Beaucoup espèrent que le taux d’inflation aux Etats-Unis affichera un recul ce qui permettrait à la FED de ralentir ses hausses de taux. Trop d’espoir sans doute.
Espoir .. ou désir ?
Beaucoup espèrent que le taux d’inflation aux Etats-Unis affichera un recul ce qui permettrait à la FED de ralentir ses hausses de taux. Trop d’espoir sans doute.
Inflation
Le taux d’inflation aux Etats-Unis est attendu à 8.1% pour le mois d’août contre 8.5% en juillet et suscite vraiment beaucoup d’espoir. Mais le Core CPI est lui attendu à 6.1% contre 5.9%, ce qui indique clairement que le recul n’est pas encore entamé.
Mais peu importe, pour certains cela serait le signal que le pic d’inflation est derrière nous et que la FED pourrait réduire l’ampleur de ses hausses de taux. C’est sans doute aller un peu vite en besogne. Car il n’y a aucune raison que la FED n’augmente pas ses taux de 0.75% lors de sa réunion de la semaine prochaine. Et c’est faire fi des commentaires de Powell et consorts, qui ont insisté sur le fait qu’il fallait plus qu’un simple glissement de l’inflation pour amener la FED à réduire la cadence.
Le dollar a encore un peu reculé dans la perspective d’une FED moins agressive à contrario d’une BCE qui pourrait le devenir comme je l’évoquai hier. Et la courbe aux Etats-Unis commence à s’inverser sérieusement dans la perspective de hausses de taux.
Hausse de taux en Europe et pourtant..
Les perspectives ne sont guère réjouissantes, en particulier en Allemagne. Ce qui a incité l’institut allemand IFO à revoir ses prévisions pour l’année prochaine. En juin, il tablait sur une croissance de 3.7% en 2023, alors que maintenant il estime que l’économie allemande connaitra une contraction de 0.3%, avec une inflation à 9.3% contre 2.3% précédemment.
« Il s’agit de modifications d’une ampleur inhabituelle sur une période de temps aussi courte », a reconnu Timo Wollmershäuser, responsable des prévisions économiques de l’institut.
Pour 2022, l’IFO a abaissé sa prévision de croissance à 1,6% contre 2,5% et relevé sa prévision d’inflation à 8,1% contre 6,8%.
On connait les raisons qui justifient cette révision dramatique, mais malgré cela il semble que la BCE ait changé sa vision et soit déterminée à augmenter les taux de façon significative jusqu’à la fin de l’année.
Autre timing
Si certaines Banques centrales sont en pleine phase de resserrement monétaire, d’autres sont au contraire en fin de cycle car elles ont commencé bien avant.
C’est le cas de la Banque centrale polonaise, car après une hausse de 0.25% de son taux la semaine passée, elle a clairement laissé entendre que la probabilité de mettre fin au cycle de resserrement monétaire avait augmenté.
Il faut dire que cette dernière a augmenté ses taux à 11 reprises et que le taux directeur se situe à 6.75% et que les signes de ralentissement de l’économie se multiplient.
La majorité des Banques centrales des pays de l’Europe de l’Est ont été plus rapidement confrontées à la hausse de l’inflation et ont donc augmenté leur taux depuis plus d’un an. Confrontées au ralentissement de l’Allemagne qui les impacte particulièrement, elles subissent également la hausse des prix de l’énergie qui vient peser sur l’activité.
La BOJ a aussi un autre timing, ou plus exactement une autre préoccupation, même si cela ne rentre pas dans son mandat, la faiblesse du yen. Même si ce dernier a profité du recul du dollar, il demeure fortement mis sous pression à la baisse au grand dam du gouvernement. Mais la BOJ entend bien la semaine prochaine maintenir sa politique monétaire ultra accommodante.
Elle se démarque donc totalement des autres Banques centrales, ce qui a comme conséquence de voir le différentiel de taux entre l’obligation japonaise à 10 ans et le Treasury sur la même période s’élargir sensiblement, ce qui pèse sur le yen.
Et le gouvernement japonais a beau s’inquiéter de cet état de fait et manifester son mécontentement, à part intervenir verbalement il n’a aucun moyen de calmer la pression.