de CO2.

Indice IFO

L’indice IFO en Allemagne a continué de se redresser suite à la baisse du prix du gaz, et de l’amélioration dans les chaînes d’approvisionnement.

Mais il faut rester très prudent, car si les attentes pour les six prochains mois se sont considérablement améliorées, passant de 86.4 en janvier à 88.5 en revanche, la composante de la situation actuelle s’est affaiblie, tombant à 93.9 en février, contre 94.1 en janvier.

Ce qui n’exclut pas de voir l’économie allemande connaitre une récession technique, à savoir deux trimestres successifs négatifs, en sachant qu’elle s’est contractée de 0.2% au quatrième trimestre.

Mais l’industrie allemande doit se réinventer, en se tournant vers de nouveaux marchés et en diversifiant plus ses sources d’approvisionnement. Sans surprise, compte tenu de la mise en place des sanctions, les exportations allemandes vers la Russie se sont effondrées en 2022.

Selon les dernières estimations, elles auraient reculé de 45%  pour atteindre près de 15 milliards d’euros en 2022, leur plus bas niveau en deux décennies. Et cette tendance devrait clairement se poursuivre en 2023, mais les industries allemandes ont rapidement réussi à s’adapter. Avec en particulier, des exportations qui ont fortement augmenté en direction de l’Europe centrale et orientale pour un montant de 562 milliards d’euros en 2022.

Et dans la lignée de mes commentaires de ces derniers jours, vous pouvez lire mon interview, ce matin, par Olivier Mouton pour le Trends, où je tire les leçons économiques, un an après le début de la guerre en Ukraine.

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