L’économie américaine en récession ou pas ?

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L’économie américaine était-elle déjà en récession au moment même où Powell déclarait que « je ne pense pas que les Etats-Unis soient actuellement en récession » ? Et pourtant.

Mode Lungo

L’économie américaine était-elle déjà en récession au moment même où Powell déclarait que « je ne pense pas que les Etats-Unis soient actuellement en récession » ? Et pourtant.

Vaste débat en perspective

En tout cas, alors que les prévisions tablaient sur une croissance de 0.5% en taux annualisé au deuxième trimestre, le PIB a reculé de 0.9% après une contraction de 1.6% au premier trimestre.

Si on se base sur la définition classique d’une récession, à savoir deux trimestres successifs négatifs, nous sommes bien en récession aux Etats-Unis.

Mais le Bureau national des études économiques (NBER), un organisme considéré comme l’arbitre officiel des récessions  aux Etats-Unis, définit une récession comme «une baisse significative de l’activité économique répartie dans l’ensemble de l’économie, qui dure plus de quelques mois, normalement visible dans la production, l’emploi, le revenu réel et d’autres indicateurs ».

Si on regarde les chiffres de ce trimestre en détail, la consommation de biens a nettement reculé, et les investissements privés, c’est-à-dire l’investissement dans le résidentiel a également reculé. Et si la balance commerciale a contribué positivement à la croissance, c’est essentiellement suite à un recul des importations conséquence d’un recul de la demande intérieure. Et si les dépenses publiques ont contribué positivement à la croissance, ce sont essentiellement des dépenses militaires en faveur de l’Ukraine.

Il y a donc des pans entiers de l’économie qui indiquent un net ralentissement, mais par contre le marché de l’emploi continue de très bien se comporter avec des créations d’emploi solides depuis le début de l’année.

Il n’en fallait pas plus pour accentuer encore le recul des taux longs aux Etats-Unis, taux qui tablent sur des hausses de taux plus modestes de la part de la FED à l’avenir, ce qui a évidemment ravi les bourses.

Pas de répit

Sur le front des incendies, mais ce n’est évidemment pas de cela dont je veux parler, mais de l’inflation en zone euro.

En Belgique, l’inflation a certes reculé à 9.62% contre 9.65%, on est donc loin d’un répit, et la hausse des prix de l’énergie est le facteur principal de ce niveau d’inflation.

Même cause en Allemagne qui a connu une nouvelle hausse de l’inflation qui est passée de 8.2% en juin à 8.5% en juillet. Et rien n’indique que la tension va s’apaiser quand on voit évidemment l’évolution du prix du gaz ces derniers jours.

En France, l’inflation devrait encore progresser à 6.7% contre 6.5% le mois précédent, en Espagne également à 10.4% contre 10%, en Italie à 8.1% contre 8%, et en zone euro elle devrait rester stable à 8.6%.

Ces chiffres publiés et attendus n’ont cependant pas empêché un recul des rendements obligataires, entrainés vers le bas par les taux aux Etats-Unis, et suite à des craintes de récession en Europe sur la seconde partie de l’année.

Abandon de l’objectif de croissance

Preuve que la situation n’évolue pas comme attendu en Chine, l’agence de presse Xinhua, suite à la réunion des 25 membres du Politburo, a indiqué que l’objectif devrait être de «stabiliser l’emploi et les prix, maintenir les opérations économiques dans une fourchette raisonnable et s’efforcer d’obtenir les meilleurs résultats possibles ».

Exit donc l’objectif de croissance de 5.5% pour cette année, ce que l’on subodorait déjà après la publication du taux de croissance de 2.5% au premier semestre, il n’est plus question que de « meilleurs résultats possibles ».

Manifestement, un, les autorités ne comptent absolument pas abandonner la politique zéro-covid ; deux, elles n’entendent pas déployer des mesures importantes de soutien et visent à stabiliser l’économie en abandonnant l’objectif de croissance et ; trois, Xi compte bien se faire réélire.

Mais par contre, le marché de l’immobilier doit être stabilisé selon le Politburo et les gouvernements locaux doivent assurer la livraison des projets immobiliers, résoudre correctement les risques de certaines banques rurales et réprimer les crimes financiers.

Le poids de ce secteur est devenu tellement important dans l’économie qu’il représente un risque systémique que les autorités veulent contrôler et qui mobilisera toute leur attention dans les prochains mois.

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